
Une partie de la fiscalité générée par les futurs parcs éoliens en mer servira à augmenter le financement de la Société nationale du sauvetage en mer (SNSM), a annoncé lundi 20 août le secrétaire d'Etat à la Transition écologique Sébastien Lecornu. Le président Emmanuel Macron s'était engagé en juin dernier à pérenniser à 6 millions d'euros, contre 4 millions précédemment, la subvention que l'Etat accorde chaque année à l'association aux 7.000 bénévoles.
Mais l'Etat veut aussi "réfléchir à de nouveaux modèles de financement pour la SNSM", a déclaré M. Lecornu lors d'un déplacement à l'île de Ré pour dire "merci" aux sauveteurs de l'organisation qui dépend principalement de la générosité des donateurs privés.
La SNSM a besoin de fonds
Le 23 juin dernier a eu lieu le MILLE SNSM : un rassemblement de tous les acteurs de la communauté maritime pour promouvoir au niveau national l'image de la SNSM et mettre en valeur l'engagement bénévole et gratuit de milliers de sauveteurs français. Les huit régions du littoral métropolitain et les territoires d'outre-mer étaient de la partie. Entre amis ou en famille, à bord de voiliers habitables, de bateaux à moteur, d'embarcations légères, ou à la seule force des bras pour les nageurs, l'objectif fut le même : rejoindre la vedette SNSM la plus proche, positionnée pour l'occasion à quelques centaines de mètres de la plage, du port ou de la côte. Mais derrière cet évènement festif, un message fort et une campagne de communication pour une collecte de dons, indispensable poour le fonctionnement de l'association, dont le fonctionnement repose essentiellement sur la générosité du grand public.
Et la SNSM a besoin de fonds pour renouveller sa flotte de sauvetage de plus de 450 bateaux, notamment ses gros navires hauturiers et pour la formation de ses sauveteurs. L'association a d'ailleurs diffusé le message suivant : si chaque année un million de personnes parmi les millions qui fréquentent le littoral français donnaient 30 euros (soit 10 euros après déduction fiscale), l'intégralité du budget de financement sera ainsi financée.
L'éolien offshore en France
A fin 2017 en Europe, ce sont plus de 4 000 éoliennes offshore qui étaient reliées au réseau électrique, réparties dans 11 pays. Près de 99% de la puissance éolienne offshore est répartie entre six pays : le Royaume-Unis, l'Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas, la Belgique et la Suède. Et la France ? Une, un prototype baptisé Floatgen, une éolienne flottante, qui a été inaugurée le 13 octobre 2017. Elle repose sur une fondation flottante sur l'eau, arrimée au sol par un système d'ancrage. Mais du côté de l'éolien en mer "posé", autrement dit avec un mât fixé sur le fond marin, la France est en retard par rapport à ses voisins, et c'est un véritable paradoxe car la France possède plus de 11 millions de kilomètres carrés d'espace océanique en métropole et outre-mer.

Pourquoi la France tarde-t-elle ? A cause notamment d'une procédure lourde et de nombreux recours en justice d'associations anti-éolien qui dénoncent une menace pour la pêche, la biodiversité, le tourisme ou encore l'esthétique. De nombreux projets de parcs éoliens offshore devraient malgré tout voir le jour en France d'ici 2021 : Saint-Brieuc, Dieppe, Fécamp ou encore Saint-Nazaire. D'autres sont encore en attente de décision. En parallèle, des parcs d'éoliennes flottantes devraient également être installés au large de Groix et Belle-Île, et en Méditerranée, à Leucate, Gruissan et Faraman.
2 millions d'euros en plus pour la SNSM, pas avant 2021
Les premières éoliennes marines "vont arriver à l'horizon 2021 et on va dédier 5% du flux de la fiscalité de ces éoliennes en mer à la SNSM. A terme sur les 6 parcs, ça représentera 2 millions d'euros de fiscalité dédiée chaque année pour la SNSM", a ajouté le secrétaire d'Etat. Son ministère a précisé qu'à terme cette somme s'ajouterait à la subvention de l'Etat de 6 millions. Les futures taxes seront mises en place au fur et à mesure du raccordement au réseau électrique de ces parcs dont les premiers ne doivent pas voir le jour avant 2021.
Le gouvernement a confirmé en juin les six premiers projets de parcs éoliens marins qu'il avait menacé d'annuler, estimant que les tarifs prévus au moment de l'attribution des appels d'offre en 2012 et 2014 étaient devenus excessifs étant donnée la baisse du coût de l'éolien en mer ces dernières années.