The Ocean Race Europe : départ rapide de Carthagène, incertitudes droit devant

Course au large
Par Le Figaro Nautisme / The Ocean Race

Alors que la flotte quitte Carthagène, face à un vent soutenu, les prévisions dynamiques de la troisième étape en Méditerranée n’ont rien de sables et il va falloir trouver son chemin jusqu’à Nice où les équipages sont attendus vendredi.

©Vincent Curutchet / The Ocean Race Europe
Alors que la flotte quitte Carthagène, face à un vent soutenu, les prévisions dynamiques de la troisième étape en Méditerranée n’ont rien de sables et il va falloir trouver son chemin jusqu’à Nice où les équipages sont attendus vendredi.

Les sept équipes - représentant six pays - ont passé quatre jours à Carthagène après avoir bouclé la deuxième étape de 1 400 milles nautiques depuis Portsmouth, au Royaume-Uni, avec un passage devant Matosinhos / Porto, au Portugal - marquant ainsi la première visite de The Ocean Race dans cette ancienne cité espagnole. Après avoir profité de tout ce que Carthagène avait à offrir et de runs de vitesses hier dans la baie, les marins font leur retour à la compétition.

Les équipes se sont lancées dans une étape qui s’annonce complexe, avec des conditions météo instables attendues au cours des trois jours de navigation prévus jusqu’à Nice. « Les 20 premières heures semblent claires », a déclaré Paul Meilhat (FRA), skipper leader du classement général avec Biotherm. « Ensuite, une dépression arrive. Nous ne savons pas vraiment ce qui va se passer, mais cela modifiera énormément les timings - donc nous ne savons pas encore quel sera la route. » Biotherm a réalisé un parcours parfait jusqu’ici, en récoltant le maximum de points disponibles sur les deux premières étapes.

À mi-parcours de la course, Paul Meilhat a choisi de rafraîchir l’équipage français, remplaçant l’Australo-Britannique Jack Bouttell par Benjamin Ferré (FRA) - ancien skipper de Mini 6.50 qui a terminé seizième (et premier non-foiler) du Vendée Globe 2024-25. « Nous voulons garder l’élan et la concentration, donc il était important de ne pas trop changer », poursuit le skipper. « Benjamin a navigué avec nous lors de certains entraînements à Lorient, il est resté avec nous pendant toute l’escale et a participé aux briefings météo. Nous sommes à la moitié de la course et je pense qu’il faut un peu de fraîcheur - une nouvelle énergie - et je pense que Benjamin va apporter quelque chose de nouveau et différent. »

Rosalin Kuiper (NED), skipper de Holcim - PRB, actuellement quatrième au classement général, s’attend à « une étape très dynamique ». « Cela va être un vrai défi, car un système dépressionnaire entre en Méditerranée. Tout dépendra de la vitesse à laquelle il se déplace, et de celle de la flotte. Cela pourrait être du près avec beaucoup de vent - mais aussi du portant. Pour l’instant nous ne savons pas, mais nous allons nous préparer à tous les scénarios et nous verrons une fois en mer. » Ambrogio Beccaria (ITA), skipper du bateau italien Allagrande Mapei Racing, a rappelé que naviguer en Méditerranée l’été est toujours un défi en matière de météo, mais il a souligné la variété des options de routage possibles en quittant Carthagène.

« Les prévisions météo sont très imprévisibles », a-t-il expliqué. « Nous avons des options de routage vers le nord - et vers le sud. C’est l’un des charmes de naviguer ici, nous devons utiliser notre instinct - et nous aimons ça. J’adore la navigation en Méditerranée, j’y suis né et c’est ce qui m’a fait aimer la mer. J’espère qu’elle m’aime aussi, mais parfois c’est une relation difficile et il est compliqué de comprendre ce qu’elle veut. Nous ferons de notre mieux. »

Corentin Horeau (FRA) - skipper de Team Paprec Arkéa pour cette étape - a déclaré que les marins prenait plaisir à naviguer en Méditerranée, tout en ayant l’opportunité de faire découvrir la course au large en IMOCA à un nouveau public, dans le sud de la France. « Les paysages sont magnifiques », a-t-il dit. « Nous ne venons pas souvent ici et c’est formidable de découvrir la Méditerranée avec les IMOCA. »

Après avoir manqué la deuxième étape, le skipper de Team Malizia (GER), Boris Herrmann, est de retour à bord pour la troisième manche. « Je m’attends à une étape pleine de surprises », a-t-il déclaré. « L’incertitude est énorme concernant l’évolution de cette dépression. Le centre de ce système pourrait devenir notre plus grand obstacle - la magnifique île de Majorque. Dans un scénario, nous pourrions longer de très près la côte nord de Majorque, mais dans d’autres cas, les routes sont totalement différentes. Il y aura des surprises jusqu’à la fin. »

Après un départ très disputé dans une brise de nord-est de 12 à 17 nœuds, les équipages se sont immédiatement retrouvés au près, enchaînant les virements de bord le long de la magnifique côte espagnole en direction de la porte de passage de Cabo de Palos. Deux heures après le départ, Biotherm a été le premier à franchir la fameuse « Scoring Gate » à 16h55, heure locale, remportant à nouveau les deux points bonus. Paprec Arkéa fut le second sur la ligne, remportant 1 point. C’est la troisième fois en trois étapes que les deux bateaux français franchissent la « Scoring Gate » dans cet ordre. Ce fut ensuite Holcim-PRB, Allagrande MAPEI Racing, Team Malizia, Be Water Positive et Team AMAALA.

Suivez les skippers sur la cartographie en direct.

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...
Irwin Sonigo
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Capitaine 200 et ancien embarqué dans la Marine nationale, Irwin Sonigo a exploré toutes les facettes de la navigation. Des premiers bords sur un cotre aurique de 1932 à la grande plaisance sur la Côte d’Azur, en passant par les catamarans de Polynésie, les voiliers des Antilles ou plusieurs transatlantiques, il a tout expérimenté. Il participe à la construction d’Open 60 en Nouvelle-Zélande et embarque comme boat pilote lors de la 32e America’s Cup. Aujourd’hui, il met cette riche expérience au service de Figaro Nautisme, où il signe des essais et reportages ancrés dans le réel.