
Observée au large de la Colombie-Britannique et de l’État de Washington, une femelle orque a été vue poussant le cadavre de son petit sur plusieurs kilomètres. Une scène rare et poignante, qui met en lumière les difficultés d’une population déjà menacée.
Une scène déchirante en pleine mer
Les images ont fait le tour du monde : une orque, connue des scientifiques sous le nom de J35, a été filmée portant le corps de son bébé mort quelques heures après la mise bas. Pendant plusieurs jours, l’animal a refusé d’abandonner son petit, le maintenant à la surface avec son rostre, le poussant parfois sur le dos, comme pour le ramener à la vie. Un comportement qui a profondément marqué les observateurs présents sur place.
Une espèce en grand danger
Cette femelle appartient au groupe des orques résidentes du Sud, une population vivant entre la Colombie-Britannique et l’État de Washington. Leur situation est critique : il ne resterait qu’une soixantaine d’individus. La disparition progressive du saumon royal, leur principale ressource alimentaire, conjuguée à la pollution sonore du trafic maritime et à la contamination chimique des eaux, fragilise gravement leur reproduction. Ces dernières années, la majorité des naissances observées s’est soldée par la mort prématurée des petits.
Un comportement de deuil rare et marquant
Le fait de porter un petit mort n’est pas inédit chez les cétacés, mais il reste rare et spectaculaire par sa durée et son intensité. Les chercheurs y voient un signe de l’attachement maternel et, possiblement, d’une forme de deuil animal. L’orque J35 avait déjà été observée dans un comportement similaire en 2018, ce qui accentue l’émotion autour de cet épisode. « Elle ne veut pas le lâcher », ont résumé les scientifiques du Center for Whale Research, chargés de suivre cette population fragile.
Les vidéos diffusées ont suscité des milliers de réactions. Entre empathie et tristesse, elles rappellent à quel point les grands mammifères marins possèdent des comportements sociaux complexes, comparables à certains aspects de la vie émotionnelle humaine. De nombreux défenseurs de l’environnement ont saisi l’occasion pour alerter sur la nécessité de renforcer les mesures de protection de ces orques, dont l’avenir paraît incertain.
SCENE: Researchers observed #J36, a female Southern Resident killer whale, pushing the body of her deceased newborn female calf in Rosario Strait near #OrcasIsland, #Washington, in the #SalishSea. pic.twitter.com/BnMR6zBqRZ
— ShanghaiEye????official (@ShanghaiEye) September 16, 2025
Une alerte pour la conservation
Face à ce constat, les experts réclament des mesures urgentes : limitation du trafic maritime dans les zones de chasse, protection des couloirs migratoires, restauration des populations de saumons, réduction de la pollution sonore et chimique. Sans cela, préviennent-ils, cette population pourrait disparaître en quelques décennies.
Au-delà de l’émotion, cette orque et son petit mort sont devenus le symbole de la fragilité du monde marin. Leur histoire rappelle que ces animaux, capables de liens sociaux puissants et de comportements complexes, sont aujourd’hui confrontés à des menaces d’origine humaine. En refusant d’abandonner son petit, J35 incarne une détresse qui résonne bien au-delà du Pacifique.
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