Le rockfishing, l’art de pêcher fin au plus près du littoral

Pêche en mer

À mi-chemin entre la pêche sportive et l’observation naturaliste, le rockfishing s’est progressivement imposé comme une discipline à part entière pour les amateurs de pêche en mer du bord. Longtemps confidentielle en Europe, cette pratique venue du Japon séduit aujourd’hui un public de plus en plus large, attiré par son approche technique, légère et accessible. Ici, pas de recherche du trophée à tout prix, mais une pêche d’analyse, précise, qui met en valeur la diversité de la faune côtière.

À mi-chemin entre la pêche sportive et l’observation naturaliste, le rockfishing s’est progressivement imposé comme une discipline à part entière pour les amateurs de pêche en mer du bord. Longtemps confidentielle en Europe, cette pratique venue du Japon séduit aujourd’hui un public de plus en plus large, attiré par son approche technique, légère et accessible. Ici, pas de recherche du trophée à tout prix, mais une pêche d’analyse, précise, qui met en valeur la diversité de la faune côtière.
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Une approche née de l’environnement côtier

Le rockfishing s’est développé dans des zones où la pression de pêche est forte et les poissons souvent méfiants. Le principe consiste à exploiter des milieux riches mais complexes , rochers, failles, digues, enrochements, là où se réfugient de nombreuses espèces côtières. Ces poissons vivent au contact du fond, se nourrissent de petits invertébrés et réagissent rarement à des leurres volumineux ou à des animations rapides.
Cette contrainte a façonné une véritable philosophie de pêche : finesse des montages, discrétion maximale et animations lentes, parfois presque immobiles. Chaque dérive du leurre, chaque contact avec le fond devient une information à interpréter.

Des sensations amplifiées par le matériel léger

L’un des grands attraits du rockfishing réside dans les sensations qu’il procure. Avec des cannes très sensibles et des lignes fines, la moindre touche est perceptible. Un petit poisson combatif peut alors donner l’illusion d’un adversaire bien plus imposant. Cette amplification des sensations transforme chaque prise en moment intense, même lorsque les poissons restent modestes en taille.
Le matériel est volontairement minimaliste. Une canne courte et nerveuse permet de pêcher avec précision dans des espaces parfois exigus. Le moulinet compact, associé à une tresse fine, favorise les lancers précis et les animations délicates. Le bas de ligne en fluorocarbone apporte discrétion et résistance à l’abrasion, indispensable au contact des rochers.

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Le rôle central des leurres

En rockfishing, le choix des leurres est déterminant. Les leurres souples dominent largement, car ils imitent parfaitement les proies naturelles présentes sur le fond. Leur souplesse permet une animation lente et crédible, souvent décisive lorsque les poissons sont peu actifs.
La légèreté des têtes plombées est essentielle. Elle permet au leurre de descendre doucement, d’épouser les reliefs et de rester dans la zone de tenue des poissons sans s’y accrocher excessivement. Selon les conditions, certains pêcheurs utilisent également de petits jigs ou micro-leurres durs, notamment lorsque les poissons chassent légèrement décollés du fond.

Lire le poste et comprendre le poisson

Le rockfishing repose en grande partie sur la capacité à lire son environnement. Une fissure dans la roche, une zone d’ombre, un changement de profondeur ou un courant discret peuvent suffire à concentrer l’activité. La pêche se fait souvent à courte distance, parfois à quelques mètres seulement, ce qui oblige à une observation attentive avant même de lancer.
Les touches sont rarement brutales. Elles se manifestent par un simple arrêt du leurre, une sensation différente dans la ligne ou un léger tremblement. Savoir reconnaître ces signaux fait toute la différence entre une sortie ordinaire et une session réussie.

Sécurité et respect du milieu

Pêcher au ras des rochers impose une vigilance constante. Les surfaces peuvent être glissantes, la houle changer rapidement, et certaines zones deviennent dangereuses en cas de montée de mer. Des chaussures adaptées, une attention permanente à l’environnement et une bonne anticipation des conditions sont indispensables.
Le rockfishing s’inscrit aussi dans une démarche respectueuse du milieu. Les prises sont souvent relâchées, et la pratique encourage une meilleure connaissance des espèces locales. En observant de près la vie sous-marine côtière, le pêcheur développe naturellement une relation plus attentive et responsable avec son environnement.

Une école de pêche à part entière

Accessible, peu coûteux et praticable sur une grande variété de littoraux, le rockfishing est souvent considéré comme une excellente école. Il apprend la patience, la précision et la compréhension fine du comportement des poissons. Pour beaucoup, il devient rapidement plus qu’une simple technique : une manière différente d’aborder la pêche en mer.
En explorant les recoins du littoral, en s’adaptant aux conditions et en privilégiant la finesse à la force, le rockfishing révèle une facette discrète mais passionnante de la pêche côtière. Une pratique exigeante, mais profondément enrichissante, où chaque sortie devient une véritable immersion dans le monde du bord de mer.

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L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...
Irwin Sonigo
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Capitaine 200 et ancien embarqué dans la Marine nationale, Irwin Sonigo a exploré toutes les facettes de la navigation. Des premiers bords sur un cotre aurique de 1932 à la grande plaisance sur la Côte d’Azur, en passant par les catamarans de Polynésie, les voiliers des Antilles ou plusieurs transatlantiques, il a tout expérimenté. Il participe à la construction d’Open 60 en Nouvelle-Zélande et embarque comme boat pilote lors de la 32e America’s Cup. Aujourd’hui, il met cette riche expérience au service de Figaro Nautisme, où il signe des essais et reportages ancrés dans le réel.