
Après le dépannage en bord de route, plusieurs assureurs proposent maintenant le dépannage en mer. Mais comment comparer un véhicule en panne sur le bord d’une route et un bateau balloté par les vagues ? Le point sur les conditions de cette assistance.
Lorsqu’un plaisancier tombe en panne lors d’une sortie en mer, son premier réflexe est d’appeler le Cross (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage), qui lui-même demande à d’autres plaisanciers ou aux sauveteurs en mer de lui porter assistance. Plus de 8.000 dépannages en mer ont ainsi été recensés par les Cross en 2011, souvent pour une avarie de moteur voire une panne sèche. Il ne s’agit donc pas de sauvetage de vie humaine – sachant que les sauveteurs interviennent gratuitement auprès des personnes mais facturent l’assistance aux biens, conformément à la loi – mais une panne en mer peut très vite tourner au drame. « On ne peut pas laisser un bateau dériver seul car il constituerait un danger pour les autres usagers de la mer », ajoute Xavier de la Gorce, président des Sauveteurs en mer. Les conséquences des dépannages sont donc largement prises en charge par les Sauveteurs en mer.
Toutefois, depuis quatre ans, plusieurs assureurs proposent une autre solution : l’assistance en mer pour les bateaux de moins de 60 pieds et les jet-skis, via l'organisation Marine Assistance. Dernier arrivé, le poids lourd de l’assurance Generali a lancé sa première saison ce printemps. Comme pour les dépannages routiers, le groupe a choisi Europ Assistance comme partenaire, qui lui-même se tourne vers Marine Assistance et ses 300 partenaires conventionnés. « Nous pensons que c’est un service à rendre à nos assurés et, par ricochet, nous souhaitons soulager les sauveteurs en mer, explique Bernard Duterque, directeur souscription risques spécialisés chez Generali. Ils font un travail remarquable mais ils sont parfois pollués par des demandes qui sont presque de l’ordre du confort. »
Les prestataires de Marine Assistance ne se consacrent pas à ce service de dépannage, heureusement peu fréquent et ultra-saisonnier, mais mettent ponctuellement au service des assurés leurs compétences professionnelles. Ce sont des spécialistes de chantiers navals et sociétés de travaux sous-marins. « Nous avons levé toutes les inquiétudes que nous pouvions avoir car il s’agit d’une organisation animée par des marins qui ne veulent en aucun cas se substituer aux sauveteurs», commente Xavier de la Gorce, qui a rencontré les responsables de ce nouveau service mi juin. Il confirme que les assureurs soulagent les sauveteurs des « interventions de confort » qui ne relèvent pas de la mission des Sauveteurs en mer. Sur la route, les conducteurs n’appellent pas les pompiers pour une roue crevée. Le premier des sauveteurs compare l’organisation de Marine Assistance à un « mini-Cross pour les petits dépannages » dans le sens où Marine Assistance contacte les meilleures aides pour un problème donné. Et en cas de souci majeur ou de mauvaises conditions météorologiques, il avertit immédiatement les secours en mer.
30% des interventions en mer
Laurent Croisé, PDG de Marine Assistance, tient à rappeler que 70% des interventions de son entreprise (qui travaille avec cinq assureurs) se déroulent sur les quais. Souvent pour des pannes de batterie. Pour les demandes de dépannages en mer, à moins de six milles des côtes (ce qui couvre l’immense majorité des déplacements de plaisance), Marine Assistance commence par conseiller les plaisanciers par téléphone, avant d’envoyer un professionnel pour le dépannage. Les intervenants signent une charte leur interdisant de vendre une prestation supplémentaire lors d’une réparation pour un plaisancier en difficulté. Les interventions peuvent concerner une panne de propulsion, de manœuvrabilité, un problème d’alimentation électrique, d’hélice, une panne de carburant et même une perte de clef.