
La réglementation en vigueur
Si on remonte quelques années en arrière, dans les régions à marées, pour caréner les bateaux, il était de coutume de l’échouer contre un quai ou sur une plage et, pendant la durée de la marée, de le caréner et de passer l’antifouling. Cette pratique est maintenant interdite. Comme nous l’avons évoqué, deux solutions restent possibles : se rendre dans un chantier ou sur une aire dédiée à cet effet.


Pourquoi une aire de carénage peut être dangereuse ?
Une aire de carénage est constituée d’une dalle de béton sur laquelle les bateaux viennent s’échouer. Cette aire doit être dans une zone submersible à marée haute, découverte à marée descendante et située dans un endroit où il n’y a aucun risque de remontée d’eau rapide lorsque le bateau est en phase d’échouage, échoué voire lors de la remontée de l’eau. En clair, il doit se poser doucement sur la dalle de béton. Pour cela, il est impératif que l’aire soit située dans un endroit abrité. En résumé, il doit s’échouer normalement au rythme de la marée. Si on prend l’exemple celle de Saint-Malo (port des Sablons), elle est située au fond du port. Elle est constituée d’une dalle de béton de 14 mètres de large sur une longueur totale de 50 mètres (30 mètres dans sa partie haute) avec une inclinaison de 7.25% et d’un appontement d’accostage pour les bateaux qui ne peuvent pas béquiller. Côté équipement, il y a des nettoyeurs haute pression ainsi que des prises d’eau et d’électricité. De par sa position au fond du port et sa protection à marée basse par le seuil du bassin (2 mètres), il n’y a aucun risque qu’un mouvement d’eau rapide ne vienne submerger la dalle d’échouage. Prenons un autre exemple, une aire de carénage ouverte vers le large. Lorsque la mer est calme, tout se passe comme sur une qui est abritée mais en cas de mauvais temps voire de mouvement d’eau (vague), provoqué par un bateau qui passe au large, il en est tout autrement. Là, si le bateau est échoué, en phase d’échouage ou encore au moment de la remontée de l’eau, il est soulevé par la vague et retombe de tout son poids sur la dalle de béton. Dans ce cas, les dégâts peuvent être importants. Si le bateau est béquillé, peu de béquilles résistent à un tel choc ou alors c’est le liston voire la coque qui est endommagée. Si les béquilles cassent, ce qui est généralement le cas, c’est le bateau qui retombe sur sa quille, son safran voire sur l’arbre d’hélice. Dans ce cas, les dégâts peuvent être conséquents pouvant aller jusqu’au défoncement de la coque par la quille, l’arbre et l’hélice peuvent être endommagés voire la mèche de safran tordu et ce dernier détérioré, etc.

Notre avis
La carène d’un bateau doit être inspectée annuellement. Même si vous vous contentez d’un simple nettoyage sans passer d’antifouling, cela permet de changer les anodes, de vérifier les capteurs (loch, sondeur), les passe-coques, l’arbre d’hélice, la chaise, etc. Pour le faire, en Méditerranée, vous devez vous rendre dans un chantier. Dans les régions à marées vous pouvez opter soit pour la solution chantier soit pour l’aire de carénage. Si vous choisissez cette dernière, avant de vous y rendre, il est conseillé d’aller voir des bateaux qui y sont en carénage. Cela vous permettra de voir les différentes possibilités d’échouage (béquilles ou contre un quai), le temps d’échouage en fonction de la hauteur d’eau, l’équipement, sur certaines on peut louer un nettoyeur haute pression, sur d’autres il faut apporter son propre matériel, retenir sa place, etc. Ces aires sont gérées par le port qui vous communiquera toutes les informations nécessaires. Dernier point, prenez en compte l’emplacement de l’aire et évitez, dans la mesure du possible, celles qui qui sont orientées vers le large voire dans une zone ouverte, sans protection vers le large. Même par très beau temps, vous êtes toujours à la merci d’un bateau qui passe au large et qui crée une vague avec toutes les conséquences que nous avons mentionnées.
