
Qu’est-ce qu’une zone morte ?
Une zone morte, ou zone d’hypoxie, désigne une portion de l’océan où la concentration en oxygène dissous tombe sous les 2 mg par litre – un seuil critique en deçà duquel la plupart des organismes ne peuvent plus survivre. Certains fuient, d’autres périssent.
Si l’hypoxie existe naturellement dans certaines régions profondes des océans, le phénomène qui inquiète aujourd’hui les scientifiques est d’origine humaine: l’activité des sociétés modernes amplifie et étend ces déserts marins à un rythme alarmant.Pourquoi ces zones se développent-elles ?
L’eutrophisation est la principale coupable. Cette explosion de nutriments, due notamment aux engrais agricoles et aux rejets d’eaux usées, provoque une prolifération massive d’algues. À leur mort, leur décomposition épuise l’oxygène dissous, étouffant littéralement les écosystèmes sous-marins.
Le réchauffement climatique aggrave encore le problème. Des eaux plus chaudes retiennent moins d’oxygène et deviennent plus stratifiées, empêchant les échanges entre la surface et les profondeurs. Résultat : l’oxygène peine à se diffuser, et ces zones asphyxiées s’étendent et deviennent persistantes.Une expansion alarmante
Les chiffres sont préoccupants. Selon un rapport du Global Ocean Oxygen Network (GO2NE), le nombre de zones mortes a été multiplié par dix depuis les années 1950. Aujourd’hui, on en recense plus de 500 dans le monde, couvrant une surface totale estimée à plus de 245 000 km² – soit l’équivalent de la taille du Royaume-Uni.
Certaines zones sont tristement célèbres. Le golfe du Mexique, en raison des fertilisants lessivés par le fleuve Mississippi, connaît l’une des plus vastes zones hypoxiques, qui peut atteindre 22 000 km² en été. La mer Baltique est aussi un point chaud du phénomène, avec des niveaux d’oxygène historiquement bas.
En France, l’estuaire de la Loire et certaines zones du golfe de Gascogne sont également touchés, bien que dans une moindre mesure.
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Conséquences sur la vie marine et les activités humaines
L’impact sur la biodiversité est considérable. Les poissons et crustacés fuient ces déserts marins, bouleversant la chaîne alimentaire et réduisant les populations d’espèces commerciales.
Les conséquences se font également ressentir sur les pêcheries et les économies locales. En Louisiane, des pêcheurs constatent une raréfaction saisonnière des crevettes et poissons, les obligeant à parcourir de plus longues distances pour trouver des zones encore poissonneuses. En mer Baltique, la morue, déjà mise à mal par la surpêche, voit son habitat et ses zones de reproduction se réduire.
Paradoxalement, certaines espèces opportunistes, comme les méduses, prolifèrent. Moins sensibles à l’hypoxie, elles prospèrent là où leurs prédateurs ont disparu, modifiant encore davantage l’équilibre des écosystèmes marins.Peut-on encore inverser la tendance ?
L’eutrophisation est la principale coupable. Cette explosion de nutriments, due notamment aux engrais agricoles et aux rejets d’eaux usées, provoque une prolifération massive d’algues. À leur mort, leur décomposition épuise l’oxygène dissous, étouffant littéralement les écosystèmes sous-marins.
Le réchauffement climatique aggrave encore le problème. Des eaux plus chaudes retiennent moins d’oxygène et deviennent plus stratifiées, empêchant les échanges entre la surface et les profondeurs. Résultat : l’oxygène peine à se diffuser, et ces zones asphyxiées s’étendent et deviennent persistantes.Les zones mortes ne sont pas qu’une anomalie écologique : elles témoignent d’un océan en transformation, où certains écosystèmes peinent à s’adapter aux changements en cours. Les recherches montrent qu’il est possible d’atténuer ce phénomène grâce à une meilleure gestion des apports en nutriments et à des efforts pour limiter les facteurs aggravants. La préservation de la biodiversité marine dépendra des actions mises en place dans les années à venir.