
Créé en 2012, il protège un territoire marin exceptionnel de 2 300 km2 et veille à la préservation de ses écosystèmes, tout en conciliant développement durable et plaisance. Un équilibre subtil, que chacun peut contribuer à préserver. Tour d’horizon de ce qu’il faut savoir avant d’y naviguer.
Un littoral pluriel, entre dunes, estuaires et falaises
Le parc couvre le littoral de 34 communes, depuis Ambleteuse au nord jusqu’au Tréport au sud. Son périmètre marin s’étend jusqu’au dispositif de séparation du trafic du détroit du Pas-de-Calais, l’un des couloirs maritimes les plus fréquentés au monde. Mais derrière cet axe stratégique se cache un patchwork de paysages d’une grande diversité.
Au nord, la côte d’Opale déploie ses longues plages et ses dunes blondes. Plus au sud apparaissent les fameux estuaires picards : la Canche, l’Authie et la Somme. Ces estuaires, façonnés par le jeu complexe des marées, du vent et des courants côtiers, forment de vastes zones humides où s’entrelacent eau douce et eau salée. Enfin, le paysage se transforme brutalement avec l’apparition des falaises de craie blanche, typiques de la côte d’Albâtre.
Sous la surface, la richesse continue : fonds sableux, dunes sous-marines et hauts-fonds rocheux comme les ridens accueillent une biodiversité foisonnante, des éponges aux anémones, des poissons plats aux grands cétacés.

Une mer vivante, nourricière et fragile
Le parc est un véritable carrefour biologique. Ses eaux peu profondes accueillent crevettes, coquillages, poissons plats, phoques et dauphins. Dans les estuaires, ce sont les oiseaux migrateurs, les limicoles, les poissons reproducteurs et les mammifères marins qui s’y réfugient pour se nourrir, se reposer ou se reproduire.
Près de Boulogne-sur-Mer, les hauts-fonds rocheux émergent du sable et offrent un refuge à une faune encore différente. Les plongeurs chanceux peuvent y croiser des algues colorées, des éponges « pinceaux », voire quelques espèces rares fixées aux reliefs. L’endroit est aussi fréquenté par des globicéphales et des grands dauphins, de passage vers le nord.
Mais ce territoire précieux est aussi vulnérable. L’érosion, la pollution, la surpêche ou encore la fréquentation touristique exercent une pression constante sur les habitats. C’est dans ce contexte que le parc intervient.
Pas de règles propres... mais un pouvoir d’action fort
Contrairement aux parcs nationaux, le parc naturel marin n’impose pas de réglementation spécifique, mais il peut proposer des mesures de protection aux autorités compétentes. Surtout, il dispose d’un pouvoir d’avis sur tous les projets ou activités ayant un impact potentiel sur le milieu marin.
Lorsqu’un projet (portuaire, industriel, événementiel ou nautique) risque d’altérer sensiblement l’écosystème marin, l’avis du conseil de gestion devient alors conforme : il doit impérativement être suivi. Et ce, même si l’activité en question a lieu hors du périmètre du parc.
Cette capacité d’action permet au parc de veiller à une gestion durable de l’espace maritime, en tenant compte des enjeux écologiques, économiques et sociaux.
Des inspecteurs de l’environnement à la manœuvre
Sur le terrain, ce sont les agents commissionnés du parc qui assurent les contrôles. Ces inspecteurs de l’environnement sont habilités à constater les infractions relevant de plusieurs polices : police de l’eau, des biens culturels maritimes, des pêches ou de la nature.
Ils peuvent intervenir en cas de rejet en mer, de mouillage non autorisé, de pêche illégale ou d'atteinte aux milieux naturels. Leur rôle est avant tout préventif, mais ils sont aussi là pour sanctionner si nécessaire.

Bonnes pratiques à adopter en plaisance
Naviguer dans le parc, c’est aussi adopter quelques réflexes simples mais essentiels :
o Respecter les zones sensibles : les estuaires sont des zones particulièrement fragiles où il est déconseillé de s’approcher trop près ou de mouiller.
o Limiter sa vitesse : même sans limite spécifique imposée par le parc, il est de bon sens de réduire son allure à l’approche du littoral ou d’une zone d’intérêt écologique.
o Ne rien rejeter en mer : eaux usées, plastiques, produits d’entretien... La mer n’est pas une poubelle, et cela vaut double dans une zone protégée.
o Utiliser des produits biodégradables à bord : pour limiter l’impact sur les écosystèmes marins.
o Éviter les nuisances sonores : particulièrement en période de reproduction ou de présence de mammifères marins.
o Éviter la collecte ou la pêche récréative non autorisée : dans certaines zones, elle peut être encadrée, voire totalement interdite.
Le bon réflexe ? Se renseigner avant chaque sortie sur les recommandations locales via les sites officiels ou les capitaineries des ports environnants.
Un espace à partager, entre loisirs et économie maritime
En saison, les activités nautiques se multiplient : voiliers, planches à voile, kitesurfs, paddles, chars à voile... La cohabitation se joue souvent à quelques mètres, et le respect mutuel est indispensable.
Le parc s’attache aussi à soutenir les filières locales : pêche artisanale, tourisme durable, innovation maritime. De nombreux professionnels s’engagent déjà dans une transition écologique des pratiques. C’est aussi cela, l’objectif du parc : accompagner les usagers de la mer, sans les opposer.

Si le parc ne crée pas de contraintes systématiques, il agit comme un outil de dialogue, de médiation et de gestion. Il sensibilise, alerte, oriente et soutient les bonnes pratiques. C’est un allié pour les plaisanciers responsables, soucieux de profiter de la mer sans l’abîmer.
Naviguer dans le parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale, c’est naviguer dans un espace riche, sensible, en constante évolution. Un territoire vivant, à respecter autant qu’à découvrir.
Pour tout savoir sur la réglementation et les bonnes pratiques de navigation, n’oubliez pas d’embarquer votre Bloc Marine Atlantique, l’incontournable compagnon de bord pour naviguer en sécurité et trouver rapidement toutes les infos utiles sur les ports, les aides à la navigation et les règles à respecter.
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