
À quelques jours du grand départ, suite de la présentation des équipages qui disputeront The Ocean Race Europe 2025. Pour ce troisième volet, découverte de celui d’Alan Roura. Le Suisse, qui a disputé le Vendée Globe à trois reprises, n’a jamais caché sa volonté de disputer The Ocean Race. The Ocean Race Europe est une première étape sous les couleurs de AMAALA et un nouvel objectif : former de jeunes talents suisses à la course au large. Sept marins ont été sélectionnés parmi une quarantaine et tous comptent démontrer leur savoir-faire pendant ces sept semaines de compétitions. L’équipe a quitté les rives de la Bretagne jeudi dernier pour mettre le cap sur Kiel.
Alan Roura a bien grandi. En 2017, le Suisse disputait son premier Vendée Globe. Huit ans plus tard, il compte déjà trois participations en février dernier. Au fil des ans, le Suisse s’est affirmé en IMOCA. Depuis 2021, il s’est lancé dans un sacré défi en reprenant l’ex-Hugo Boss, un monocoque particulièrement difficile à manœuvrer et a convaincu une entreprise suisse de renom, Hublot, de le rejoindre. Après son dernier tour du monde, Alan avait envie de débuter un nouveau cycle et se plonger dans de nouveaux challenges.
« Envie de fédérer une équipe »
Mais ses perspectives après le Vendée Globe sont devenues floues, comme celles de nombre de skippers, et Alan était parti à la recherche de nouveaux sponsors pour l’accompagner. Alors, le soutien de AMAALA, projet touristique ultra-innovant qui verra bientôt le jour sur les bords de la Mer Rouge, a tout relancé. Car le Suisse ne cache pas sa volonté de disputer de nouvelles courses et pas n’importe lesquelles : « cela fait longtemps que The Ocean Race me donne envie. J’ai à cœur de découvrir de nouvelles courses, de nouveaux lieux, de changer d’habitude. Être au départ de The Ocean Race Europe 2025, ce sera un premier pas vers le tour du monde en 2027 ».
Et ce plaisir-là, Alan souhaite ardemment le partager. S’il s’épanouit tant en solitaire, l’idée d’être le chef d’orchestre d’un équipage à bord lui plait. « J’ai envie de fédérer une équipe où chacun peut donner le meilleur de soi et se tirer vers le haut », assure-t-il sourire aux lèvres. Avec Simon Koster, qui l’accompagne depuis plusieurs années, et Conrad Colman qui s’est jeté dans l’aventure à ses côtés, il a constitué un collectif nommé Swiss Offshore Team. Objectif ? Tendre la main aux nombreux talents Suisses et leur permettre de franchir un nouveau palier en IMOCA. Ils se sont donc lancés dans des sélections avec succès puisqu’ils ont reçu plus d’une quarantaine de candidatures dont celles de 10 femmes.
« L’idée, c’est de transmettre ce que l’on sait, de former des skippers talentueux, précise Alan. On n’a pas choisi uniquement les meilleurs mais surtout ceux qui sauront se mobiliser pour le bien de l’équipe ». À l’issue de la phase de sélection, ils seront sept à se relayer lors des étapes de The Ocean Race cet été (en plus des trois remplaçants). Ces marins se sont aguerris en Mini 6.50 (Yann Burkhalter, Félix Oberle, Mathis Bourgnon), en voile olympique (Lucie de Gennes), en MOD70 (Rebecca Gmuer) ou sur de plus gros bateaux encore (Jessica Berthoud).
Pour certains, la course au large est une filiation logique à l’instar de Jessica (dont le père a disputé la Whitbread, ex-The Ocean Race) et Mathis Bourgnon, fils d’Yvan et neveu de Laurent, dont le nom est connu de tous. Chaque membre de l’équipage démontre à sa manière l’extraordinaire vivier de talents en Suisse. Même si l’objectif principal est de leur mettre le pied à l’étrier en IMOCA, Alan, Simon et Conrad donneront tout pendant la course. « Même si en vitesse pure on est un cran en-dessous des autres, on ne va rien s’interdire, prévient Alan. Ce sera serré et on sait qu’on aura aussi notre carte à jouer ».