
Avec le Bali 5.2, le chantier franchit un cap en réunissant autonomie, volume et facilité d’usage dans un modèle pensé aussi bien pour les propriétaires que pour les flottes charter. Essai en rade de Toulon à bord de l’unité pilote "OLIVIER", nommée en hommage à Olivier Poncin, fondateur de Bali et ancien dirigeant du groupe Catana. Le Bali 5.2 marque une nouvelle étape dans la gamme. Conçu pour succéder à deux modèles, il doit combiner davantage d’autonomie, plus d’espace et une polyvalence capable de satisfaire aussi bien les propriétaires exigeants que les opérateurs charter. L’essai se déroule dans un vent établi de 15 à 17 nœuds et une mer plate, conditions idéales pour apprécier son comportement. À bord du numéro 1, encore en phase d’ajustements mais déjà très abouti, nous retrouvons Boris Compagnon, directeur du chantier, et Nicolas de SeeSea, skipper officiel Bali.
Un espace de vie transformé par l’architecture Bali
Dès la montée à bord, l’impression d’espace domine. La grande porte arrière basculante, signature de la marque, relie totalement le cockpit et le carré, donnant à l’ensemble un aspect d’openspace rare à cette taille. Carré fermé, on obtient une pièce intérieure complète, confortable, protégée et climatisée. Carré ouvert, on bascule sur un grand salon extérieur, totalement plat, très agréable au mouillage comme en navigation. La circulation est fluide, sans marches ni ruptures, et l’ergonomie générale profite d’une vraie maturité. La porte avant, autre élément emblématique de Bali, renforce encore cette fluidité. Elle facilite l’accès au pont avant, mais surtout, elle apporte une ventilation transversale exceptionnelle quand on combine les ouvertures avant et arrière. Un point de confort qui plaît autant aux familles qu’aux flottes charter.


Des zones de détente multipliées du pont avant au flybridge
À l’avant, le très grand bain de soleil impressionne. Il peut être ombragé au mouillage grâce à une toile, et se transforme alors en véritable coin repas, un espace supplémentaire très apprécié, bien ventilé et isolé du bruit. Sur le flybridge, on retrouve un large bain de soleil, de longues assises, une zone de détente profonde et un poste de barre légèrement décalé, permettant d’assurer les manœuvres sans gêner les passagers. L’ensemble donne une sensation de volume global bien supérieure à ce que laisse imaginer la longueur hors-tout.

Sous voiles, une croisière douce et silencieuse
Nous sortons de Toulon et envoyons les voiles : la grand-voile à corne, noire pour cet essai, grimpe rapidement grâce aux winchs électriques. Le génois suit dans la foulée. Deux configurations existent : auto-vireur pour les flottes charter, plus simple pour les équipages non expérimentés, ou génois à recouvrement, plus puissant, plus fin, destiné aux propriétaires. Sous GV + génois, le 5.2 avance autour de 7 nœuds dans cette brise médium. Le bateau reste très stable, silencieux, cohérent, sans aucune brutalité. Une fois le Code 0 déroulé, la vitesse passe entre 8,5 et 9 nœuds, toujours sans effort. La plateforme ne bronche pas, aucun bruit parasite, aucune vibration : on reste dans la philosophie Bali, une croisière douce, équilibrée. Un spi asymétrique est proposé, mais non installé sur cette unité.

