Les esprits s'échauffent en Arctique
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La Russie a renforcé sa présence militaire en Arctique car elle se sent défiée par le Canada. Et le coeur du problème se pose au fin fond des mers.
Tout au nord de son territoire, le Canada a l’habitude des conflits territoriaux avec son grand voisin américain. Mais c’est cette fois-ci avec la Russie que les esprits s’échauffent. Le Canada a déposé un dossier devant la commission onusienne des limites du plateau continental pour revendiquer sa souveraineté sur le pôle nord géographique. Le pays à la feuille d’érable doit pour cela prouver que la dorsale de Lomonossov, une chaîne de montagnes sous-marine de près de 2.000 kilomètres de long, est une avancée du plateau continental canadien. Un argumentaire scientifique qui devra être plus solide que celui proposé par la Russie au début des années 2000 et retoqué par la commission. L’état russe considère que la fameuse chaîne de montagnes sous-marine est en fait le prolongement de son territoire. A défaut d’arguments scientifiques recevables par la commission de l’ONU, la Russie s’est prêtée en 2007 à une démonstration très télégénique en déposant sur la dorsale, à la hauteur du pôle nord, une capsule de titane avec le drapeau russe. Un geste fort d’autant que la bataille est quasi exclusivement politique. En effet, les revendications ne peuvent pas concerner les eaux qui restent sous statut international. Les zones de pêche ne peuvent donc pas être élargies.