La SNSM veille au grain

Culture nautique
Par Figaronautisme.com avec  MAIF

Sur quelle aide peut-on compter lorsqu’on rencontre un problème en mer ? La réponse est apportée par la SNSM depuis 150 ans. L’association mobilise toujours plus de bénévoles et secourt des milliers de marins et plaisanciers chaque année.

©SNSM
Sur quelle aide peut-on compter lorsqu’on rencontre un problème en mer ? La réponse est apportée par la SNSM depuis 150 ans. L’association mobilise toujours plus de bénévoles et secourt des milliers de marins et plaisanciers chaque année.

Le jour, la nuit, par tous temps et en toutes circonstances, l’équipage d’astreinte multi compétent et complémentaire se regroupe au port, prêt à embarquer. Voici vingt minutes maximum, le Cross local (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) a reçu l'appel d'un plaisancier en difficulté qui avait composé le canal 16 sur sa VHF ou le 196 sur son téléphone. Le patron a bipé tout le monde via son application dédiée et en avant !

Eux, ce sont des bénévoles de la SNSM, la Société nationale de sauvetage en mer. Une vénérable institution âgée de plus de 150 ans (même si elle porte ce nom depuis 1967), « qui compte 208 stations sur tout le littoral », explique Antoine Breton, directeur adjoint à la direction nationale de la formation au pôle de Saint-Nazaire. Elle fonctionne depuis toujours sur un système très fiable basé sur la solidarité et l'engagement de ses bénévoles. L'association assure l'intégralité du sauvetage en mer de la côte au large. « Il nous arrive de collaborer avec les pompiers locaux. Je me souviens d'une intervention récente sur la côte très découpée de Saint-Nazaire. Nous avons sauvé un groupe de huit kayakistes mal embarqués près des falaises. Des piétons avaient alerté les pompiers depuis le chemin des douaniers. Les hélicoptères de la gendarmerie tournaient dans le ciel. Ça aurait pu être dramatique », témoigne le formateur des sauveteurs embarqués.

À la disposition des mairies et des associations

Le SNSM compte 11 000 bénévoles en 2024. Des chiffres en hausse constante. « Je pense que c'est la cause qui motive les gens, donner un coup de main pour venir en aide. Et l'appétence pour la mer bien sûr... » Le profil des volontaires évolue. Hier, le gros des effectifs était composé de marins en exercice ou retraités, naturellement sensibilisés. « Ils sont moins nombreux aujourd’hui, le métier se raréfie. Mais nous avons de plus en plus de plaisanciers, des personnes aux professions très diverses sans lien avec la mer. » Les nageurs-sauveteurs sont les plus jeunes – de 18 à 25 ans. « L'été, moyennant finance, ils sont également mis à la disposition des mairies pour assurer la surveillance des plages et peuvent aussi participer à la sécurité de gros événements comme le Hellfest par exemple. Le reste du temps ils sont bénévoles avec nous. » Les autres, dont la moyenne d’âge est de 47 ans, sont des sauveteurs embarqués dûment formés par la SNSM. « Aujourd'hui, comme la population des bénévoles est moins maritime nous reprenons les bases de la navigation. S'ils le souhaitent, ils peuvent suivre un parcours de plusieurs années et monter en compétences progressivement pour occuper des postes différents lors des interventions jusqu’à devenir patron. »

L'expérience et les connaissances acquises sont donc des critères essentiels pour faire partie d'un équipage. Le patron d'embarcation c'est le responsable, celui qui décide de poursuivre ou de stopper une intervention. A ses côtés, en fonction de la taille du bateau, les compétences s'additionnent : barreur, radionavigateur, mécanicien, équipier de pont, nageur de bord pour récupérer des personnes sur des rochers par exemple, plongeur de bord pour secourir des navigateurs bloqués dans une poche d'air sous un bateau retourné...

« La mer ça s'apprend sur l'eau, au cours d'un long processus. La base est d'avoir le pied marin et l’envie d’aider les autres », indique Antoine Breton. Que ceux qui sont sujets au mal de mer ne se désespèrent pas, ils ont tout à fait leur place à la SNSM sur des postes non opérationnels à terre qui assurent le bon fonctionnement de l'association et la vente de produits dérivés dans les boutiques.

Remorquages payants

Cette année, les ressources de la SNSM s’élèvent à 60 millions d'euros. 30 % proviennent de subventions, 60 % sont issus de legs et de dons privés. 10 % du budget est complété par la facturation des interventions. Un principe demeure : le sauvetage de toute vie humaine est gratuit. « Mais nous facturons les remorquages. Un tarif s'applique en fonction de la taille du bateau et de la durée d'intervention. Sachant que l'on navigue à six nœuds, la facture peut facilement monter à 2000 voire 3000 euros. » C'est sans doute aussi une façon de responsabiliser les plaisanciers un peu étourdis. Chaque semaine, nombre d'interventions au large auraient pu être évitées.

Bien connaitre son bateau, prendre la météo

Avec le retour des beaux jours, les plaisanciers remettent leur bateau en route après l'hivernage. « Une petite vérification du moteur s'impose pour éviter la panne. Certains oublient même de faire le plein d'essence et il faut aller les chercher, regrette Antoine Breton qui souligne le large rôle préventif de l’association. Il faut rappeler à ceux qui viennent de passer leur permis côtier qu’il faut prendre la météo avant de partir, un vent violent peut faire peur. Il faut connaitre son bateau et les capacités de ses équipiers. » Mobiliser des moyens et faire prendre des risques aux bénévoles n’est jamais anodin. Au plus fort de la période estivale, les équipages de la station de Pornichet interviennent jusqu’à 2 à 3 fois par jour. Selon les chiffres 2022 du Snosan, le Système national d'observation de la sécurité des activités nautiques, la plaisance avait généré à elle seule 6591 opérations de sauvetage en France. Pour les bateaux à voile comme pour les navires motorisés ce sont les avaries de propulsion qui arrivent en tête des causes d’interventions. « Nous cherchons toujours à intervenir avec pédagogie et bienveillance », souligne Antoine Breton. Et si en plus ils sont sympathiques…

Découvrez les fiches conseils sur la navigation MAIF.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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