
Ce dimanche, Michel Desjoyeaux, double vainqueur du Vendée Globe, a pris le large à 4 heures du matin pour aller accueillir son protégé et il n’est pas peu fier de lui avoir arraché quelques larmes !
Michel Desjoyeaux le répète sur tous les tons : il a conseillé François Gabart sur ce Vendée Globe mais ce dernier est bien assez grand pour prendre ses décisions tout seul. Lorsqu’il est monté sur Macif pour le féliciter, il a cherché à se faire le plus discret possible pour le laisser savourer sa victoire. « Pour Vincent Riou, j’étais monté de nuit, c’était plus discret ! se rappelle le Professeur. Et puis François était déjà à l’avant quand je suis allé le rejoindre alors forcément… » Ces dernières semaines, il a beaucoup parlé de sa collaboration avec François Gabart, de l’apprentissage et des qualités du jeune marin. Mais cette relation lui apporte également beaucoup. « C’est quelqu’un qui est très généreux, qui a plaisir à partager, explique-t-il. C’est un enthousiaste, une bouffée d’oxygène. Et comme en plus c’est quelqu’un de très curieux, qui pose beaucoup de questions, il t’oblige à réfléchir à la réponse pour ne pas décevoir. Il n’arrête pas de creuser la réponse tant qu’il n’a pas en tête tous les cheminements et comme il est loin d’être con, t’as intérêt à pas être trop con non plus ! »
Mettre un nom sur son bateau blanc
Pour 2013, il aimerait bien mettre un nom de sponsor sur le joli trimaran pendu au plafond de Mer Agitée. L’équipage a bien fonctionné lors de la dernière saison en remportant l’European Tour. « On aimerait bien que ça continue et que le bateau ne reste pas en blanc dans l’atelier. Donc pour cela, il faut trouver un nouveau partenaire pour écrire une nouvelle aventure et c’est ça que j’ai envie de faire aujourd’hui. Car on vient suivre François et le féliciter mais ce n’est pas ça mon métier numéro 1 ! » lance-t-il en riant. « Une journée comme dimanche, c’est d’abord une belle journée tout court mais c’est aussi une belle démonstration de l’efficacité de ce sport. On va au-delà des valeurs du sport pur à travers des événements comme ça. »
Le Vendée Globe l’intéresse toujours, sans désir cependant d’y retourner comme concurrent. Ce qui le motive c’est le trimaran « pour la course en équipage et sur des bateaux qui apportent beaucoup de sensations de vitesse et de plaisir ». Michel Desjoyeaux s’enthousiasme surtout quand il parle des passagers qu’il embarque en course lors des régates côtières. « On a pas le temps de les faire participer aux manœuvres mais ils sont quand même au cœur de l’action et ça fait à chaque fois des moments extraordinaires avec des gens qui ne savent pas s’ils doivent rire, pleurer ou avoir peur, tétanisés et accrochés aux filets avec la banane ! » Le Professeur aimerait retourner très vite sur l’eau pour transmettre son plaisir de marin.
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