
Le marin du Médoc est de retour en multicoque, un peu moins de trois ans après la perte de son bateau lors du convoyage retour de la Route du Rhum 2010. En plus de la région Aquitaine son fidèle sponsor, il est aussi entouré de l’entreprise Arkema.
« Au moment du chavirage, le bateau était assuré et, en tant qu’armateur, je me suis retrouvé avec un bon capital, se rappelle Lalou Roucayrol. J’avais alors deux choix : ouvrir une quincaillerie pour couler des jours tranquilles ou repartir avec un nouveau bateau. » Le marin est motivé par la promotion de sa région-port d’attache : l’Aquitaine. « Nous avons du talent, il suffit de penser à Pascal Bidegorry, Yves Parlier ou Arnaud Boissières, mais nous avons un vrai déficit de structures pour la course au large. Les jeunes vont pratiquer leur métier ailleurs. » Lui, veut capitaliser sur le potentiel de sa région – qui le soutient sans faille depuis 2009 – et c’est un jeune marin aquitain qu’il a choisi pour préparer avec lui la Transat Jacques Vabres 2013 : Quentin Vlamynck.
Un nouveau duo
Lalou Roucayrol et Quentin Vlamynck ont déjà traversé l’Atlantique ensemble et en équipage au mois de juin dernier : Port-Médoc – Québec. « Je crois que cela a été une révélation pour lui et pour moi, observe le marin expérimenté. Il sait comment évoluer sur un bateau et il est toujours en support derrière nous, quand il faut et où il faut. » Quentin Vlamynck nous explique avoir reçu plein de petits conseils pour ne plus se sentir en danger lors des manœuvres. « Lalou aime transmettre », assure la jeune recrue. De son Lalou Roucayrol ne se présente pas comme un professeur - « c’est plus du feeling », explique-t-il - mais, à l’approche de la cinquantaine, il veut partager sa propre façon de voir le multicoque, lui qui en a suivi de près l’évolution avec un premier embarquement en 1986. Il a aussi offert à Quentin Vlamynck la chance de suivre un chantier de trimaran de A à Z.
Au terme de 18 mois de chantier, le 50 pieds a été mis à l’eau ce samedi. Innovant, ce trimaran a adopté une forme de coque très dynamique, comme celle du bateau Emirates Team New Zealand. « Ce sera le premier trimaran à naviguer au large avec une carène de ce type, assure Lalou Roucayrol. C’est une prise de risque mais on peut se le permettre en tant qu’armateur et on espère ainsi rentabiliser notre bateau sur le long terme. » Prochaine étape pour le muti-50, le Trophée Guyader et l’Armen Race.
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