
Le skipper de « Groupama » vient de survoler le Tour de France à la voile et déjà il rêve d’un nouveau triomphe aux JO.
Après la Solitaire du Figaro, le Trophée Jules-Verne (record du tour du monde en équipage), la mythique Route du rhum et la Volvo Ocean Race (le Vendée Globe anglo-saxon en équipage), le marin français vient d’ajouter une nouvelle course à son palmarès en survolant le Tour de France à la voile. Gagner est une obsession pour cet esthète de la performance, impressionnant de concentration, de détermination et de volonté de ne rien lâcher tout au long de la grande boucle, au point de cantonner ses rivaux à jouer les seconds rôles. "Notre place sur ce Tour était vraiment de jouer derrière Franck Cammas. Il domine beaucoup trop à mon goût la compétition, lança Daniel Souben, skipper du M34 Courrier Dunkerque, désabusé d’avoir dû se battre pour la deuxième place du général, lui tant habitué aux premières loges. Franck Cammas, lui, ne cacha pas sa joie à Marseille : « Ce mois de régates a vraiment été un plaisir. Nous avons fait des erreurs, mais on en a visiblement fait moins que les autres". Pour ce matheux de formation, les chiffres parlent mieux que de longs discours et ceux signés par son équipage révèlent une domination sans partage. 16 victoires sur 28 parcours techniques disputés, 6 étapes de ralliement remportées sur 9 courues et 22 premières places sur 37 possibles. Dans l’autre Tour estival, cela reviendrait à porter en même temps le maillot jaune du classement général, celui à pois du meilleur grimpeur et le maillot vert du meilleur sprinter « Définir la clé du succès revient à souligner l’incroyable polyvalence de l’équipe que Cammas a bâtie autour de lui. Ses différentes expériences nautiques l’ont amené à mener des projets humains, sportif, technique et logistique compliqués, lui mieux que quiconque sait s’entourer des meilleurs pour toucher les dividendes de ses projets. Pour ce Tour qui manquait à sa vitrine, Franck Cammas s’est tourné vers Tanguy Cariou, vainqueur du Tour 2001 avec Jean-Pierre Dick, tacticien à bord des trimarans Groupama et ancien sélectionné olympique en 470. Ce marin hors pair, également passé par deux campagnes de Coupe de l’America avec les Suisses Alinghi, a très vite soufflé à Franck Cammas le nom de Fabien Henry, vainqueur du Tour 2012 à bord de TPM. Les autres équipiers affichent des qualités tout aussi importantes à la réussite finale du projet. Enfin arrivés en Méditerranée sur le plan d’eau où Franck Cammas a tiré ses premiers bords, les équipiers espéraient bien boire quelques bières et se détendre mais, tout un symbole, ils ont finalement respecté les consignes de leur mentor qui leur a demandé de rester concentrés et d’attendre le dernier jour et la remise des prix pour fêter ce trophée. "Nous avons pris beaucoup de plaisir à naviguer ensemble. J’adore régater, c’est ma passion. Ça restera un très bon souvenir avec un équipage qui a fonctionné à merveille", confia le patron à son arrivée à Marseille, bien décidé à poursuivre sa quête de triomphe lors des Jeux olympiques de Rio, son prochain grand défi.