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Faites le bon choix
Avant de se lancer à la recherche du bateau qui correspond à votre budget et à vos projets de navigation, à moins d’être fixé sur un modèle précis, il faut prendre en compte un certain nombre d’éléments. Si ce n’est pas votre premier bateau, vous avez sûrement des idées précises sur le nouveau. Si c’est votre premier achat, devant le nombre important d’unités à vendre, sans nécessairement définir la marque, il faut lister ce que vous aimeriez avoir dans la fourchette de prix que vous vous êtes fixé. N’oubliez pas de noter les frais annuels fixes (assurance, port, taxes) et les variables (entretien courant, carénage, etc.).
Les 5 points importants sont :
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Habitable ou non.
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Le programme, il définit la taille du bateau.
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Transportable ou non. Là intervient la place de port ou l’hivernage à terre.
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La motorisation, in-bord, hors-bord, mono ou bi moteur, essence ou diesel.
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Si vous êtes dans une zone à échouage (Manche, Atlantique). Il peut être intéressant que le bateau puisse se poser (béquilles ou quille longue). A taille égale, ce n’est pas le cas sur tous les modèles.
Ces 5 points vous permettent de définir un modèle mais pas nécessairement un type dans une marque. Là, il faut vous documenter auprès des constructeurs et surtout demander des avis auprès de propriétaires. Ils ne sont pas toujours objectifs, leur bateau étant le meilleur mais cela permet de recouper les informations.
La première visite
Vous avez défini votre bateau, reste le moment de l’achat. Avant de concrétiser quoi que ce soit auprès d’un vendeur professionnel ou d’un particulier, il faut vérifier un certain nombre de points. Avant de vous déplacer, demandez l’inventaire complet, des photos de détails comme le compartiment moteur, les coffres, etc. Sur l’inventaire, doivent figurer les dates d’achat du matériel et la référence. Si le bateau vous intéresse, demandez à le visiter. Lors de la première visite, avant d’entrer dans les détails, regardez l’état général du bateau et sa propreté. Pour pouvoir le visiter dans de bonnes conditions, les coffres doivent être vides. Regardez la propreté, la présence éventuelle d’eau dans les fonds, d’huile dans le compartiment moteur, de fuites, l’état des boiseries, des vernis, du pont. La première visite, pour être bénéfique, doit vous permettre de le garder ou non sur votre liste de bateaux à voir.

Entrez dans les détails
La motorisation
Le prix d’un bateau moteur d’occasion est fonction de sa motorisation. C’est sur ce point qu’il faut être le plus vigilant. Dans la majorité des cas, le remplacement du ou des moteurs est bien supérieur au prix d’achat du bateau d’occasion. Un moteur propre n’est pas synonyme de bon état, il l’est encore moins sur un moteur sale avec la présence d’huile ou d’eau en fond de cale. Le seul moyen pour connaître l’état d’un moteur est de faire faire une analyse d’huile. C’est le critère pour être sûr de l’état mécanique. Elle est peu coûteuse (environ 80 euros). Si elle est mauvaise, pas d’hésitation : n’allez pas plus loin dans les négociations.
Les factures d’entretien sont également à prendre en compte. Un plaisancier sérieux garde toutes les factures des révisions, des éléments changés (filtres, huile, courroies, turbines, etc.) et des réparations. Par exemple, Volvo préconise de vérifier tous les 6 ans les réfrigérants, c’est très important. Il arrive que le vendeur vous informe qu’il n’a pas confiance dans les professionnels et qu’il préfère assurer la maintenance et les réparations lui-même. Soyez vigilant. D’autres vous informent que le moteur a été refait, si c’est un professionnel qui a fait le travail, vous pouvez demander les factures et au besoin vous adresser à ce dernier pour avoir plus de renseignements.

L’électronique et les gros équipements
C’est l’élément qui décote le plus vite. En règle générale, on estime qu’un électronique de plus de cinq ans a perdu 50% de sa valeur et à sept ans, il n’a plus qu’une valeur sentimentale. Mais, il faut être réaliste et ne pas généraliser sur tous les équipements. Par exemple, un radar de grande marque de même qu’un pilote in-bord peut être en parfait état de fonctionner et rendre encore de bons services au-delà de 7 ans. Pour la cartographie, c’est différent. Les fabricants ont tendance à changer de format de cartouches de cartes et certaines ne sont plus sur le marché. Si vous changez de région de navigation, bien que le lecteur soit en parfait état, vous risquez de ne plus pouvoir l’utiliser faute de cartes. Le propulseur d’étrave est un plus pour les manœuvres. Vérifiez son bon fonctionnement et s’il ne présente pas de fuites. Les flaps sont également utiles sur certaines carènes, non seulement sur la marche du bateau mais aussi sur sa consommation. Le radeau de survie a un coût et une durée de vie de 15 ans. Mais, attention, pour que cette durée soit valide, il faut que le radeau ait subi toutes les vérifications imposées (voir son carnet d’entretien). Un radeau pas révisé ou avec une date de validité dépassée n’a aucune valeur.
Les équipements annexes
Certains vendeurs laissent tout l’équipement, par exemple, la sécurité (gilets, bouées, etc.), l’annexe et son moteur, tout l’équipement de cuisine, etc. Ce sont des éléments qui ont un coût non négligeable mais à condition qu’ils soient en bon état. Il arrive que l’on trouve des gilets qui ne sont plus homologués, un coffret de fusées périmées, une annexe en mauvais état ou encore un moteur hors-bord qui refuse de démarrer. Inutile de vous encombrer avec ces équipements, laissez-les au vendeur.
Nos conseils
Lorsque vous avez trouvé le bateau qui vous convient car il est dans votre budget et dans le prix du marché, nous vous conseillons de ne pas concrétiser un achat ferme, à moins d’être un spécialiste mais de faire appel à un expert. Le coût de l’expertise est à votre charge mais vous pouvez éventuellement négocier avec le vendeur en cas d’achat. Nous avons consacré un article en 2018 sur le rôle de l’expert qui vous donne tous les conseils à ce sujet. Il faut savoir qu’une expertise n’a de valeur que si elle est faite à flot (essais des moteurs), au port et à terre. Beaucoup d’assurances l’exigent.