Sur le sentier sous-marin de Port-Cros, en compagnie des mérous

L'île de Port-Cros, c'est un bout de terre de 7 km2 baigné d'eaux limpides, aux côtes rocheuses escarpées, couvert de forêts de chênes verts, de pins d'Alep, de maquis, de fleurs... Le village, qui compte une trentaine de résidents, est blotti au fond de la baie du port ; le reste de l'île est laissé à la nature.
Port-Cros est devenue Parc national de France en décembre 1963 (le deuxième créé sur le territoire, après celui de la Vanoise quelques mois plus tôt). Ses 700 ha de terres émergées comprennent l'île de Bagaud, l'îlot de la Gabinière et le rocher du Rascas (classés en réserve intégrale). En mer, la protection concerne toute la bande des 600 m (près de 1300 ha). Ici, pas d'autos, de motos ni de vélos ; pour découvrir ce petit paradis, il faut marcher et palmer !
Bateaux propres de rigueur
Les navettes sont nombreuses depuis Hyères et Le Lavandou pour accéder à l'île (environ une heure de traversée). Si vous êtes plaisanciers, sachez que l'accès aux eaux de Port-Cros est réservé aux bateaux propres (équipés de cuves à eaux noires). Vous trouverez au port 75 places à quai et 42 bouées de mouillage pour des unités de 15 m maximum (au-delà et jusqu'à 30 m de long, possibilité de mouiller sur ancre en dehors de la zone de mouillage organisé). Pour le reste, renseignez-vous sur la réglementation : toute la côte nord-ouest de l'île est par exemple interdite au mouillage dans la bande des 300 m, la circulation, l'accostage, le débarquement sont réglementés ; il existe des zones de réserve intégrale, des sites réservés à la plongée sous-marine, des mesures saisonnières.
Le sentier sous-marin de la Palud : une immersion éducative et sensorielle
Ouvert du 15 juin au 15 septembre, le sentier sous-marin de la Palud est en accès libre et gratuit pour tout bon nageur équipé de palmes, masque et tuba, au départ de la plage de La Palud (accessible en une demi-heure de marche depuis le village). La profondeur moyenne du parcours n'excède pas 4 m. Il constitue une expérience immersive unique, où la découverte de la biodiversité marine se fait en douceur, entre observation, émerveillement et respect de l’environnement.
Le parcours dure environ 40 minutes et est jalonné de six bouées immergées, chacune équipée de panneaux explicatifs illustrant les différents habitats sous-marins. L’eau est peu profonde au départ, avec de la matte posidonie dès les premiers pas dans la mer. Très vite, l’herbier ondule sous les mouvements de la houle, abritant grandes nacres, oursins et une multitude de poissons. Puis viennent les zones plus rocheuses et les failles ombragées, riches en anémones, éponges, rascasses, girelles ou encore étoiles de mer.
Au fur et à mesure de la progression, la diversité augmente et les milieux se succèdent : sable, galets, éboulis... jusqu’à croiser peut-être un mérou, une murène ou même un poulpe dans les zones plus profondes.
Ce concentré de milieux méditerranéens, dans un espace sécurisé et pédagogique, permet de sensibiliser petits et grands à la fragilité de la faune marine. À noter : en juillet et en août, mieux vaut privilégier les visites le week-end pour éviter l’affluence en milieu de semaine. En cas de fort Mistral ou de présence de méduses, la baignade peut être déconseillée. Aucun équipement n’est fourni sur place, pensez à vous équiper, y compris d’un shorty ou d'une combinaison pour vous protéger du froid, du soleil ou des piqûres.
Des mérous et des corbs
Le sentier sous-marin est balisé de part et d'autre du rocher du Rascas qui lui fait face. Les bouées sont équipées de panneaux immergés présentant les différents milieux que vous découvrez : herbiers de posidonies, fonds de sable, éboulis et galets, roches, failles... Dans ces habitats, toutes les espèces de poissons des petits fonds méditerranéens sont représentées : saupes, sars, girelles, castagnoles, crénilabres, rougets... Les loups et les daurades royales naviguent aussi, comme les dentis et les barracudas (notamment autour de l'îlot de la Gabinière). Mais les deux stars incontestées du parc restent le mérou brun (Epinephelus marginatus) et le corb (Sciaena umbra). Les populations des deux espèces sont recensées depuis le début des années 1990 (tous les 3 ans pour le mérou, tous les 4 à 5 ans pour le corb). Et elles se portent plutôt bien : sur la période 1993-2011, les effectifs du mérou brun ont été multipliés par 8,5 sur l'ensemble du parc (on en compte plus de 550) ; ceux du corb par 7,8 à 9,6 selon les saisons (1990-2010) ! Juvéniles et individus mâtures, mâles et femelles, se baladent et s'abritent désormais partout dans les eaux du parc, parfois à très faible profondeur. Peut-être proche de vous.
Plus d'infos sur : https://portcros-parcnational.fr
Téléphone : Maison du Parc national de Port-Cros - 04 94 01 40 70
Et avant de plonger, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.