Les aires de carénage : obligatoires mais sont-elles sécurisantes ?

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Dans les eaux sans marées, la question ne se pose pas. Pour caréner le bateau, il faut le faire sortir dans un chantier disposant d’une aire de carénage conforme avec récupération des déchets et des eaux usées. Dans les régions à marées comme en Manche et Atlantique, on peut utiliser la même méthode ou, comme le pratique la majorité des plaisanciers, se rendre sur une aire de carénage dédiée disponible dans plus en plus de ports. Malheureusement, ces aires ne sont pas toutes sécurisantes et peuvent être, pour certaines, dangereuses.

Aire de carénage des Bas Sablons à Saint-Malo, bien protégée ©Albert Brel
Dans les eaux sans marées, la question ne se pose pas. Pour caréner le bateau, il faut le faire sortir dans un chantier disposant d’une aire de carénage conforme avec récupération des déchets et des eaux usées. Dans les régions à marées comme en Manche et Atlantique, on peut utiliser la même méthode ou, comme le pratique la majorité des plaisanciers, se rendre sur une aire de carénage dédiée disponible dans plus en plus de ports. Malheureusement, ces aires ne sont pas toutes sécurisantes et peuvent être, pour certaines, dangereuses.

La réglementation en vigueur

 

Si on remonte quelques années en arrière, dans les régions à marées, pour caréner les bateaux, il était de coutume de l’échouer contre un quai ou sur une plage et, pendant la durée de la marée, de le caréner et de passer l’antifouling. Cette pratique est maintenant interdite. Comme nous l’avons évoqué, deux solutions restent possibles : se rendre dans un chantier ou sur une aire dédiée à cet effet.

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Il n'est plus possible de caréner sur une plage© Albert Brel

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Sortie d'un bateau de l'eau pour carénage chantier© Albert Brel

Pourquoi une aire de carénage peut être dangereuse ?

Une aire de carénage est constituée d’une dalle de béton sur laquelle les bateaux viennent s’échouer. Cette aire doit être dans une zone submersible à marée haute, découverte à marée descendante et située dans un endroit où il n’y a aucun risque de remontée d’eau rapide lorsque le bateau est en phase d’échouage, échoué voire lors de la remontée de l’eau. En clair, il doit se poser doucement sur la dalle de béton. Pour cela, il est impératif que l’aire soit située dans un endroit abrité. En résumé, il doit s’échouer normalement au rythme de la marée. Si on prend l’exemple celle de Saint-Malo (port des Sablons), elle est située au fond du port. Elle est constituée d’une dalle de béton de 14 mètres de large sur une longueur totale de 50 mètres (30 mètres dans sa partie haute) avec une inclinaison de 7.25% et d’un appontement d’accostage pour les bateaux qui ne peuvent pas béquiller. Côté équipement, il y a des nettoyeurs haute pression ainsi que des prises d’eau et d’électricité. De par sa position au fond du port et sa protection à marée basse par le seuil du bassin (2 mètres), il n’y a aucun risque qu’un mouvement d’eau rapide ne vienne submerger la dalle d’échouage. Prenons un autre exemple, une aire de carénage ouverte vers le large. Lorsque la mer est calme, tout se passe comme sur une qui est abritée mais en cas de mauvais temps voire de mouvement d’eau (vague), provoqué par un bateau qui passe au large, il en est tout autrement. Là, si le bateau est échoué, en phase d’échouage ou encore au moment de la remontée de l’eau, il est soulevé par la vague et retombe de tout son poids sur la dalle de béton. Dans ce cas, les dégâts peuvent être importants. Si le bateau est béquillé, peu de béquilles résistent à un tel choc ou alors c’est le liston voire la coque qui est endommagée. Si les béquilles cassent, ce qui est généralement le cas, c’est le bateau qui retombe sur sa quille, son safran voire sur l’arbre d’hélice. Dans ce cas, les dégâts peuvent être conséquents pouvant aller jusqu’au défoncement de la coque par la quille, l’arbre et l’hélice peuvent être endommagés voire la mèche de safran tordu et ce dernier détérioré, etc.

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Aire de carénage de Plouër ouverte vers le large© Albert Brel

Notre avis

La carène d’un bateau doit être inspectée annuellement. Même si vous vous contentez d’un simple nettoyage sans passer d’antifouling, cela permet de changer les anodes, de vérifier les capteurs (loch, sondeur), les passe-coques, l’arbre d’hélice, la chaise, etc. Pour le faire, en Méditerranée, vous devez vous rendre dans un chantier. Dans les régions à marées vous pouvez opter soit pour la solution chantier soit pour l’aire de carénage. Si vous choisissez cette dernière, avant de vous y rendre, il est conseillé d’aller voir des bateaux qui y sont en carénage. Cela vous permettra de voir les différentes possibilités d’échouage (béquilles ou contre un quai), le temps d’échouage en fonction de la hauteur d’eau, l’équipement, sur certaines on peut louer un nettoyeur haute pression, sur d’autres il faut apporter son propre matériel, retenir sa place, etc. Ces aires sont gérées par le port qui vous communiquera toutes les informations nécessaires. Dernier point, prenez en compte l’emplacement de l’aire et évitez, dans la mesure du possible, celles qui qui sont orientées vers le large voire dans une zone ouverte, sans protection vers le large. Même par très beau temps, vous êtes toujours à la merci d’un bateau qui passe au large et qui crée une vague avec toutes les conséquences que nous avons mentionnées.

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Grutage pour carénage à terre© Albert Brel

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…