Transat Café L’OR : 18 IMOCA à l’assaut de l’Atlantique
La Transat Café L’OR marque le dernier acte du Championnat IMOCA Globe Series 2025, qui aura vu 22 bateaux s’affronter, en équipage ou en double. Une saison intense qui se clôt alors que la flotte continue de grandir, avec onze nouveaux IMOCA actuellement en construction.
Déjà double vainqueur de transatlantiques en IMOCA et deuxième sur cette même épreuve il y a deux ans, Yoann Richomme s’annonce logiquement parmi les favoris du départ du Havre. Aux côtés de Corentin Horeau, son co-skipper sur Paprec Arkéa, le Français sort d’une saison en équipage en nette progression, ponctuée d’une troisième place sur la Rolex Fastnet Race puis d’une deuxième sur The Ocean Race Europe.
À 42 ans, deuxième du dernier Vendée Globe, Richomme ne cache pas ses ambitions : viser la plus haute marche du podium à Fort-de-France dans quelques semaines.
« Je pense que nous pouvons gagner », confie-t-il cette semaine à la Classe IMOCA, lors d’une pause dans ses préparatifs. « Notre bateau est plutôt bien adapté aux conditions musclées de novembre. Du vent, de la mer, beaucoup de portant, bref, tout ce qu’on aime ! Donc oui, je nous donne une chance raisonnable. »
Le duo devra toutefois livrer bataille sur les 4 350 milles nautiques du parcours, qui mènera la flotte hors de la Manche, puis au sud des Canaries avant de plonger dans les alizés en direction des Caraïbes.
Parmi les 18 équipages IMOCA attendus aux avant-postes, figurent plusieurs têtes d’affiche : Sam Goodchild, actuel leader des IMOCA Globe Series, accompagné de Loïs Berrehar sur MACIF Santé Prévoyance ; le tandem Ambrogio Beccaria-Thomas Ruyant sur Allagrande MAPEI Racing ; Élodie Bonafous et Yann Eliès sur Association Petits Princes-Quéguiner ; sans oublier Jérémie Beyou et Morgan Lagravière à bord de Charal.
La liste aligne également des marins parmi les plus expérimentés de la Classe, qui connaissent leurs machines sur le bout des doigts : Sam Davies associée à Violette Dorange sur Initiatives-Cœur, Justine Mettraux et Xavier Macaire sur Teamwork-Team SNEF, ou encore Romain Attanasio et Maxime Sorel sur Fortinet-Best Western.
La flotte compte aussi un groupe de cinq bateaux à dérives droites, où la lutte s’annonce serrée. Parmi eux, Nico D’Estais et Simon Koster sur Café Joyeux, ex-Monnoyeur-Duo for a Job, premier IMOCA à dérives lors du dernier Vendée Globe.
Côté météo, Yoann Richomme prévoit un départ rapide dimanche, dans un flux de nord-ouest soutenu, avant une traversée plus tactique. Une zone de vents faibles devrait ralentir la progression dans le golfe de Gascogne, avant le passage sous l’influence d’une dépression au large du Portugal.
« Donc, on devrait avoir du vent fort dans la Manche, résume Richomme. Ce sera très rapide jusqu’à la dorsale. Après, c’est plus incertain. Une dépression se forme au sud, vers le Portugal, et les modèles ne s’accordent pas encore sur son évolution. »
Le skipper de Paprec Arkéa se réjouit également de naviguer avec Corentin Horeau, vainqueur de la Solitaire du Figaro et appelé à lui succéder à la barre du bateau après cette course. « C’est un sacré marin, confie Richomme. Il vient du Figaro, qu’il a su gagner. Il est agréable à vivre, très investi dans la performance et dans la compréhension du bateau... C’est un gros travailleur, très pointu sur la manière d’optimiser la vitesse. »
Actuellement troisième du classement IMOCA Globe Series 2025, Richomme pourrait grimper à la deuxième place en cas de bon résultat sur cette transat, dépassant le vainqueur de The Ocean Race Europe, Paul Meilhat, et venant potentiellement menacer Goodchild, en bonne voie pour remporter la saison.
« Ce serait présomptueux d’imaginer que Sam ne fera pas un bon résultat, sauf problème technique, ce que l’on ne souhaite évidemment à personne. Mais oui, je n’ai encore jamais gagné le Championnat des IMOCA Globe Series », rappelle Richomme.
Parmi leurs adversaires, il faudra également suivre de près Francesca Clapcich et Will Harris à bord de 11th Hour Racing, ex Malizia-Seaexplorer. Pour Will Harris, il s’agira de sa dernière course à bord de ce foiler signé VPLP, avant l’arrivée du nouveau bateau du Team Malizia l’été prochain.
Will Harris affiche ses ambitions sans détour : « On avait fini septièmes avec Boris (Herrmann), » explique-t-il. Pour cette édition avec Francesca, j’aimerais bien faire mieux. Il y a huit foilers de haut niveau. Si on termine devant quelques-uns, on sera contents. Donc on vise le top 7 et un top 5 serait vraiment chouette. »
Cette course constitue aussi une étape clé dans le programme de Francesca Clapcich, en route vers son premier Vendée Globe. Malgré un temps d’entraînement limité en double, Harris ne tarit pas d’éloges sur la navigatrice : « Elle a un vrai œil sur la vitesse, elle cherche constamment comment faire avancer le bateau, optimiser les voiles, ajuster les réglages. Elle a le bateau pour quatre ans et on voit déjà tout ce qu’elle veut faire évoluer. Elle travaille dur mais reste très calme, elle ne s’énerve pas si ça ne se passe pas comme prévu. Elle a une attitude très sereine. »
A 31 ans, Will Harris boucle une année très dense. Après un mois de pause, il se dit regonflé à bloc : « J’ai vraiment hâte d’y aller, je me sens vraiment en forme. »
