
Les équipements de série
Sur la majorité des bateaux, les moyens de recharge des batteries sont : en navigation, l’alternateur moteur, au port, un chargeur de batteries et sur les unités importantes, un groupe électrogène. Pour le contrôle, il y a : un voltmètre et un ampèremètre et, pour le stockage de l’énergie, une batterie qui assure l’ensemble de l’alimentation (moteur et servitudes), voire deux batteries, une dédiée moteur et une servitude. Ces équipements sont livrés de série.
Les besoins en énergie
Ils sont différents suivant votre navigation. Si vous pratiquez le sport (ski nautique, etc.), la promenade sans escale ou encore la pêche en navigation, par exemple, la pêche à la traine, vous naviguez sans arrêter votre moteur. L’alternateur moteur assure la recharge des batteries et compense la consommation. Par contre, si vous pratiquez la pêche lorsque le bateau est au mouillage ou la croisière côtière avec escale dans des mouillages forains, là, le moteur n’est en fonctionnement que pendant la navigation, le reste du temps il est à l’arrêt. Toute l’énergie nécessaire pour l’éclairage, l’électronique, la réfrigération, etc., est prélevée sur les batteries. Dans ce cas, il est impératif d’avoir un moyen pour les recharger.
Les besoins à bord
En navigation, en principe l’alternateur du moteur est suffisant pour palier la consommation du bord (électronique et servitudes) ainsi que la recharge des batteries. Au mouillage, on peut réduire la consommation en gardant le minimum d’électronique sous tension, par exemple, le sondeur. Mais et c’est généralement le cas, si vous avez un réfrigérateur, l’eau sous pression, de l’éclairage voire la télévision, il en va tout autrement. Ces équipements sont de gros consommateurs qui ont vite fait de décharger vos batteries. Par exemple, un réfrigérateur consomme en moyenne 3.5 ampères pendant 60% du temps soit en moyenne 30 à 50 Ah par 24 heures. On peut négliger l’éclairage si on a pris la précaution d’équiper le bateau de LED. Quant à la télévision, tout dépend du temps d’utilisation, mais elle reste un gros consommateur (3 à 4 ampères). On estime que sur un bateau moteur, la consommation moyenne par 24 heures est de 100 ampères.
Compenser la consommation au mouillage
L’idéal est de disposer d’un groupe électrogène fixe diesel, mais peu de bateau de moins de 12 mètres en ont un. Il faut alors se tourner vers les moyens du bord comme l’alternateur moteur ou un chargeur d’alternateur ou encore ceux optionnels tels que les panneaux solaires. Pour recharger les batteries lorsque l’on est au mouillage ou dans un port ne disposant pas de borne électrique, on peut faire tourner le moteur in-bord voire hors-bord s’il a un alternateur. C’est la solution souvent retenue mais est-elle efficace ? Lancer un moteur de grande puissance uniquement pour entrainer un alternateur est sur le plan électrique et mécanique une aberration. Côté électrique, l’alternateur va recharger les batteries, mais avec une courbe de charge qui tient compte de l’état des batteries. Par exemple, un alternateur standard de 75 ampères produit ce courant pendant quelques minutes puis il décroit rapidement. En une heure, il fournit au maximum 20 ampères aux batteries, ce qui est loin de la consommation. On peut le booster en utilisant un chargeur d’alternateur. Ce système se monte en lieu et place du répartiteur existant. Il trompe l’alternateur pour que ce dernier fournisse un courant maximum. Il permet de recharger de 2 à 5 fois plus vite. Sur le plan mécanique, faire tourner un moteur sans charge n’est pas recommandé. Tous les mécaniciens sont unanimes sur ce point. Un moteur qui tourne régulièrement à vide, a pour effet à terme de glacer les cylindres. Reste le bruit qui n’est pas très agréable pour soi et pour les bateaux voisins. La solution que nous avons pu tester cet été, est de s’équiper de panneaux solaires.
Choisir le bon panneau
Le solaire est très tendance dans le domaine terrestre et les prix deviennent abordables. On trouve sur le marché des panneaux à 1 euro le watt soit 100 euros pour un modèle de 100 watts. Mais ces modèles sont-ils adaptés à une utilisation sur un bateau ? Malheureusement, non. Ils ne sont pas conçus pour être exposés à l’air salin. La connectique et les parties métalliques auront vite fait de s’oxyder. Si on veut un produit qui dure dans le temps, il faut se tourner vers des modèles équipés de cellules monocristallines dernière génération haut rendement et traités pour une utilisation en milieu salin. Par exemple, Sunpower annonce un rendement de 23.6% pour ses cellules 3ème génération.

La puissance nécessaire
Elle dépend de l’équipement de bord et de la région de navigation. On estime qu’un panneau de 110 watts fournit en moyenne, pendant les mois d’été (d’avril à août) en Bretagne et dans le Nord de la France 38 Ah et 50Ah dans le sud. La consommation d’un réfrigérateur estimée en moyenne à 35 Ah sera compensée avec un modèle de 110 watts. Deux panneaux compenseront la totalité des besoins sur un bateau de 10 à 12 mètres.
L’installation
La solution du panneau souple est l’une des plus simples. Les panneaux sont légers (2.2kg pour un 115 watts Sunpower) et peuvent se positionner sur le pont, le rouf ou encore le bimini. Quant à la fixation, suivant les modèles, plusieurs solutions sont possibles, par exemple, avec des œillets ou encore des fermetures à glissière. La liaison entre les panneaux et les batteries doit se faire par l’intermédiaire d’un régulateur spécifique type MPPT (Multi Peak Tracking Technology). Il est nécessaire pour assurer une recharge optimale des batteries et pour les protéger des surcharges. Ces régulateurs disposent d’un cycle de charge identique à celui des dernières générations de chargeur.
Notre avis
Si vous pratiquez le mouillage forain, le panneau solaire est la solution la plus rationnelle à condition de choisir des modèles adaptés à l’environnement salin et humide. A ce jour, comptez 315 euros pour un modèle 115 watts souple (Black Contact Seatronics) et de 135 à 180 euros pour le régulateur. A noter que des kits complets (panneaux, régulateur, connectique) sont également proposés. Les essais que nous avons faits cet été, nous ont permis de rester plusieurs jours au mois d’août aux Iles Chausey (bateau équipé de réfrigérateur et congélateur) sans avoir à lancer le moteur.