Des aménagements pensés pour la vie à bord

À l’intérieur, le travail du designer Piatton Studio se ressent immédiatement. La coque bâbord est en version propriétaire : une vraie suite. On y trouve un grand espace nuit, un dressing séparé, une vaste salle de bain, un WC indépendant et de nombreux rangements. L’ambiance est moderne, lumineuse, et la sensation d’espace dépasse clairement le standard des 52 pieds. C’est une configuration pensée pour le long séjour, parfaitement adaptée à un propriétaire souhaitant vivre plusieurs mois à bord.
La coque tribord, en revanche, était présentée en version trois cabines : deux accessibles depuis l’intérieur, et une troisième indépendante, accessible par l’extérieur, équipée de lits superposés. Cette cabine isolée est idéale pour un skipper en charter, un adolescent ou un invité recherchant plus d’intimité. Une configuration très polyvalente et très appréciée des opérateurs.
La cuisine centrale est l’un des atouts majeurs du bateau. Placée exactement au milieu du plan de pont, elle offre une visibilité avant/arrière très agréable. L’équipement est complet, digne d’une villa : large plan de travail, espaces de rangement généreux, froid important et cuisson moderne (gaz ou induction selon les options choisies). Les fenêtres ouvrantes vers le cockpit, combinées à la grande cloison arrière, créent un immense espace carré-cuisine-cockpit. Une fois la porte avant ouverte, la ventilation naturelle est remarquable, ce qui rend ce catamaran particulièrement agréable à vivre au mouillage.

Autonomie : un système 48 V qui change tout au mouillage

Le système énergétique 48 V est l’une des nouveautés les plus importantes du 5.2. Le bateau embarque 4 200 W de panneaux solaires, installés non seulement sur la casquette du fly mais aussi tout autour du flybridge, exploitant la totalité de la surface disponible. À cela s’ajoutent deux alternateurs de 8 kW chacun, totalement intégrés au système lithium. Le bateau fonctionne sans groupe électrogène, ce qui change radicalement l’expérience au mouillage : silence, autonomie, simplicité. Pour un propriétaire, c’est la garantie de rester à l’ancre longtemps, sans bruit, sans contraintes. Pour une flotte charter, cela signifie moins d’entretien, moins d’immobilisations, moins de pannes - un avantage majeur.
Un bateau pensé pour deux mondes : propriétaires et charter
Le chantier confirme que le premier propriétaire du 5.2 est un Américain qui l’utilisera pour un tour du monde. Ses priorités étaient simples : autonomie, silence, volume et facilité d’usage. À l’autre extrémité, les premières commandes charter montrent l’intérêt des bases pour la cabine indépendante, la circulation intérieure/extérieure intuitive, la cuisine centrale pour les groupes, et la simplicité d’exploitation générale (génois auto-vireur, winchs électriques, électronique simple).

Quelques détails encore à ajuster
L’unité pilote présentait un accastillage de Code 0 sous-dimensionné, déjà corrigé sur les unités suivantes selon le chantier. La première marche de la descente vers la salle machine est un peu basse, un détail que les propriétaires remarqueront, mais qui disparaîtra sans doute dans les versions de série. Rien de significatif, mais des points relevés pour un essai transparent.
Un catamaran cohérent, tourné vers la croisière moderne
Le Bali 5.2 se révèle finalement très cohérent. Il ne cherche pas la performance brute, mais plutôt une croisière confortable, silencieuse, simple à exploiter. Ses volumes, sa ventilation naturelle, sa cuisine centrale, son autonomie et ses aménagements font de lui un catamaran de croisière moderne, pensé pour la vie à bord autant que pour l’exploitation intensive.
Les +
Très beaux volumes intérieurs et extérieurs
Possibilité de plusieurs configurations cabines (propriétaire/charter)
Porte avant + cloison arrière hydraulique : espace totalement ouvert ou fermé selon les besoins
Autonomie 48 V sérieuse (panneaux solaires + alternateurs)
Les -
Accastillage du Code 0 sous-dimensionné sur l’unité pilote (corrigé par le chantier)
Première marche de la descente machine un peu basse
Performances correctes mais orientation clairement "croisière"

Fiche technique
Longueur de coque 15,4 m
Longueur à la flottaison 15,32 m
Longueur hors tout 16,41 m
Largeur de coque 8,16 m
Surface utilisable 115,4 m2
Tirant d’eau max 1,4 m
Poids à vide 19,15 t
Surface de voile standard 146 m2
Surface maxi de voilure au près 199 m2
Conception Aurélien PONCIN
Constructeur Chantier CATANA
Architecte naval Xavier Faÿ
Architecte d'intérieur Agence Berco design + Piaton
Déplacement en charge maxi 16,4 t
Catégorie CE A : 14 / B : 16 / C : 24 / D : 40 personnes
Prix du bateau essayé : 1 250 000 euros H.T.

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