
La demi-finale de la Louis Vuitton Cup débute ce mardi entre les Italiens de Luna Rossa et les Suédois d’Artemis, qui ont enfin pu mettre leur deuxième catamaran à l’eau après le chavirage tragique du premier, le 9 mai dernier. Les Italiens, étrillés à cinq reprises par les Néo-Zélandais d'Emirates Team New Zealand en cinq régates pendant les round robins, ne rêvent que d'une revanche qui leur tendrait les bras en cas de victoire face à Artemis.
Un objet volant non identifié plane sur les eaux de San Francisco depuis le 24 juillet. Une illusion, un mirage ? Non, plutôt une renaissance, celle d'Artemis qui depuis le 9 mai dernier et le chavirage de leur premier AC72 a travaillé d'arrache-pied contre la montre pour mettre en état leur second catamaran. Pendant ce temps, l'équipe suédoise n'était qu'un fantôme face à ses adversaires désignés des round robins, successivement Luna Rossa et Emirates Team New Zealand.
Pourtant ce 24 juillet, le "Big Blue" vole (sur ses foils) dès sa première sortie, mieux encore, après seulement 7 jours d'entraînement les hommes de Iain Percy "jibent" (empannent) en suspension sans laisser retomber les coques dans l'eau ! Une énorme prouesse, après un si faible temps de navigation, qu'a immortalisé Loick Peyron et sa caméra embarquée à bord. Une manœuvre qui a suscité quelques déclarations élogieuses dans le clan italien : "Nous respectons énormément Artemis Racing. Il s’agit d’une équipe très talentueuse. Ils ont été capables de voler grâce à leurs foils et de réaliser beaucoup plus que nous lors de notre première sortie en AC72. Nous saluons tous leurs efforts de ces derniers mois car ils reviennent de très loin. Ce fut un plaisir de les voir à nouveau naviguer dans la Baie de San Francisco !" confiait avec une pointe d'inquiétude le skipper de Luna Rossa, Max Sirena.
Neuf mois pour les Italiens, neuf jours pour les Suédois
Pour autant, les Suédois ne s'affirment clairement pas favoris, préférant laisser la pression aux Italiens, sur l'eau californienne depuis le 18 mai. "Dire que nous sommes prêts serait tout à fait erroné", reconnaît Iain Percy, l'un des skippers de l'équipe suédoise, précisant que Luna Rossa possède bien plus de miles à leur compteur. "Nos adversaires ont lancé leur bateau il y a neuf mois. Nous avons lancé le nôtre il y a neuf jours. Évidemment, nous aurions progressé beaucoup plus si nous avions eu neuf mois de plus. Mais ce n'est pas une excuse", prévenait le tacticien avant la première régate programmée ce mardi.
Artemis a conclu son dernier jour de préparation sur l'eau par un duel "impromptu" avec les Néo-Zélandais autour d'un parcours d'entraînement et d'une ligne de départ mouillée dans la baie où les Suédois ont surpris les Kiwis par leur maîtrise et leur agressivité sur la ligne. Ce huitième jour d'entraînement a conforté les Suédois dans leur réglage en les élevant au rang de favori contre les Italiens qui avaient préféré fuir le plan d'eau pour ne pas dévoiler leurs atouts.
Après un duel inégal entre Néo-Zélandais et Italiens, cette demi-finale pourrait être la parfaite mise en bouche de la finale de la Coupe Louis Vuitton qui débutera le 17 août et qui déterminera le challenger pour affronter le tenant de la Coupe de l'America, les Américains d'Oracle Team USA le 6 septembre prochain. Rappelons que pour se qualifier en finale de la Coupe Louis Vuitton, 4 victoires sont requises et une course par jour est prévue aux dates indiquées : mardi 6, mercredi 7, vendredi 9, samedi 10, puis le lundi 12, mardi 13 et jeudi 15 août si besoin est.