Vendée Globe 2028 : un règlement renouvelé pour une édition anniversaire engagée

Par Le Figaro Nautisme

À l’occasion de ses 40 ans, la course autour du monde en solitaire dévoile un règlement modernisé : qualification revisitée, flotte 100 % équipée pour des recherches scientifiques, autonomie énergétique décarbonée et première épreuve arctique dès 2026. L’organisation assume une ambition sportive et environnementale inédite.

Une édition qui s’inscrit dans la continuité... et la transformation

Le 12 novembre 2028, les Sables-d’Olonne verront s’élancer, une nouvelle fois, des skippers prêts à affronter le tour du monde sans escale et sans assistance, sur des IMOCA de 18 mètres. Quarante ans après la première édition, ils marcheront dans les traces d’un club extrêmement fermé : seulement 100 marins ont réussi cet exploit depuis 1989.
Pour cette 11e édition, l’organisation a choisi de moderniser le cadre sportif tout en restant fidèle à l’esprit fondateur de l’épreuve. Un équilibre assumé par Alain Leboeuf, président du Vendée Globe et du département de la Vendée : « 2028 marque une nouvelle étape, mais nous restons fidèles à l’ADN de cette aventure singulière. »

Les candidatures seront ouvertes le 16 février 2026, soit exactement 1 000 jours avant le grand départ. Ce calendrier donne aux équipes le temps de finaliser leur campagne, tout en plaçant l’échéance de qualification au 10 septembre 2027.

Une qualification plus juste, issue des enseignements du passé

Le Vendée Globe 2028 introduit un mécanisme de qualification pensé pour refléter la diversité des projets, sans renoncer à l’exigence.
Une course de grade 2 en solitaire obligatoire
Chaque marin devra avoir terminé une course solo de grade 2, sur le bateau qu’il engagera, sans dépasser le double du temps du vainqueur. Une garantie de maîtrise avant de s’élancer dans un tour du monde en solitaire.
Le cycle 2025-2028 comprend plusieurs rendez-vous majeurs permettant aux skippers d’accumuler expérience et points au championnat :
o En 2026, la Vendée Arctique - Les Sables d’Olonne ouvrira la saison avant une grande transatlantique en solo : la Route du Rhum - Destination Guadeloupe.
o En 2027, la course retour Retour à la Base offrira un long run stratégique entre les États-Unis et la Bretagne.
o En 2028, année du départ du Vendée Globe, deux épreuves de référence viendront clore la préparation : The Transat CIC, entre l’Europe et les États-Unis, puis New York Vendée, ultime mise en situation sur l’Atlantique avant la grande boucle autour du monde.
Ces courses, de formats variés, constituent la colonne vertébrale du championnat IMOCA Globe Series et participent directement à la sélection des 37 marins qualifiés.

Le top 37 des IMOCA Globe Series
Le reste de la sélection se jouera via le championnat :
o les 9 meilleures performances (grades 1 à 3) seront retenues ;
o les résultats des courses de grade 4 compteront tous ;
o les 37 premiers du classement décrocheront leur ticket.
Le dispositif est directement inspiré des recommandations du comité diversité et des retours d’expérience des éditions précédentes. Alain Leboeuf résume l’objectif :
« Ce nouveau mode de qualification concilie équité sportive et reconnaissance de la pluralité des parcours. »
À ces 37 places s’ajouteront 3 Wild Cards - des invitations -, laissées à la discrétion de l’organisation pour intégrer des projets atypiques ou freinés par les aléas.

Une édition 2028 résolument engagée pour l’océan

L’autre grande évolution est environnementale. Le Vendée Globe confirme son rôle de laboratoire flottant au service de la science.
100 % de la flotte équipée d’instruments scientifiques
Chaque IMOCA devra embarquer au moins un capteur océanographique.
En 2024, 25 skippers volontaires testaient déjà ce dispositif. En 2028, la mesure devient structurelle.
« Le Vendée Globe est une aventure sportive exceptionnelle, mais c’est aussi un formidable laboratoire pour la recherche océanographique. » rappelle Alain Leboeuf.
Une autonomie énergétique décarbonée
La transition énergétique franchit un cap :
o production électrique fondée sur des sources renouvelables (hydrogénérateurs, panneaux solaires, etc.) ;
o le gasoil limité aux seules situations de sécurité.
Une évolution majeure pour la flotte, qui oblige les équipes à réinventer leur manière d’alimenter électronique, communications ou chauffage.
Alain Leboeuf l’assume comme une orientation stratégique :
« Cette mesure incite les équipes à aller plus loin, à innover et à trouver des solutions plus vertueuses. C’est essentiel pour notre écosystème. »

La Vendée Arctique 2026, première grande étape vers 2028

Le cycle 2025-2028 s’ouvrira avec une course majeure : la Vendée Arctique - Les Sables d’Olonne, qui partira le 7 juin 2026.
Direction le cercle polaire arctique avant un retour aux Sables-d’Olonne : un terrain d’entraînement exigeant, pensé pour tester les marins en conditions extrêmes et poser les premières pierres de la qualification.

Une course plus exigeante, plus utile et plus responsable

Entre son système de qualification repensé, son engagement scientifique renforcé, sa transition énergétique assumée et une montée en puissance des épreuves préparatoires, le Vendée Globe 2028 écrit déjà une nouvelle page de son histoire. Une édition anniversaire qui promet d’être à la hauteur de la légende... et des défis de demain.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…
Cyrille Duchesne
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Cyrille Duchesne
Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...
Irwin Sonigo
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Irwin Sonigo
Capitaine 200 et ancien embarqué dans la Marine nationale, Irwin Sonigo a exploré toutes les facettes de la navigation. Des premiers bords sur un cotre aurique de 1932 à la grande plaisance sur la Côte d’Azur, en passant par les catamarans de Polynésie, les voiliers des Antilles ou plusieurs transatlantiques, il a tout expérimenté. Il participe à la construction d’Open 60 en Nouvelle-Zélande et embarque comme boat pilote lors de la 32e America’s Cup. Aujourd’hui, il met cette riche expérience au service de Figaro Nautisme, où il signe des essais et reportages ancrés dans le réel.