Découvrir la Camargue en automne : flamants, chevaux et lumière dorée
Une lumière d’or sur les marais
L’automne est sans doute la plus belle saison pour découvrir la Camargue. Les fortes chaleurs s’éloignent, les moustiques disparaissent, et la lumière adoucit tout. Les grands espaces salés s’embrasent de teintes dorées, les rizières rougissent, et les reflets du soleil bas dansent sur les étangs. À l’aube, une brume légère flotte au-dessus des sansouïres, tandis qu’au crépuscule, les roselières prennent des tons de cuivre et de rose.
Dans cette lumière mouvante, chaque détail semble vivant : les chevaux blancs se détachent sur le ciel pâle, les taureaux bruns se reposent dans les prés, et les marais deviennent le miroir d’un ciel immense. C’est une Camargue contemplative, apaisée, qui se prête à la lenteur, à la marche, à la rêverie.
Un paradis pour les amoureux de nature
Classée réserve de biosphère par l’UNESCO, la Camargue est l’un des plus vastes deltas d’Europe. Elle abrite une biodiversité exceptionnelle : plus de 400 espèces d’oiseaux y ont été recensées. En automne, c’est une période de passage pour les migrateurs : les hérons cendrés, les canards siffleurs ou les ibis falcinelles profitent des zones humides avant de descendre vers l’Afrique.
Les flamants roses, eux, ne partent pas. Fidèles aux étangs du Fangassier ou du Vaccarès, ils s’y regroupent par milliers. Leurs silhouettes élancées et leurs envolées synchronisées offrent un spectacle unique. Aux premières lueurs du jour, leur reflet se mêle à celui du ciel, créant une palette de roses, de bleus et d’or qu’aucun photographe ne peut vraiment capturer dans toute sa splendeur.
Pour les observer, les sentiers du parc naturel régional sont idéaux : la réserve du Scamandre, le domaine de Méjanes ou les marais du Vigueirat permettent de les approcher discrètement. Jumelles en main, il suffit de quelques minutes de silence pour voir apparaître des flamants, des avocettes ou des échasses blanches.
Ports, escales et horizons marins
La Camargue, c’est aussi une terre de ports et de marins. À l’automne, les quais d’Aigues-Mortes reprennent des airs d’antan. Derrière ses remparts médiévaux, le canal du Rhône à Sète relie la ville à la mer, et les bateaux amarrés le long des quais profitent d’une atmosphère paisible, entre reflets et voiles immobiles. Le port d’Aigues-Mortes, actif toute l’année, est une escale appréciée des plaisanciers pour son ambiance singulière, à mi-chemin entre lagune et cité fortifiée.
Plus au sud, Port-Camargue, l’un des plus grands ports de plaisance d’Europe, se vide des vacanciers mais garde toute son animation nautique. Avec ses 5 000 places, ses chantiers, ses boutiques spécialisées et ses pontons entourés de salicornes, il devient un havre pour les navigateurs d’automne. C’est aussi le point de départ idéal pour longer les plages du Grau-du-Roi ou remonter vers les étangs sauvages en paddle ou en annexe.
Dans cette saison plus douce, les escales prennent une autre dimension : moins de bruit, plus de lumière, et cette impression d’avoir la mer et les canaux pour soi. Les couchers de soleil depuis les quais, les reflets d’or sur les coques, et les odeurs de sel dans l’air rappellent que la Camargue maritime reste vivante bien au-delà de l’été.
À cheval, à pied ou à vélo : la Camargue grandeur nature
L’automne se prête particulièrement aux balades, quand les températures oscillent autour de 20 °C. Les randonnées équestres sont ici une institution. Traverser les marais à cheval, longer les étangs et croiser un vol de flamants au-dessus de la selle, c’est une expérience presque intemporelle. Les manades proposent encore des promenades accompagnées, où l’on découvre la vie des gardians, leur travail auprès des taureaux et les traditions camarguaises restées bien vivantes.
Les amateurs de vélo, eux, peuvent suivre la digue à la mer entre les Saintes-Maries-de-la-Mer et Salin-de-Giraud, une longue piste entre dunes et étangs. On y croise les pêcheurs, les chevaux en liberté, les salicornes qui rougissent avec le sel. À pied, les sentiers du Sambuc, d’Albaron ou de Méjanes offrent une immersion totale dans le delta, entre oiseaux, silence et odeurs de sel.
L’automne des traditions et des saveurs
La Camargue n’est pas qu’un territoire de nature, c’est aussi une terre d’hommes, de fêtes et de culture. En automne, les ferias se font plus locales, les marchés se remplissent de produits du terroir, et les habitants prennent le temps de partager leurs traditions. À Arles, les rues reprennent vie au rythme des expositions et des rendez-vous taurins, tandis que les Saintes-Maries-de-la-Mer conservent cette ferveur unique autour de la culture gitane et camarguaise.
Sur les marchés, les produits de saison racontent eux aussi le territoire : riz rouge, sel de Camargue, tellines, poissons du Grau-du-Roi, ou encore gardianne de taureau, plat emblématique mijoté lentement dans le vin rouge. Dans les auberges, on savoure ces spécialités face aux étangs, tandis que les vins des sables - blancs, rosés et rouges - accompagnent la douceur des soirées d’automne.
L’arrière-saison est aussi propice aux rencontres dans les mas et les manades, où les propriétaires accueillent les visiteurs autour d’un repas ou d’une démonstration de tri du bétail. Ces moments, simples et sincères, racontent mieux que tout autre la fierté camarguaise et l’attachement à cette terre.
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