
L’association pour la Fondation de la Mer, qui a pour ambition de placer la mer au cœur des réflexions des Français, en favorisant la recherche et l’innovation, en diffusant les connaissances et sensibilisant le grand public et en participant au débat public sur le fait et les enjeux du maritime a été présentée à Paris mardi soir.
C’est à Paris, à l’Hôtel de la Marine qu’a été lancée mardi soir l’association pour la Fondation de la mer en présence de sa présidente, Sabine Roux de Bézieux, de son conseil d’administration, composé de Pascal-Raphaël Ambrogi, Catherine Chabaud, Roland Coutas, Loïc Finaz, Françoise Gaill, Jean-Dominique Guiliani, Philippe
Louis-Dreyfus, Frédéric Moncany de Saint-Aignan, Maxime Petiet, Patricia Ricard et de Francis Vallat, ainsi que certains de membres du comité des fondateurs. Parmi les personnalités à s’être mobilisées, citons la navigatrice et présidente du WWF Isabelle Autissier ; Franck Cammas ; Éric Orsenna ; Patrick Poivre d’Arvor, Titouan Lamazou ; Thierry de Beaumont-Beynac, dignitaire de l’Ordre Souverain de Malte ; l’écrivain Yann Queffelec ou encore François Jacq, directeur de l’IFREMER. « L’idée de cette Fondation vogue depuis très longtemps. Elle faisait d’ailleurs partie des recommandations du Grenelle de la Mer. J’ai ma propre fondation et j’avais envie de m’engager pour le développement respectueux des mers et des océans, souligne Sabine Roux de Bézieux. Ma route a croisé l’an dernier celles d’autres personnes désireuses de s’impliquer dans ce sens. Nous sommes une douzaine de personnes d’horizons différentes à avoir travaillé sur ce projet qui voit le jour aujourd’hui. Cette diversité est une manière de montrer que la mer est à tout le monde et que ce projet collectif rassemble les différents milieux du monde maritime, avec pour ambition d’embarquer tous les Français dans l’aventure ».
Les grands enjeux de la Fondation de la mer
Aujourd’hui, la mer donne lieu à deux grands débats, qui constituent des enjeux primordiaux pour l’avenir, comme nous l’explique Sabine Roux de Bézieux. « Le premier débat concerne l’exploitation et la protection de la mer, qui est à la fois un espace à exploiter pour le bénéfice de l’homme, car elle est riche en ressources et en énergie, mais également un élément à préserver. C’est le premier débat auquel nous allons participer de manière active, avance-t-elle. La mer est l’avenir de la terre, elle sera notre survie, le lieu de nos échanges et la source de notre prospérité. Il est donc vital d’être capable de l’exploiter avec beaucoup d’intelligence et de respect afin de protéger nos ressources durablement ». Le second débat porte sur la liberté des mers et sur la réglementation. « La mer est un espace libre. Les eaux internationales appartiennent à tout le monde. Cependant, la mer est sujette à un certain nombre de menaces, telles que la pollution et la piraterie. Certaines zones sont également utilisées par les narcotrafiquants. La mer doit demeurer un espace ouvert, dont les seules limites sont celles du civisme et du respect de l’environnement », poursuit-elle. Cela passe notamment par un développement de la cartographie marine. « Aujourd’hui, 90 % des fonds marins ne sont pas cartographiés et 90 % des espèces marines sont encore inconnues. C’est pourtant au cœur de l’océan que se trouvent les richesses et les solutions de demain. Il est important de soutenir la recherche, de sensibiliser le grand public pour que les Français redécouvrent leur esprit marin, et de placer la mer au cœur du débat public, car elle est primordiale pour l’humanité », ajoute-t-elle.
Une Fondation aux multiples vocations
Lancée en vue de la création prochaine d’une fondation reconnue d’utilité publique, l’association pour la Fondation de la Mer a donc principalement pour vocation de « défendre une mer libre, protégée, organisée et exploitée avec respect ». Ses principales missions seront de favoriser l’étude des océans, diffuser la connaissance, promouvoir un débat public approfondi, recenser et soutenir les efforts déjà existants et encourager l’innovation en initiant de nouveaux projets portés de manière collective. « Pourvue d’une façade maritime exceptionnelle, la France détient le deuxième espace maritime du monde, et possède une expertise reconnue dans tous les domaines, indique Sabine Roux de Bézieux. La mer est l’avenir de notre pays, l’avenir de l’Europe. La Fondation de la mer œuvrera avec détermination pour que ces atouts soient reconnus, valorisés et développés de façon respectueuse ». Parmi les projets de la Fondation, on retrouve notamment des bourses à destination de jeunes doctorants sélectionnés par un comité scientifique pour encourager la recherche (une bourse sera attribuée chaque année à un doctorant sur un domaine touchant au maritime), un label « innovation » à destination du secteur économique pour aider les chercheurs français ou européens à trouver des financements, ainsi qu’un tour du monde des mers françaises pour susciter la curiosité du public et en particulier des jeunes ». Ces projets seront lancés entre septembre et janvier prochains. Pour les mener à bien, l’association pour la Fondation de la mer appelle les explorateurs, les enseignants, les étudiants scientifiques, les plaisanciers, les sportifs, les professionnels de la mer et tous les passionnés à se mobiliser en faveur d’une mer libre, protégée, exploitée et organisée avec respect et intelligence.