
Netflix aime les thrillers, mais rarement un décor aura autant marqué les esprits. La disparue de la cabine 10, adaptation du roman de Ruth Ware, entraîne le spectateur sur un yacht privé où chaque reflet devient suspect. L’histoire suit Lo Blacklock (Keira Knightley), journaliste embarquée pour couvrir une croisière exclusive. En pleine nuit, elle croit voir une passagère tomber à la mer, mais aucun membre d’équipage ne manque à l’appel. Commence alors une enquête solitaire, déroutante, où tout semble se jouer entre illusion et réalité.
Le film joue la carte du suspense psychologique, enfermant son héroïne dans un cadre aussi somptueux qu’angoissant. Les cabines vitrées, les lumières froides et la mer à perte de vue deviennent autant d’éléments de tension. Ici, le luxe n’est pas synonyme de confort : il devient une façade trompeuse, derrière laquelle se cachent la peur et la manipulation.
Le Savannah, star silencieuse du film
Impossible de parler du film sans évoquer le Savannah, véritable star du tournage. Construit par le chantier néerlandais Feadship, ce superyacht de 83,5 mètres est un bijou d’architecture navale, alliant lignes futuristes et élégance absolue. Sa coque gris-vert métallisée et ses immenses baies vitrées lui confèrent une allure reconnaissable entre toutes. À bord, le raffinement se décline sur quatre ponts et plus de 2 300 m2 habitables, pensés pour offrir un équilibre entre design et sérénité.
Le Savannah peut accueillir jusqu’à douze invités dans six suites luxueuses : une vaste cabine propriétaire, une suite VIP avec balcon et quatre cabines doubles, chacune dotée de sa salle de bains. Le tout relié par un spectaculaire escalier en bois de rose, pièce maîtresse du design intérieur. Les espaces communs rivalisent de sophistication, entre salons baignés de lumière, piscine à débordement, spa, hammam et beach club ouvert sur la mer. Le navire abrite même un salon sous-marin, baptisé "Nemo Lounge", où les hôtes peuvent observer la vie marine à travers une paroi vitrée, comme dans un aquarium naturel.
Mais au-delà du luxe, le Savannah est aussi un modèle d’innovation. Premier superyacht hybride de sa catégorie, il combine moteurs diesel et batteries électriques, réduisant sa consommation et son empreinte environnementale. Dans La disparue de la cabine 10, cette esthétique à la fois épurée et démesurée sert parfaitement l’intrigue : la beauté froide du yacht contraste avec l’angoisse du huis clos. Chaque couloir vitré, chaque pont désert devient un décor de tension, renforçant cette impression d’isolement absolu au milieu de la mer.

Un thriller entre beauté et vertige
Keira Knightley incarne avec justesse une héroïne en perte de repères, prisonnière d’un décor trop parfait pour être vrai. Face à elle, Guy Pearce joue un propriétaire aussi séduisant qu’ambigu, tandis qu’Hannah Waddingham et Gugu Mbatha-Raw complètent un casting impeccable. Si certains critiques trouvent le scénario trop classique, le film séduit par sa mise en scène léchée, ses contrastes visuels et cette atmosphère de paranoïa permanente où la mer devient complice du mensonge.
La disparue de la cabine 10 n’est pas seulement un thriller : c’est une plongée dans l’illusion du luxe, où chaque sourire cache une menace et chaque vague semble vouloir avaler la vérité. Le Savannah, joyau de la mer, en sort définitivement auréolé d’un prestige nouveau, celui d’avoir offert à Netflix l’un de ses thrillers les plus élégants et les plus inquiétants de l’année.