Croisière écoresponsable aux Antilles : les bons gestes pour préserver les lagons
Naviguer dans un environnement fragile
Aux Antilles, la beauté du lagon ne tient pas seulement à ses couleurs, mais à l’équilibre entre coraux, herbiers et mangroves. Ces écosystèmes abritent une biodiversité essentielle à la santé de la mer des Caraïbes. Pourtant, le passage des bateaux, les ancres mal positionnées ou les rejets à bord fragilisent rapidement ces milieux.
Pour limiter cet impact, les gestionnaires des espaces protégés, comme le Parc naturel marin de la Martinique, créé en 2017 et couvrant près de 49 000 km2, sensibilisent désormais les navigateurs. Ce vaste territoire marin s’étend tout autour de l’île et inclut mangroves, herbiers et zones coralliennes. Il a pour mission de concilier la navigation, la pêche et la protection des milieux. Des bouées d’amarrage écologiques y sont progressivement installées pour éviter les ancrages destructeurs, notamment dans le sud de l’île, entre Sainte-Anne et les Anses-d’Arlet.
Un réseau de zones protégées dans toute la Caraïbe française
La Martinique n’est pas un cas isolé. En Guadeloupe, le Parc national et la réserve du Grand Cul-de-Sac marin protègent plus de 15 000 hectares de lagon, mangroves et récifs. Les plaisanciers y trouvent des zones d’amarrage clairement délimitées, où la réglementation interdit tout ancrage sur herbiers. Plus au nord, Saint-Martin et Saint-Barthélemy possèdent leurs propres réserves naturelles, comme celle de Saint-Barth créée dès 1996, qui s’étend sur 1200 hectares de mer et d’îlets. Ces aires encadrent la navigation de plaisance et imposent des gestes simples : pas d’ancrage libre sur coraux, vitesse limitée à proximité des plages, et respect des zones de reproduction.
Naviguer dans ces eaux, c’est donc aussi respecter un ensemble de règles de bon sens destinées à préserver la richesse du lagon.
À bord, des réflexes à adopter
Une croisière écoresponsable commence avant même de lever l’ancre. Les produits ménagers biodégradables, les savons naturels et la gestion rigoureuse des déchets sont devenus des incontournables. Dans les marinas de Fort-de-France, du Marin ou de Gustavia, des points de collecte pour les huiles, piles et plastiques sont désormais accessibles à tous les plaisanciers. Les eaux grises doivent être évacuées au large, loin des côtes et des zones de baignade, où la concentration de polluants est la plus critique.
Côté énergie, la tendance va vers l’autonomie douce : panneaux solaires, éoliennes de pont et batteries performantes permettent de limiter les démarrages moteur. Naviguer sous voile dès que possible, couper le moteur au mouillage et économiser l’eau douce à bord font partie des bons réflexes.
Préserver la vie sous-marine
Les lagons antillais sont des sanctuaires vivants : poissons-perroquets, tortues imbriquées, raies léopards, gorgones et coraux y cohabitent. Le simple fait de plonger l’ancre sur un herbier peut détruire des années de croissance. Les autorités rappellent également qu’il est interdit de nourrir les animaux marins ou de prélever coraux et coquillages.
Même la crème solaire a son importance : certaines formules, riches en filtres chimiques, menacent les coraux. Plusieurs îles, dont Bonaire et Saint-Barthélemy, interdisent désormais les produits contenant oxybenzone ou octinoxate. Les marques "reef-safe", à base de filtres minéraux, deviennent le réflexe des navigateurs responsables.
Une responsabilité partagée
Protéger les lagons ne repose pas seulement sur les autorités locales. De plus en plus de loueurs et de bases nautiques participent à la sensibilisation, à l’image des programmes Clean Caribbean ou Blue Charter, qui accompagnent les équipages avant le départ. Certains reversent même une part de leurs bénéfices à des actions de restauration des récifs coralliens.
Enfin, consommer local, choisir des produits issus de la pêche durable ou privilégier les artisans des îles, c’est aussi participer à la préservation du patrimoine marin et culturel antillais.
Aux Antilles, la croisière écoresponsable n’est pas une contrainte, mais une nouvelle manière d’apprécier la mer. En suivant les recommandations des parcs marins, en réduisant son empreinte et en respectant les écosystèmes, chaque plaisancier devient acteur de la préservation d’un trésor commun : ces lagons qui font rêver le monde entier.
Et avant de partir en mer, ayez les bons réflexes en consultant la météo sur METEO CONSULT Marine et en téléchargeant l'application mobile gratuite Bloc Marine.

