
Les sept équipes - représentant six pays - ont passé quatre jours à Carthagène après avoir bouclé la deuxième étape de 1 400 milles nautiques depuis Portsmouth, au Royaume-Uni, avec un passage devant Matosinhos / Porto, au Portugal - marquant ainsi la première visite de The Ocean Race dans cette ancienne cité espagnole. Après avoir profité de tout ce que Carthagène avait à offrir et de runs de vitesses hier dans la baie, les marins font leur retour à la compétition.
Les équipes se sont lancées dans une étape qui s’annonce complexe, avec des conditions météo instables attendues au cours des trois jours de navigation prévus jusqu’à Nice. « Les 20 premières heures semblent claires », a déclaré Paul Meilhat (FRA), skipper leader du classement général avec Biotherm. « Ensuite, une dépression arrive. Nous ne savons pas vraiment ce qui va se passer, mais cela modifiera énormément les timings - donc nous ne savons pas encore quel sera la route. » Biotherm a réalisé un parcours parfait jusqu’ici, en récoltant le maximum de points disponibles sur les deux premières étapes.
À mi-parcours de la course, Paul Meilhat a choisi de rafraîchir l’équipage français, remplaçant l’Australo-Britannique Jack Bouttell par Benjamin Ferré (FRA) - ancien skipper de Mini 6.50 qui a terminé seizième (et premier non-foiler) du Vendée Globe 2024-25. « Nous voulons garder l’élan et la concentration, donc il était important de ne pas trop changer », poursuit le skipper. « Benjamin a navigué avec nous lors de certains entraînements à Lorient, il est resté avec nous pendant toute l’escale et a participé aux briefings météo. Nous sommes à la moitié de la course et je pense qu’il faut un peu de fraîcheur - une nouvelle énergie - et je pense que Benjamin va apporter quelque chose de nouveau et différent. »
Rosalin Kuiper (NED), skipper de Holcim - PRB, actuellement quatrième au classement général, s’attend à « une étape très dynamique ». « Cela va être un vrai défi, car un système dépressionnaire entre en Méditerranée. Tout dépendra de la vitesse à laquelle il se déplace, et de celle de la flotte. Cela pourrait être du près avec beaucoup de vent - mais aussi du portant. Pour l’instant nous ne savons pas, mais nous allons nous préparer à tous les scénarios et nous verrons une fois en mer. » Ambrogio Beccaria (ITA), skipper du bateau italien Allagrande Mapei Racing, a rappelé que naviguer en Méditerranée l’été est toujours un défi en matière de météo, mais il a souligné la variété des options de routage possibles en quittant Carthagène.
« Les prévisions météo sont très imprévisibles », a-t-il expliqué. « Nous avons des options de routage vers le nord - et vers le sud. C’est l’un des charmes de naviguer ici, nous devons utiliser notre instinct - et nous aimons ça. J’adore la navigation en Méditerranée, j’y suis né et c’est ce qui m’a fait aimer la mer. J’espère qu’elle m’aime aussi, mais parfois c’est une relation difficile et il est compliqué de comprendre ce qu’elle veut. Nous ferons de notre mieux. »
Corentin Horeau (FRA) - skipper de Team Paprec Arkéa pour cette étape - a déclaré que les marins prenait plaisir à naviguer en Méditerranée, tout en ayant l’opportunité de faire découvrir la course au large en IMOCA à un nouveau public, dans le sud de la France. « Les paysages sont magnifiques », a-t-il dit. « Nous ne venons pas souvent ici et c’est formidable de découvrir la Méditerranée avec les IMOCA. »
Après avoir manqué la deuxième étape, le skipper de Team Malizia (GER), Boris Herrmann, est de retour à bord pour la troisième manche. « Je m’attends à une étape pleine de surprises », a-t-il déclaré. « L’incertitude est énorme concernant l’évolution de cette dépression. Le centre de ce système pourrait devenir notre plus grand obstacle - la magnifique île de Majorque. Dans un scénario, nous pourrions longer de très près la côte nord de Majorque, mais dans d’autres cas, les routes sont totalement différentes. Il y aura des surprises jusqu’à la fin. »
Après un départ très disputé dans une brise de nord-est de 12 à 17 nœuds, les équipages se sont immédiatement retrouvés au près, enchaînant les virements de bord le long de la magnifique côte espagnole en direction de la porte de passage de Cabo de Palos. Deux heures après le départ, Biotherm a été le premier à franchir la fameuse « Scoring Gate » à 16h55, heure locale, remportant à nouveau les deux points bonus. Paprec Arkéa fut le second sur la ligne, remportant 1 point. C’est la troisième fois en trois étapes que les deux bateaux français franchissent la « Scoring Gate » dans cet ordre. Ce fut ensuite Holcim-PRB, Allagrande MAPEI Racing, Team Malizia, Be Water Positive et Team AMAALA.