Polynésie : La chasse au trésor tourne mal

Voiliers
Par Figaro Nautisme

Trois hommes partis à la recherche d’un butin de pirates ont bien failli ne jamais retrouver la civilisation. Bien malgré eux, ils ont ajouté à leur chasse au trésor une aventure à la Robinson Crusoé.

Trois hommes partis à la recherche d’un butin de pirates ont bien failli ne jamais retrouver la civilisation. Bien malgré eux, ils ont ajouté à leur chasse au trésor une aventure à la Robinson Crusoé.

Les eaux polynésiennes regorgeraient encore de trésors, enfouis sous les flots après des naufrages et abordages pirates sanguinaires. Le Français Albert Mata est même convaincu qu'elles abritent la cargaison du Madagascar, un voilier parti d’Australie en 1853, lourdement chargé d’or, et jamais arrivé à destination, à Londres. La zone de recherche est donc immense et aucun passager n’a pu témoigner sur le sort de ce navire, dont la cargaison n’a jamais cessé d’attiser les convoitises. Après de nombreuses années de recherche, Albert Mata estime que les pirates ont caché la cargaison, évaluée à plusieurs tonnes d’or, sur l’atoll d’Anuanuraro. Il s’agit de l’une des îles du Duc de Gloucester, au sud de l’archipel des Tuamotu. Avec son neveu Benjamin Mata et un autre chasseur d’or, l’Australien Gerald Crowley, Albert Mata a donc monté une expédition. Coût total du projet : 70.000 euros, selon nos confrères de La Dépêche de Tahiti. Mais la chasse au trésor a rapidement mal tourné. Les trois hommes ont passé 15 jours, presque sans vivres, sur un atoll inhabité.


La soif de l’or
 

Le 20 mars, les trois aventuriers sont arrivés à proximité de l’atoll d’Anuanuraro grâce à un catamaran. Faute de passe dans le récif, ils doivent laisser le skipper du bateau et accoster seuls en annexe. Mais le débarquement se complique vite à mesure que les conditions météo se détériorent : une partie de leur nécessaire de prospection, la moitié de leur eau potable et leur bidon de nourriture tombent à l’eau. Impossible toutefois de faire demi-tour : le skipper du catamaran est déjà reparti au port pour ne revenir que quinze jours plus tard, le 4 avril, date prévue de la fin de l’expédition. Voilà donc les trois hommes isolés avec pour tout approvisionnement quelques rares boîtes de sauce tomate et de corned-beef ainsi que 30 citrons. En explorant l'atoll, ils trouvent un sac d'un kilo et demi de riz abandonné par des Polynésiens venus récolter du coprah, produit du cocotier. "On l'a rationné, ça nous a fait une demi-tasse à café chaque soir", a expliqué Albert Mata. Malheureusement, le 4 avril, pas de catamaran. La mer agitée complique le retour du catamaran. Or l’un des chasseurs de trésor, Gérald Crowley, est blessé. Albert Mata décidé donc de repartir avec leur annexe, contraint de laisser son neveu sur l’atoll. Celui-ci a finalement été secouru par un avion Guardian de l’armée, qui lui a largué un conteneur de survie. Un hélicoptère Dauphin est ensuite venu le récupérer.

 

La chasse au trésor, aventure ou industrie ?


Les chasseurs d’épaves se sont développés ces dernières années au rythme des innovations technologiques qui aident à la localisation et permettent désormais de plonger à plusieurs dizaines de mètres de fond. Plusieurs aventuriers, comme Erick Surcouf, descendant du célèbre capitaine corsaire, ont donc fait de ces quêtes leur profession. Erick Surcouf a ainsi organisé plusieurs expéditions aux Tuamotu. Mais de grandes sociétés se sont également lancées, comme la société américaine Odyssey, cotée en bourse depuis 2003, ou la Britannique Blue Water Recoveries. Les principaux acteurs du domaine, capables d’investir plusieurs millions d’euros pour organiser des chasses au trésor, sont anglo-saxons. Ainsi, Odyssey a investi 20 millions d’euros pendant douze ans pour localiser Republic, un bateau à vapeur américain coulé en 1865. 20 millions bien rentabilisés lors de la remontée du trésor estimé à plus de 100 millions d’euros en pièces d’époque. Odyssey avait pu en conserver 90% après un accord avec le gouvernement américain.

 

LIRE AUSSI:

Plongée: Que faire si vous trouvez un trésor englouti ?

Une pêche miraculeuse de 300.000 dollars
 

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
Max Billac
Max Billac
Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Michel Ulrich
Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT
METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…