À bord, le papier fait de la résistance : pourquoi certains documents restent indispensables en mer

Culture nautique

Dans un monde de plus en plus digitalisé, où les tablettes remplacent les cartes marines et où les applications de navigation se multiplient, une question se pose : doit-on encore conserver des documents au format papier à bord d’un bateau de plaisance ? Si le numérique offre un confort indéniable, il reste fragile face aux aléas du milieu marin. Sécurité, fiabilité et accessibilité : voici pourquoi certains documents imprimés restent irremplaçables en mer.

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Dans un monde de plus en plus digitalisé, où les tablettes remplacent les cartes marines et où les applications de navigation se multiplient, une question se pose : doit-on encore conserver des documents au format papier à bord d’un bateau de plaisance ? Si le numérique offre un confort indéniable, il reste fragile face aux aléas du milieu marin. Sécurité, fiabilité et accessibilité : voici pourquoi certains documents imprimés restent irremplaçables en mer.

1. Sécurité : quand l’électronique flanche, le papier tient bon
La technologie a beau être une alliée précieuse, elle n’est jamais infaillible. À bord, l’environnement est particulièrement exigeant pour le matériel électronique : humidité, projections d’eau, variations de température et chocs peuvent mettre à mal les écrans et circuits. Une simple panne électrique, une batterie déchargée ou une tablette tombée à l’eau, et c’est l’accès à des informations essentielles qui disparaît.
Jean-Marc Lefebvre, plaisancier aguerri, raconte une mésaventure qui aurait pu tourner au drame :
"Lors d’une navigation au large des Glénan, ma tablette, qui me servait de GPS et de carte marine, a cessé de fonctionner. Heureusement, j’avais encore ma carte papier et mes notes, ce qui m’a permis de retrouver mon cap sans stress."
En mer, le papier ne tombe pas en panne. Une carte marine, un Bloc Marine ou un livre des feux restent toujours accessibles, quelles que soient les conditions.

2. Documents officiels : une obligation légale souvent négligée
Outre la sécurité, certains documents au format papier sont tout simplement obligatoires. En France, la Division 240 impose aux plaisanciers d’avoir à bord divers papiers en fonction de la zone de navigation. Parmi eux :
• Le certificat d’immatriculation du bateau
• L’attestation d’assurance
• La carte de circulation (ou acte de francisation pour les navires de plus de 7 mètres)
• La licence de station radio (si l'on utilise une VHF fixe)
Ces documents doivent être présentés en cas de contrôle maritime, et une version numérique ne suffit pas toujours. En cas de problème avec les autorités, ne pas avoir les bons papiers imprimés peut rapidement compliquer la situation.

3. Confort et accessibilité : une lecture immédiate, sans contrainte
Si les écrans offrent une lecture dynamique, ils ne sont pas toujours adaptés à toutes les conditions. Lire un texte sur une tablette en plein soleil peut devenir un vrai défi, tout comme consulter une carte électronique sur un écran trop petit. De plus, le papier permet d’annoter facilement des informations importantes, de griffonner des routes alternatives ou de noter des points de repère sans dépendre d’une interface tactile parfois capricieuse.
Marc, skipper de croisière en Méditerranée, souligne cet aspect pratique :
"Sur mes cartes papier, j’ajoute toujours mes propres annotations : un bon mouillage repéré, un danger sous-évalué, ou encore une note sur les courants. Ça m’a sauvé plus d’une fois !"

4. Un complément essentiel à la navigation électronique
Le débat n’est pas d’opposer numérique et papier, mais bien de les voir comme des outils complémentaires. Les meilleures navigations sont celles où l’on anticipe tous les scénarios. Un bon marin ne se fie jamais à une seule source d’information : il croise ses données, garde une redondance dans ses outils et s’assure que, même en cas de panne, il pourra continuer sa route en toute sécurité.

Quels documents papier faut-il absolument conserver à bord ?
Si l’on devait faire une sélection des documents papier à toujours avoir avec soi en mer, voici les incontournables :
• Cartes marines officielles (SHOM ou Imray selon les zones)
• Bloc Marine (référence indispensable pour les marées, la réglementation et les contacts utiles)
• Manuel du moteur et schémas électriques du bateau
• Documents d’identification du navire et de l’équipage
• Livre des feux et signaux de balisage
• Carnet de bord pour noter routes, observations météo et incidents éventuels
En combinant ces supports papier aux outils numériques modernes, on s’assure une navigation plus sûre et plus sereine.

Le bon sens marin avant tout
Loin d’être dépassé, le papier reste un allié précieux des plaisanciers. Il garantit une sécurité renforcée en cas de défaillance électronique, assure le respect des obligations légales et offre un confort de consultation sans égal. À l’heure du tout-numérique, il est plus que jamais essentiel de ne pas négliger ces documents imprimés, véritables garde-fous d’une navigation maîtrisée.
Le bon sens marin l’impose : à bord, le digital peut faciliter la vie, mais le papier, lui, ne trahit jamais.

Et avant de partir en mer, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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