
Le début de l’année a été bien rempli, marqué par une phase intense de préparation de Mingulay en vue de la Mini Transat, ainsi que par plusieurs sessions d’entraînement avec le pôle de Lorient Grand Large.
Le bateau a connu une vraie remise à neuf : nouveau mât, bout-dehors, cordages, gréement, électronique entièrement refaite et une carène toute fraîche, sans oublier la quille et les safrans. Autant dire que l’hiver n’a pas été de tout repos ! Les entraînements ont permis de valider toutes ces nouveautés à bord.
Pornichet Select - Un bon début malgré les aléas
La saison de course a vite commencé avec la Pornichet Select. J’arrivais confiant, mais sans doute en manque de quelques journées d’entraînement pour pouvoir me battre pleinement avec la tête de flotte.
Après un bon départ et une belle bagarre dans le top 5 jusqu’à mi-parcours, quelques soucis techniques sont venus perturber ma course. Résultat : une 11e place au final.
C’était une course courte mais très exigeante, avec des conditions musclées - notamment des pointes à 35 nœuds la deuxième nuit et un froid glacial. Je suis content de ma gestion du vent fort sur la fin et surtout d’avoir terminé, ce qui était essentiel pour valider mon ticket pour la Mini-Transat.
Trophée MAP - Une belle revanche
Quelques semaines plus tard, direction Douarnenez pour le Trophée Marie-Agnès Péron.
En sortant du port, j’ai bien eu peur de devoir renoncer à la course avant le départ car en enclenchant le pilote automatique, la barre se bloquait en butée. Retour au port, diagnostic du système du pilote et heureusement j’ai vite trouvé le problème. Petite réparation vite fait bien fait et j’étais de retour sur l’eau.
C’était pas idéal comme début de journée et je pense que cela a influencé la première partie de ma course car j’ai mis un peu de temps à me mettre dedans.
Après le passage du Raz de Sein, je suis à la 14ème place et déterminé à revenir. Mode PacMan activé et au coucher du soleil je contourne les Glénans en 7ème position!
Nous entamons ensuite une remontée au près, dans l’attente d’une bascule de vent. Après un virement bien placé, une course de vitesse s'engage jusqu’à l’Occidentale de Sein. On est un groupe très serré à se disputer la 4e place. C’était intense ! Finalement, je termine 5e, très satisfait de cette belle revanche après la Pornichet Select.
Mini Fastnet - Une course de transmission
Le Mini Fastnet est l’une des grandes classiques du circuit : un aller-retour en double entre la France et l’Irlande, avec 80 bateaux au départ.
J’ai couru cette course avec mon ami Aurélien Gard, futur propriétaire de Mingulay. On prend un excellent départ, en bâbord amure, croisant devant une bonne partie de la flotte.
Malheureusement, le vent est aux abonnés absents pendant une bonne partie de la course. Un choix tactique nous fait perdre le contact avec le groupe de tête - une erreur qui coûte cher. Même si, à vitesse égale, on tenait le rythme, on ne parviendra jamais à recoller.
On termine 17e, un peu déçus mais avec de super souvenirs : des rires, des dauphins, quelques baleines, et de belles batailles jusqu’au bout avec nos concurrents directs.
Et maintenant, cap sur la Mini-Transat !
L’été a été dédié à la préparation physique et logistique de la grande traversée de l’Atlantique, avec aussi des séances de navigations à bord de l'IMOCA AMAALA de Alan Roura dans le cadre de The Ocean Race Europe; une formidable opportunité. Il ne reste désormais plus qu'un mois avant la Mini Transat et c'est donc le sprint final qui s'annonce.
C’est une montagne de travail en amont, et il est crucial d’anticiper pour pouvoir aborder sereinement la dernière semaine avant le départ, concentré uniquement sur la météo et la stratégie.
Quelques chiffres pour vous donner une idée :
64: références de médicaments obligatoires à bord.
131: équipements et matériel obligatoire vérifiés par l’organisation
30: jours de nourriture à répartir en sacs journaliers
80: pièces de rechange en cas de casse
La pression commence à monter avec un mélange d’excitation et de doutes mais je pense que c’est normal. C’est un long projet qui arrive à son apogée et je sais qu’une fois sur l’eau, je donnerai tout pour faire la plus belle course possible. Je suis très fier de mon chemin pour en arriver jusque là et je n’aurais jamais pu le faire sans le soutien de mes proches, mes amis et mes partenaires. Merci du fond du cœur!