
Plus de mille ans après avoir navigué sur les mers du Nord, trois bateaux vikings quittent leur écrin de 1926 pour rejoindre une extension du Musée de l’Âge viking à Oslo. L’Oseberg, le plus ancien et le mieux conservé, a ouvert la marche cette semaine, déplacé avec une extrême lenteur, 24 centimètres par minute, pour limiter les risques de fissures. Suspendue à une grue et enfermée dans une structure métallique, la coque millénaire a parcouru une centaine de mètres en dix heures, comme une traversée hors du temps.
Ce déménagement hors normes mobilise depuis des années ingénieurs et conservateurs, conscients de manipuler un patrimoine aussi fragile qu’inestimable. « C’est presque comme aller sur la Lune », résume Lars Christian Gomnæs, directeur de projet à Statsbygg, pour souligner la complexité d’une opération jamais tentée à ce niveau. L’objectif est de préserver ces trésors pour un siècle supplémentaire dans des conditions climatisées, après des décennies passées dans un bâtiment inadapté aux contraintes du bois.
Les deux autres navires, le Gokstad et le Tune, suivront d’ici 2026, avant la réouverture du musée prévue en 2027. Ces embarcations, retrouvées dans des tumulus funéraires, témoignent de l’importance des navires pour la civilisation viking, qui n’aurait jamais conquis son rôle de marchands, d’explorateurs et de guerriers sans ces coques à clin.