
Autant, voire plus que tout autre moyen de locomotion, les bateaux nécessitent un entretien rigoureux. Le contact permanent avec l’eau, le vent, le soleil, une utilisation souvent saisonnière et l’absence d’obligation clairement formulée par les autorités, tout cela concourt à se montrer un peu laxiste en matière de révision technique. Voici quelques points sensibles qui requièrent une attention toute particulière. Un minimum de connaissances permettant de prévenir les failles de façon quasi autonome.
Les spécialistes conseillent de sortir son bateau de l’eau au moins une fois tous les deux ans pour inspecter, nettoyer la coque et lui appliquer un antifouling. Cette couche de peinture biocide ralentit la prolifération de coquillages qui freinent la glisse. Dès lors que le bateau est ainsi posé sur ses cales, à sec, c’est l’occasion de contrôler les passe-coques. Situés le plus souvent sous la ligne de flottaison, ils sont des pièces en bronze, en laiton, en PVC ou en plastique qui connectent les canalisations vers l’extérieur de l’embarcation, ils sont essentiels à son bon fonctionnement. Ces orifices sont destinés à l’évacuation des eaux grises par exemple ou de climatisation. Dans l’autre sens, ils laissent entrer l’eau pour refroidir le moteur ou remplir les toilettes. Sous le bateau, il faut vérifier le bon état de la partie visible de cette sortie. Il est aussi nécessaire d’inspecter la partie interne à la coque pour contrôler l’étanchéité du dispositif. Une infiltration pourrait s’avérer dangereuse pour la flottaison. Un changement tous les dix ans maximum est préconisé. Un passe-coque est souvent associé à une vanne. Ces équipements qui commandent le passage ou le blocage des liquides (eaux ou carburant) doivent également être régulièrement vérifiés pour prévenir les fuites et changés s’il existe des traces de corrosion.
Quand le bateau est hors d’eau, le plaisancier peut en profiter pour scruter ses lignes d’arbres de transmission ; celle qui relie le moteur à l’hélice, ou celle qui commande le safran de gouvernail par exemple. Là encore, la vocation de ces organes est de traverser la coque, d’où l’attention particulière qu’il faut leur porter. L’opération consiste à examiner la stabilité de l’ensemble, s’assurer que les vibrations n’ont pas fragilisé les attaches, que la corrosion n’a pas attaqué les structures par exemple. Le presse-étoupe est une pièce maitresse du mécanisme. Il s’agit d’un élément métallique qui assure l’étanchéité du passage des arbres de transmission avec la coque. Il tient son nom d’une ancienne technique d’étanchéification : une fibre dénommée l’étoupe, aujourd’hui remplacée par un joint tournant, souvent en caoutchouc. Un contrôle du presse-étoupe est nécessaire... tout comme un nettoyage régulier de l’hélice.

Haubans et gréements
Sur le pont, les assureurs sont particulièrement sensibles à la vérification des câbles, fixés sur le pont, qui maintiennent les gréements des voiliers (bien sûr) à la verticale. À l’instar des pièces situées dans et sous la coque du bateau, les professionnels préconisent un changement des haubans - bas-haubans et galhaubans- étais et pataras (câbles reliés au mât) tous les dix-quinze ans maximum. Il faut notamment cibler son attention au niveau des sertissages (jonction entre deux éléments), c’est ici que l’eau de mer peut stagner et exposer le câble à la corrosion. Les torons qui le constituent peuvent casser à l’intérieur de façon invisible et fragiliser le câble jusqu’à occasionner un possible démâtage. L’ensemble de ces câbles, cordages et mât porte le nom de gréements dormants. Ils se différencient des gréements courants sur lesquels on agit pour manoeuvrer le bateau. Il faut tout contrôler régulièrement pour assurer la bonne tenue du navire. Rincer ses voiles dans la mesure du possible et les stocker à l’abri durant la basse saison, contribuent à les faire durer.
Moteur et électricité, deux grands pôles d’attention
Naviguer sur un bateau mal entretenu c’est prendre le risque de vivre une mauvaise expérience et s’exposer au danger. Même pour les voiliers, le moteur est un organe important. Notamment pour assurer les manoeuvres délicates d’entrée dans un chenal, un port. Son entretien (très) minimal consiste à contrôler les niveaux d’huile et de liquide de refroidissement, vérifier la tension de la courroie... et le faire tourner de temps en temps en « morte saison ». Notre guide : https://www.maif.fr/vehicule-mobilite/guide-navigation-bateau/bateau-moteur vous indique toutes les mesures de prévention à prendre pour pallier les déconvenues.
L’électricité est un autre sujet très sensible à bord. Pilotage automatique, éclairage, radio... La gestion de l’énergie est essentielle pour une navigation plus confortable et sécurisée. Outre la vérification de la charge des batteries pour faire fonctionner le moteur, il convient donc de s’enquérir régulièrement de l’état de son installation. Des vibrations sur des câbles insuffisamment fixés finissent par user les gaines et par frottement, provoquer des échauffements et in fine des incendies. Les bateaux, souvent conçus en polyester, peuvent vite partir en fumée.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site de la MAIF.
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