
Après sa deuxième place derrière Michel Desjoyeaux sur le Vendée Globe 2008/2009, le Breton voulait faire mieux. Mission accomplie côté compteurs avec 11 jours de moins pour cette édition, mais son classement reste toutefois le même.
Armel Le Cleac’h a largement battu son temps de course de la dernière édition mais ce n’est pas la première chose qu’il retient ce dimanche. « Ce qui est important pour moi en ce moment c’est le fait que j’ai manqué la première place, a-t-il expliqué lors de la conférence de presse. Quand je vais ouvrir les journaux de lundi, je vais voir partout François en vainqueur et moi en second, et c’est normal. Aujourd’hui, en tennis, on a retenu le nom d’Andy Murray parce qu’il a gagné… Oui, avec la défaite de Federer, le handball et ma deuxième place, ce n’est pas un très bon week-end » a-t-il lâché avec le sourire.
Le skipper de Banque Populaire a expliqué avoir été surpris par la détermination de François Gabart. « Dans la descente de l’Atlantique sud, alors que j’étais en tête, on se disait : ce n’est pas possible, il va finir par décrocher un moment ! Mais non, il revenait toujours. C’est un coriace » Il place son duel dans les points positifs de son Vendée Globe : « au niveau du rythme, c’est ce que j’étais venu chercher, monter le curseur même si par moment, je n’ai pas été à 100% parce que l’état de la mer, l’angoisse de casser du matériel ou la fatigue ne le permettait pas. Mais je crois qu’avec François, nous avons été assez proches de l’optimum. »
Il a également observé que la course ne s’était pas jouée sur des différences de vitesse ou sur une grosse option météo. Il avance plutôt un souci de voile après le cap Horn : « Après le passage du Horn, je suis revenu à une douzaine de milles de François dans le détroit de Le Maire, mais dans la nuit, le vent est rentré alors que j’étais sous gennaker. Et le cordage qui retient la voile sur le câble d’amure a cassé ! Il a fallu que je récupère la voile qui était montée sur ce câble : c’était la galère parce qu’il y avait pas mal de mer à ce moment-là. J’ai réussi à remettre un cordage et à reprendre ma route deux heures après, mais la brise a molli alors que François était encore dans du vent : il s’est échappé ! »
Physiquement, il a expliqué qu’il se sentait bien –« Bien mieux qu’il y a quatre ans lorsque je m’étais écroulé, épuisé, quelques heures après l'arrivée » - mais qu’il allait maintenant devoir prendre le temps de digérer toutes ces émotions.
Les deux premiers marins de ce Vendée Globe ne sont arrivés qu’avec trois heures d'écart ce dimanche, après un duel impressionnant de 78 jours.
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