Les solutions pour ne jamais manquer d'eau à bord

Equipements
Par Figaro Nautisme

Pouvoir disposer de l’eau douce à bord n’est pas un luxe. Un manque d’eau en navigation côtière n’est pas dramatique, il le devient en grande croisière où un manque d’eau potable peut mettre la vie de l’équipage en danger.

Pouvoir disposer de l’eau douce à bord n’est pas un luxe. Un manque d’eau en navigation côtière n’est pas dramatique, il le devient en grande croisière où un manque d’eau potable peut mettre la vie de l’équipage en danger.

Stocker l’eau
Plusieurs solutions sont envisageables. La plus standard est d’avoir des réservoirs à bord. Pour la sécurité, on peut embarquer des bouteilles d’eau et pour la survie récupérer l’eau de pluie. L’autre solution que nous avons déjà abordée est de produire son eau douce potable à partir de l’eau de mer à l’aide d’un dessalinisateur.


Les réservoirs
Lorsque l’on pratique la croisière côtière sans relâcher tous les jours dans les ports, les réservoirs standards qui équipent les bateaux sont rarement suffisants. En navigation hauturière, le problème devient critique lorsque l’on sait que la quantité minimum sur une traversée de quinze jours avec un équipage de quatre personnes, est de 400 litres. La solution ? Installer des réservoirs supplémentaires. Sur le marché, on en trouve de deux types : souples et rigides. Si les souples ont l’avantage de se placer plus facilement dans un coffre, ils ont l’inconvénient d’être vulnérables au ragage. Ce point est particulièrement sensible sur les bateaux qui n’ont pas de contremoulage. Le réservoir rigide est l’idéal mais encore faut-il lui trouver une place. Bien souvent, on est obligé de découper le dessus d’un coffre. La dernière solution est de les faire fabriquer à la forme des coffres ou même de les réaliser soi-même en utilisant des matériaux alimentaires. Les réservoirs additionnels doivent communiquer avec ceux d’origine. Pour cela, il faut utiliser des tuyaux conçus à cet effet munis de vannes pour pouvoir les isoler aisément et contrôler la consommation. Pour l’entretien et pour le contrôle des niveaux, un réservoir d’eau doit posséder une trappe de visite.


L’eau sous pression comme à la maison
Sur tous les bateaux fabriqués depuis une quinzaine d’années, l’eau est distribuée sous pression. Pour ce faire, une pompe (groupe d’eau) se met automatiquement en route lorsque l’on ouvre un robinet. Les deux modèles de pompes que l’on trouve sur le circuit d’eau sont soit à membrane, soit à turbine. Pour assurer la distribution, la mise en service de la pompe est conditionnée par la présence d’un pressostat et d’un contacteur électrique. Le pressostat a pour rôle non seulement d’assurer la mise en service de la pompe mais aussi de surveiller la pression dans la tuyauterie.
Les groupes d’eau sont tous auto-armorçants et peuvent élever l’eau d’un réservoir de un à quatre mètres suivant les modèles et tourner à vide le temps minimum qu’il faut pour réamorcer le circuit, par exemple. Une valve anti-retour est également présente pour éviter les à-coups dus à la présence d’air dans l’eau.


Minimiser le bruit
Un groupe d’eau standard est bruyant. De plus, il peut se déclencher ponctuellement lorsqu’il y a une légère fuite sur un robinet (goutte à goutte). Pour limiter ce bruit, une solution est d'utiliser un groupe d’eau équipé d’un réservoir tampon (groupe hydrophore). Ce réservoir sous pression, d’une contenance pouvant aller jusqu’à plusieurs dizaines de litres, assure la réserve d’eau pour la distribution à concurrence de 80% de sa capacité. Ce qui signifie que la pompe ne se met en route que lorsque le réservoir est au ¾ vide.


L’eau chaude
Ce n’est pas un luxe et ce d’autant plus que la majorité des moteurs de propulsion sont à circuit d’eau indirect et peuvent alimenter le serpentin d’un ballon de chauffe-eau. La température de l’eau lorsque le moteur fonctionne, est de l’ordre de 95°C, elle réchauffe celle contenue dans la cuve du chauffe-eau. La présence d’une résistance électrique permet de l’utiliser sur une borne de quai ou à partir d’un groupe électrogène. L’isolation thermique de la cuve est un point important. Sur un modèle de bonne qualité, on peut estimer la déperdition de chaleur à 10°C toutes les cinq heures.


La chasse aux bactéries
Pour éviter la prolifération des bactéries dans les réservoirs, il existe des produits vendus en pharmacie et chez les accastilleurs qui permettent de traiter l’eau. On peut également installer sur le circuit d’eau, au plus près des robinets, un filtre purificateur qui a pour but de retenir les impuretés, d’éviter les odeurs et, sur certains modèles, de filtrer les bactéries.


La maintenance
L’un des points sensible sur les groupes d’eau est le pressostat. Sans sa présence, il n’y a plus de distribution. La prudence veut d’en avoir un de rechange à bord. En grande croisière, on peut doubler le groupe d’eau par une pompe manuelle. Non seulement elle sera utile en cas de panne du groupe mais elle minimisera également la consommation. L’eau de mer, dans les zones où elle est propre, peut être utilisée dans beaucoup d’applications (vaisselle, cuisson, etc.). La présence d’une pompe manuelle ou électrique distribuant l’eau de mer fait économiser l’eau douce.

 

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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