La Boulangère Mini Transat 2025 : Le grand saut !

Course au large
Par Le Figaro Nautisme

Depuis 48 heures, la Marina de Santa Cruz de La Palma vibre de cette atmosphère si particulière qui accompagne les grands départs. Aux Canaries, l’heure est à la concentration pour peaufiner les bateaux et étudier la météo. Dernières courses pour embarquer du frais, ultimes contrôles, infimes réglages avant de rejoindre, dès demain, la ligne de départ d’une étape aux enjeux démultipliés par le scénario de cette édition 2025.

Depuis 48 heures, la Marina de Santa Cruz de La Palma vibre de cette atmosphère si particulière qui accompagne les grands départs. Aux Canaries, l’heure est à la concentration pour peaufiner les bateaux et étudier la météo. Dernières courses pour embarquer du frais, ultimes contrôles, infimes réglages avant de rejoindre, dès demain, la ligne de départ d’une étape aux enjeux démultipliés par le scénario de cette édition 2025.

« Comme une grande première »

« Franchement, j’ai envie de partir en mer. Dans des conditions qui ne sont pas hyper simples au début, il y aura de la stratégie. Mais je me sens bien sur mon bateau. Il est prêt. Et je suis en pleine forme après une escale qui m’a permis de faire beaucoup de sport », confie Alicia De Pfyffer (1051-Wallabys). La navigatrice suisse qui cumule les traversées ne cache pas la pointe de trac qui s’invite pour cette nouvelle transat en solitaire version Mini Transat, se disputant sans aucun contact direct avec la terre. « C’est comme une grande première avec beaucoup de questions qui te passent dans la tête... À chaque traversée que j’ai faite, je me suis projetée, me demandant comment je me sentirais toute seule sur mon petit bateau. »

« C’est un grand saut dans l’inconnu, qui me tente depuis longtemps. Je vais découvrir des systèmes météo que je n’ai jamais rencontrés, à part dans les livres », confie Quentin Mocudet (986 - Saveurs et Délices) « Et l’échiquier n’est pas si clair à lire. En mer, on aura encore moins d’informations », ajoute celui qui a désormais digéré l’annulation de la première étape qu’il avait pourtant menée avec engagement et réussite dans des conditions musclées. « J’étais en bonne position pour assurer une place sur le podium. Mais je ne n’étais pas premier non plus. Je gagne donc une nouvelle chance de gagner. »


Dernier briefing, ultimes conseils

Devant les 89 étraves des 6.50 : 2 613 milles théoriques pour rallier la Guadeloupe sur un parcours d’abord rythmé par le passage d’une marque virtuelle à laisser à tribord dans le sud de l’archipel canarien, sur l’Atlantique perturbé par les dépressions automnales le traversant d’Ouest en Est. « On a mis un waypoint supplémentaire à une centaine de milles dans le sud pour éviter que certains partent trop au nord comme certains routages le suggèrent, avec le risque de se retrouver au près dans 30 nœuds de vent », détaille Denis Hugues. « Je n’ai pas envie de devoir envoyer les bateaux accompagnateurs là-dedans. Cela reste un tout, et le plus important, c’est de sécuriser l’ensemble du dispositif ».

Le temps d’un dernier briefing ce vendredi après-midi, le directeur de course a pu livrer d’importantes recommandations. « Mon premier conseil, c’est de s’attacher et de le rester tout le temps ! Et de faire attention aux grains, de surveiller les nuages pour anticiper ce qui t’arrive dessus », ajoute celui qui orchestre la partie maritime des 89 minis voiliers. Demain à 15 heures, la flotte larguera les amarres dans des vents très légers, avec une première difficulté à gérer : les célèbres dévents canariens.
« On piétine de retourner en compet’ », indique Adrien Marchandise (754-MiniLab), skipper d’un foiler, véritable laboratoire flottant pour tester des innovations à valeur environnementale. Le skipper-ingénieur se prépare néanmoins à passer plus de jours en mer que prévu « On va avoir du vent relativement léger ou médium, ce n’est pas si mal. J’espère que les foils vont être utiles. J’ai chargé un peu plus de bouquins dans la liseuse, un peu plus de musique dans le MP3, et un plus de victuailles. Le début s’annonce ultra-light. Je pense qu’on a 36 heures de méga pétole pour aller chercher le waypoint. »

Quid des alizés ?

Puis viendra alors la promesse de toucher les vents d’alizé. « Ils ont l’air plutôt établis, sur une régime de 15-20 nœuds, mais ça peut vite monter à 30 nœuds avec des franches bascules, et d’inévitables lignes de grains », avertit Denis Hugues qui envisage une traversée de 10-11 jours pour le plus rapide d’entre-eux : le 1067-Nicomatic-Petit Bateau de Benoît Marie. D’autant que le skipper du mini foiler capable de surpasser les meilleures projections de vitesse, jeune papa d’un nouveau né, pourrait avoir des ailes pour avaler l’Atlantique à grandes enjambées. Cette Boulangère Mini Transat 2025 lui permettra-t-elle d’affoler les compteurs ? Réponse sur les chemins qui mènent en Guadeloupe et balisent une aventure humaine XXL pour les 89 skippers au saut de ce grand départ..

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
Cyrille Duchesne
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...
Irwin Sonigo
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Capitaine 200 et ancien embarqué dans la Marine nationale, Irwin Sonigo a exploré toutes les facettes de la navigation. Des premiers bords sur un cotre aurique de 1932 à la grande plaisance sur la Côte d’Azur, en passant par les catamarans de Polynésie, les voiliers des Antilles ou plusieurs transatlantiques, il a tout expérimenté. Il participe à la construction d’Open 60 en Nouvelle-Zélande et embarque comme boat pilote lors de la 32e America’s Cup. Aujourd’hui, il met cette riche expérience au service de Figaro Nautisme, où il signe des essais et reportages ancrés dans le réel.