Un voilier retrouvé à la dérive, un signal de détresse inexpliqué, deux corps à bord et de multiples zones d’ombre : la disparition de Deirdre Sibly et de Pascal Mahé, en transit entre La Réunion et l’Afrique du Sud, soulève de nombreuses interrogations.
Le 27 novembre, un cargo croisant dans le canal du Mozambique capte un signal de détresse envoyé par un voilier de 50 pieds, l’Acteon. Le message est bref, sans précision sur la nature du problème. Dans cette zone où les communications radio sont souvent capricieuses, l’absence totale d’échange après l’alerte intrigue immédiatement les autorités françaises et australiennes. Mobilisés dans la foulée, plusieurs navires commerciaux tentent d’approcher l’embarcation. Certains affirment l’avoir aperçue « toutes voiles dehors », dérivant sans trajectoire claire. Aucun appel radio ne sera jamais reçu.
Une découverte glaçante à bord de l’Acteon
Le lendemain, un maxi-yacht finira par rejoindre le voilier signalé. À bord, les sauveteurs découvriront deux corps : une femme australienne, 67 ans, identifiée officieusement comme la navigatrice chevronnée Deirdre Sibly, et un homme français correspondant au profil de son compagnon, Pascal Mahé. Les autorités n’ont pas encore procédé à une identification formelle, mais les éléments convergent. Le bateau, parti de La Réunion pour rejoindre Durban, ne présentait pas de traces évidentes de collision ou de naufrage. Une partie de l’intérieur aurait toutefois été retrouvée en désordre, selon des sources proches de l’enquête relayées par la presse australienne.
Deirdre Sibly, navigatrice très respectée en Australie, cumulait des décennies d’expérience en mer. Son projet avec Pascal Mahé devait être « le voyage de leur vie », selon ses proches interrogés par ABC News.
Le canal du Mozambique, qu’ils empruntaient pour rejoindre l’Afrique du Sud, n’est pas une route anodine : courants puissants, mer courte, épisodes de brouillard et instabilité météorologique en font un secteur technique, où même les marins aguerris restent prudents.
Panne, accident ou acte criminel ? Toutes les pistes ouvertes
Pour l’heure, les autorités restent extrêmement prudentes.
Aucune thèse n’est écartée :
- Défaillance technique suivie d’un incident à bord.
- Accident soudain ayant frappé les deux navigateurs.
- Acte malveillant, une hypothèse évoquée mais non confirmée par plusieurs médias internationaux, le canal du Mozambique étant parfois surveillé pour des cas isolés de violences ou de piraterie.
Le voilier a été récupéré pour expertise, et les coopérations entre services français, sud-africains et australiens se multiplient afin d’établir une chronologie précise.
Une affaire qui secoue la communauté maritime
Le drame provoque une onde de choc chez les navigateurs de l’océan Indien : Deirdre Sibly était connue pour ses transits au long cours et ses engagements auprès de marins débutants. Sur les réseaux et dans les clubs nautiques australiens, les hommages se multiplient. Mais au-delà de l’émotion, l’affaire souligne la vulnérabilité des navigateurs au large. Même les plus expérimentés savent que, loin des côtes, la marge d’erreur est infime et l’imprévu toujours possible.
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