C’est un spectacle à la fois fascinant et déroutant qui s’est offert aux promeneurs de Seaside Beach, sur la côte de l’Oregon. Depuis plusieurs jours, des milliers de concombres de mer tapissent la plage, formant un véritable tapis gélatineux rosé sur plusieurs kilomètres. Ces animaux marins, habituellement discrets et enfouis dans le sable, ont été projetés hors de l’eau par la houle et la marée. Condamnés à s’assécher, ils ne peuvent plus regagner l’océan.
Un échouage massif et inexpliqué
Les biologistes du Seaside Aquarium, alertés par les habitants, ont constaté l’ampleur du phénomène : des milliers d’holothuries, mesurant entre 1 et 15 cm, gisaient sur le sable.
« Ils vont s’assécher et mourir là », a déclaré un responsable au média local, précisant que la scène s’étendait sur plus de trois kilomètres. D’après les premières observations, une forte houle combinée à une marée basse inhabituelle aurait piégé ces animaux, incapables de se déplacer rapidement hors de leur zone habituelle.
Un rôle essentiel dans l’écosystème marin
Souvent méconnus, les concombres de mer jouent pourtant un rôle clé dans les fonds marins. En filtrant les sédiments et en recyclant la matière organique, ils contribuent à la santé des écosystèmes côtiers. Leur disparition locale pourrait déséquilibrer, même temporairement, les fonds sablonneux qu’ils occupent.
« C’est un maillon discret mais essentiel, » rappelle un biologiste marin contacté par The Oregonian. « Quand des milliers d’individus disparaissent d’un coup, cela témoigne d’un dérèglement, même ponctuel. »
Les échouages massifs d’holothuries ne sont pas totalement inédits sur la côte pacifique, mais leur fréquence semble en hausse. Des épisodes similaires avaient déjà été observés en Californie et dans l’État de Washington ces dernières années, souvent à la suite de tempêtes ou de brusques variations de température de l’eau.
Pour les scientifiques, ces événements rappellent la vulnérabilité du littoral face aux déséquilibres climatiques : une houle un peu plus forte, une marée plus basse que prévue, et des milliers d’organismes se retrouvent condamnés.
Une scène saisissante
À Seaside Beach, les habitants se sont contentés d’observer, partagés entre curiosité et tristesse. Les autorités locales ont demandé de ne pas toucher les animaux échoués, pour éviter toute pollution ou perturbation supplémentaire.
Le long du rivage, le sable semble vivant : une mosaïque rosée et brillante qui témoigne, à sa manière, de la fragilité de la vie marine face aux caprices de l’océan.
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