Rolex Middle Sea Race 2025 : les leaders accélèrent le tempo

Régates
Par Le Figaro Nautisme

Après plus de 24 heures de course, la flotte de la Rolex Middle Sea Race 2025 file à bon rythme à travers la Méditerranée. Cette année, pas de tempête infernale comme lors de la dernière édition : le front dépressionnaire a bien traversé la zone, mais plus au sud et avec moins de vigueur. Les équipages n’ont toutefois pas été épargnés, essuyant de fréquentes averses sous un flux de nord-est soutenu, qui impose un long bord de près jusqu’au détroit de Messine.

Après plus de 24 heures de course, la flotte de la Rolex Middle Sea Race 2025 file à bon rythme à travers la Méditerranée. Cette année, pas de tempête infernale comme lors de la dernière édition : le front dépressionnaire a bien traversé la zone, mais plus au sud et avec moins de vigueur. Les équipages n’ont toutefois pas été épargnés, essuyant de fréquentes averses sous un flux de nord-est soutenu, qui impose un long bord de près jusqu’au détroit de Messine.

Entre la côte est de la Sicile et les îles Éoliennes, les positions commencent à se figer. Le maxi Black Jack 100, un Reichel/Pugh de 30 mètres barré par Tristan Le Brun pour le propriétaire Remon Vos, mène la danse avec une trentaine de milles d’avance sur le Mills 72 Balthasar du Belge Louis Balcaen. Le premier multicoque, Allegra (Irens 84), mené par le Suisse Adrien Keller, suit une trentaine de milles derrière. En temps compensé IRC, seuls quatre bateaux avaient passé le volcan de Stromboli ce matin, dominés par Balthasar, avec Black Jack à moins d’une heure et le Français Daguet 5 (Carkeek 54) de Frédéric Puzin deux heures plus loin.


Un départ sans heurts, mais une course exigeante

Le départ depuis le Grand Harbour de La Valette s’est déroulé dans des conditions relativement maniables, un contraste total avec les rafales de 2024. La flotte a progressé vers le nord dans un vent d’est stable, avant de longer la côte sud de la Sicile. La plupart des équipages ont choisi de rester collés au littoral pour bénéficier d’une mer plus plate, à l’exception du VO65 chinois Kranendonk qui a tenté un pari au large avant de recroiser le reste de la flotte à la hauteur d’Augusta.
C’est finalement l’Italien Django Deer qui a ouvert la voie à travers le détroit de Messine, juste avant Kranendonk, dont la progression rapide a impressionné compte tenu d’un équipage majoritairement composé de débutants. Black Jack, de son côté, a livré une véritable bataille de virements contre le multicoque Allegra au large d’Avola avant de s’imposer à la pointe sud de la Sicile. À 03h36, il avait franchi Messine et filait à bonne allure vers Stromboli, qu’il a atteint à 07h00 à 11-12 nœuds de moyenne. « Nous venons de passer Stromboli, tout va bien à bord », rapportait Tristan Le Brun. « Nous menons la flotte et nous remontons aussi au classement en temps compensé, alors on continue de pousser. »


Des luttes serrées dans toutes les classes

Dans la catégorie IRC 1, la domination de Balthasar reste nette : le bateau belge comptait encore une heure d’avance en temps compensé sur Black Jack au passage de Stromboli, tandis que Whisper, le J/V 62 australien de David Griffith, occupait la troisième place à près de six heures. Kranendonk, toujours régulier, figure dans le top cinq.
En IRC 2, Daguet 5 poursuit sa démonstration. Premier de sa classe à passer Stromboli à 14h24, il devance Final Final (PAC 52, USA) et l’italien Django Deer d’une trentaine de minutes. Derrière, le Suédois Ràn 8 a dû abandonner, sans dommage pour l’équipage.
La catégorie IRC 3 est particulièrement disputée. Le Swan 66 néo-zélandais Salpare d’Anatole Masfen a franchi Messine en tête, suivi du ICE 53 Soleag et du Ker 40 Chenapan IV. En temps compensé, le bulgare Aboat Time a réussi à prendre un léger avantage. « C’était une nuit longue et humide, expliquait Campbell Field depuis Salpare. Le vent passait de deux à six nœuds, alors il fallait s’accrocher et ne jamais cesser d’ajuster. On vit au rythme des quarts, du café et du bruit des voiles. »
En IRC 4, la hiérarchie se resserre autour des favoris. Le Français Géry Trentesaux, vainqueur en 2018, a replacé son Long Courrier en tête au passage de Messine, juste devant l’Italien Ars Una. Le Français Dominique Tian (Glen Ellen) domine la bataille des ClubSwan 42 face à BeWild, tandis que Ton Ton Laferla continue de surprendre avec une course solide sous pavillon maltais. « Depuis le départ, personne n’a quitté le pont », confiait Arnaud Aubry, à bord de Long Courrier. « On chasse Artie III tout en surveillant les zones sans vent à venir. »

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Les Maltais d’Elusive 2 confirment leur statut

Vainqueur en 2019, le First 45 Elusive 2 de la famille Podestà prouve une fois encore sa maîtrise du parcours maltais. Passé à Messine à 13h05, il caracole en tête de l’IRC 5 et occupe même la troisième place du classement général provisoire. Mon Ile (ITA) et Grace of Sydney (AUS) complètent le podium, tandis que plusieurs bateaux ont dû abandonner sans blessure à bord.
En IRC 6, le Britannique Zephyr (Sun Fast 3300) de Simon Toms réalise une course magistrale, menant sa catégorie et même le classement général provisoire avec plus de deux heures d’avance. « Tout va bien à bord », rapporte Toms. « Cette première nuit était bien meilleure que l’an dernier. On se concentre maintenant sur la sortie du détroit et la transition météo qui s’annonce compliquée. » Derrière, Lunatika (ITA) tient la deuxième place, tandis que la lutte pour la troisième se joue à quelques minutes entre Kiboko Tatu (USA) et Vivace (MLT).


Les multicoques ralentis dans le calme plat

Chez les multicoques, Allegra a franchi Stromboli à 13h21 mais avance désormais à moins de 4 nœuds, freinée par une zone de vents faibles. Le Falcon DNA F4 de Matteo Uliassi, passé deuxième à Messine, a été rattrapé par le Rapido 53XS Picomole d’Aldo Fumagalli sur la fin du bord, tandis que Eleven (Alibi 54) peine à maintenir la cadence.
Cette nuit, au nord de la Sicile, les conditions s’annoncent particulièrement piégeuses. Les vents devraient rester légers, variables, et les écarts pourraient fondre ou s’amplifier en fonction de la chance et de la finesse des choix tactiques. Comme souvent dans cette épreuve mythique de 606 milles, les victoires se forgent dans l’obscurité, à force de patience, de vigilance et de précision.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...
Irwin Sonigo
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Irwin Sonigo
Capitaine 200 et ancien embarqué dans la Marine nationale, Irwin Sonigo a exploré toutes les facettes de la navigation. Des premiers bords sur un cotre aurique de 1932 à la grande plaisance sur la Côte d’Azur, en passant par les catamarans de Polynésie, les voiliers des Antilles ou plusieurs transatlantiques, il a tout expérimenté. Il participe à la construction d’Open 60 en Nouvelle-Zélande et embarque comme boat pilote lors de la 32e America’s Cup. Aujourd’hui, il met cette riche expérience au service de Figaro Nautisme, où il signe des essais et reportages ancrés dans le réel.