
Concurrent malheureux du Vendée Globe avec un abandon après moins de deux semaines de course, Jérémie Beyou était aux Sables-d'Olonne dimanche pour y accueillir François Gabart.
FIGARO NAUTISME. - Que ressentez-vous aujourd'hui en assistant à l'arrivée de François Gabart?
Jérémie BEYOU. - C'est la seconde fois que j'assiste à une arrivée de vainqueur du Vendée Globe en raison d'un abandon, il ne faudrait pas que cela devienne une habitude! Bien sûr, j'aurais aimé être à sa place mais il faut aussi savoir mettre son ego de côté pour saluer la performance des autres. François est un très beau vainqueur, il a dominé le tour du monde et su mener une course impeccable et quasiment sans erreur. Avec aussi peu de vent à l'arrivée, cela n'était pas facile car ce ne sont pas les meilleures conditions pour nos bateaux mais cela a permis à François de savourer ce moment extraordinaire et c'était très important.
Qu'avez-vous pensé de son duel avec Armel Le Cléac'h?
La différence s'est jouée au cap Horn, il était important de le passer en premier. Après, ils se sont livrés une magnifique bagarre tous les deux avec un spectacle incroyable. Ils ont montré que le Vendée Globe ce n'était pas uniquement une aventure c'est aussi une régate hors norme. C'est pour cela que j'ai tenu à être là, je voulais saluer la performance de ces deux marins-là.
Que s'est-il passé depuis votre abandon?
Il a fallu canaliser ma peine et ma frustration en me concentrant sur autre chose, donc nous avons commencé par ramener Maître Coq à Lorient, nous l'avons sorti de l'eau pour comprendre ce qui s'était passé et pour préparer la saison à venir. Puis nous avons mis le petit frère du 60 pieds, le Figaro-Bénéteau, à l'eau et là toute la semaine j'étais en entraînement à Port-la-Forêt. On recommence à parler de sport et ça libère beaucoup l'esprit. Je vise un triplé pour la Solitaire, peut-être pas dès cette année - la concurrence est féroce - mais je me prépare. Et puis le fait que le Vendée Globe se termine, cela va me faire du bien, on va arrêter de me rebattre les oreilles avec mon avarie, on va se projeter vers l'avenir et ce sera très bien comme ça...
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