Une trombe marine aperçue à Nice

Voiliers
Par Nautisme.com/METEO CONSULT

Lundi, une trombe marine a été observée en milieu de journée sur la baie des Anges, au large du cap de Nice. Un phénomène impressionnant, qu’on peut voir plusieurs fois par an au large de nos côtes.

Lundi, une trombe marine a été observée en milieu de journée sur la baie des Anges, au large du cap de Nice. Un phénomène impressionnant, qu’on peut voir plusieurs fois par an au large de nos côtes.

Les trombes marines, ces colonnes d'air et d'eau en rotation, qui s'observent exclusivement sur la mer, se produisent entre 100 et 200 fois par an en Europe. Sur nos côtes, il n’est pas rare de pouvoir examiner ce phénomène en particulier entre le Var et les Alpes-Maritimes. Aussi impressionnant que fulgurant, les trombes sont la plupart du temps sans conséquence. Elles se forment par temps très instable au cœur d’un conflit de masses d’air, lorsqu’une dépression accompagnée d’air froid en altitude se creuse au-dessus d’une surface marine ou lacustre plus chaude. Le contraste thermique entre la température de l’eau et celle de la haute atmosphère engendre de forts courants ascendants, responsables de la formation des nuages d’orage : les cumulonimbus. Des orages se déclenchent alors et les plus violents d’entre eux peuvent développer des trombes marines. Celles-ci sont en fait l’équivalent, en moins fort, des tornades sur la terre ferme.

« La situation météorologique de ce lundi au large de Nice était instable, en liaison avec les minimums dépressionnaires circulant en Méditerranée, explique Guillaume Woznica, météorologue pour ‎METEO CONSULT / La Chaîne-Météo. Cette forte instabilité a même provoqué quelques orages. C'est justement dans ce type de situation que l’on peut observer ce phénomène. Il faut également une zone de convergence pour les vents et une forte humidité, comme c’était le cas ce lundi à Nice. »


En effet, le phénomène météorologique de petite échelle qu’est la trombe marine apparaît sous la forme d’un tourbillon de vent, de la même manière qu’une tornade terrestre. Ce tourbillon s’étend de la base d’un nuage convectif jusqu’à la surface de la mer. Il prend alors la forme d’un entonnoir que les météorologues nomment «trombe» lorsque le phénomène arrive à maturité. En balayant l’eau, la trombe marine entraîne à sa base une excroissance bouillonnante, appelée «buisson» et constituée d’une nuée de gouttelettes se déversant au-dessus de la mer. Le marin qui oserait s’aventurer trop près du phénomène, ou serait surpris par malchance par cette formation très soudaine, pourrait être «avalé» par le tourbillon. Les rafales de vent tourbillonnaire peuvent atteindre 120 à 130 km/h, ce qui est bien loin des 400 km/h que peuvent atteindre les tornades terrestres. De plus, le déplacement d’une trombe est plutôt lent (50 à 70 km/h), laissant généralement un temps de fuite raisonnable aux embarcations !


Un phénomène potentiellement dangereux
La durée de vie d’une trombe est courte, d’une dizaine de minutes à une demi-heure, parfois moins. La trombe marine de lundi a pu être observée depuis la Côte d'Azur pendant environ un quart d'heure. Souvent, elle fait presque du sur-place sur l’eau, mais il arrive parfois qu’elle finisse par atterrir sur une plage ou sur une zone portuaire. Généralement, elle se dissipe en quelques minutes, pouvant malgré tout souffler des paillotes ou des infrastructures légères sur la plage.


 

 

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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