
Le pilote automatique est un équipement qui a prouvé sa fiabilité dans la course au large. C’est un équipier à part entière à qui l’on peut confier la barre du bateau quel que soit le temps. Mais, attention, pour cela, il doit être choisi en fonction du bateau et installé dans les règles de l’art.
Comment ça marche ?
Quel que soit le modèle, il est constitué de quatre éléments principaux : un compas, une unité électronique, une unité de puissance et un capteur d’angle de barre (feedback). Le compas donne en permanence à l’unité électronique le cap suivi par le bateau. Quand on met le pilote sur auto, l’unité électronique garde en mémoire ce cap. Lorsque le bateau s’écarte de la route, la différence entre la valeur mémorisée et le nouveau cap est calculée par l’unité électronique qui envoie un ordre à l’unité de puissance chargée d’agir sur la barre pour remettre le bateau sur la route programmée. Le capteur d’angle de barre mesure en permanence tout déplacement du safran et envoie également une information à l’unité électronique (inverse de celle du compas) pour éviter au bateau d’engendrer un phénomène de lacet.
Deux grandes familles
Quand on parle de pilote, il faut distinguer deux familles, d'un côté on trouve les pilotes de cockpit et de l'autre les pilotes in-bord. Ces équipements ont le même objectif : agir sur la barre pour maintenir le bateau sur son cap. Pour ce faire différentes solutions sont possibles comme une commande directe sur la barre, un système qui agit sur le circuit de commande (hydraulique ou mécanique) ou une prise directe sur l’axe du safran. La première famille qui agit sur la barre (franche ou à roue), est celle dite de cockpit. La deuxième concerne les pilotes in-bord.
Quel modèle choisir : cockpit ou in-bord ?
Le pilote de cockpit n’est pas un modèle dont on peut faire usage par tous les temps. Il est bien adapté pour une navigation estivale sur des bateaux jusqu’à 10 m avec un déplacement n’excédant pas 6 à 7 tonnes. Il ne peut pas remplacer le barreur dans toutes les conditions de mer. De plus, par son emplacement dans le cockpit, il est exposé aux intempéries. Suivant les modèles, il peut être interfacé à une girouette et maintenir le bateau sous un angle constant par rapport au vent, ou encore recevoir l’information d’un GPS et suivre un plan de route programmé. L’installation ne pose pas de problème particulier et peut être réalisée sans difficulté par un plaisancier. A noter que l’on trouve des modèles spécifiques pour les bateaux moteur.
Les pilotes in-bord sont conçus pour barrer le bateau quelles que soient les conditions de mer et de vent. Il est primordial non seulement pour les solitaires et lors de grandes traversées, mais aussi pour ceux qui pratiquent la plaisance côtière ou hauturière et qui recherchent un équipement fiable.
Tous les éléments présents sur un pilote de cockpit le sont sur un in-bord avec en plus des équipements spécifiques. Parmi ceux-ci, nous trouvons le gyromètre. C’est un capteur qui mesure les accélérations radiales rapides comme une forte vague de travers. Il transmet en temps réel la correction à apporter au calculateur. Dans ce cas précis, il prend la relève du compas mais ne le remplace pas. D’autres éléments spécifiques comme le capteur d’angle de gîte ou la centrale d’attitude, sont également proposés pour les voiliers de régate. Le point le plus important reste le choix de l’unité de puissance. Elle est liée au système de commande de barre qui peut être hydraulique, mécanique ou assisté. Quel que soit le bateau, il y a une solution. Sur les unités de moins de 15 m, on fait bien souvent appel à un vérin linéaire actionné par une pompe hydraulique ou par un moteur électrique qui agit directement sur l’axe du safran. Sur les bateaux disposant d’une commande de barre hydraulique, le vérin peut être remplacé par une pompe montée dans le circuit de commande de barre. L’installation, beaucoup plus délicate que sur un modèle de cockpit doit être confiée à un professionnel.
Les points importants
Le pilote de cockpit est pratique mais ne peut pas remplacer le barreur lorsque la mer est formée ou le vent fort. On peut l’installer soi-même en respectant les spécifications constructeur. Des accessoires de montage sont disponibles pour toutes les configurations de cockpit et de barre.
Le pilote in-bord doit pouvoir barrer le bateau dans toutes les conditions. Il doit être choisi en fonction du bateau, de son déplacement et de son système de barre. C’est l’un des plus gros consommateurs électriques du bord. Avant de l’embrayer, il faut régler les voiles pour minimiser cette dernière.
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