
Les Italiens, à l'expérience, s'imposent pour la deuxième fois en deux jours face à des Suédois de nouveau très impressionnants sur la ligne de départ.
Le formidable ballet maritime qu'offre, aux spectateurs de San Francisco et amateurs de voile du monde entier, cette Coupe Louis Vuitton était encore joué ce mercredi. Le vaisseau argenté de Luna Rossa piloté par Chris Draper a de nouveau dominé celui de son homologue Suédois commandé par Nathan Outteridge. Les Italiens réalisent ainsi une excellente opération en bouclant le parcours en un peu plus de 54 minutes, reléguant Artemis à plus de 2 minutes derrière leur sillage. Mais une de fois de plus, et pour la seconde fois seulement depuis le début des hostilités de la Coupe de l'America il y a un mois, le premier catamaran a enrouler la première marque ne fut pas le vainqueur final. Cette statistique permet de mettre en lumière les excellents départ du "big blue" des Suédois, prenant comme ce mardi le meilleur sur Luna Rossa grâce à un judicieux placement sous le vent de Iain Percy, le tacticien britannique d'Artemis.
Petite frayeur pour Luna Rossa
Soufflant avec parcimonie et irrégularité, le vent a réservé quelques frayeurs et de bien mauvais tours aux deux AC72. Les Suédois, en tête à la bouée numéro 1 sont les premiers à subir les caprices d'Éole, comme le prouve leur première manœuvre complètement loupée qui leur a fait perdre le leadership faute de vent suffisant pour garder leur catamaran en l'air pendant l'empannage. De leur côté, les Italiens empannaient légèrement plus loin dans une zone plus ventée sans que leurs coques ne touchent la surface de l'eau. Résultat, une différence d'angle de sortie de manœuvre complètement différente et largement à l'avantage de Luna Rossa, en route beaucoup plus directe vers la porte sous le vent que leur adversaire, obligé de relancer leur machine en prenant une direction bien plus haute et donc défavorable.
La suite fut une longue et presque paisible domination des Italiens mis à part un enfournement survenu au deuxième portant et causé par une risée plus forte que les autres qui surprit Chris Draper et ses 10 équipiers. La frayeur fut brève et Luna Rossa contrôla ensuite la course jusqu'à l'arrivée.
Draper : "On peut faire mieux que ça, beaucoup mieux même"
Après ce coup double des Italiens, le barreur britannique, médaillé de bronze en 49er à Athènes, Chris Draper semblait satisfait des sensations de son AC72 : "le départ était bon mais le vent était si irrégulier en intensité que ça rendait la navigation compliquée. On se sent très à l'aise au portant, le catamaran y est très maniable et bien équilibré", déclarait-il à chaud, précisant qu'Artemis peut encore progresser "je sais qu'on peut faire mieux que ça, beaucoup mieux même", prévient-il, sûr de la force de son équipe. De son côté, Nathan Outteridge, le barreur d'Artemis, médaillé d'or olympique à Londres en 49er admettait son déficit de vitesse au portant sans sombrer dans le catastrophisme : "c'était un jour vraiment particulier avec ces conditions de vent très irrégulières et piégeuses. Nous étions moins rapide dans le premier portant, ce qui nous a coûté cher. On sait qu'on manque d'entraînement mais on progresse de jour en jour et nous espérons revenir meilleur pour le prochain match vendredi".
Peyron, le joker de luxe d'Artemis
Le premier AC72 à collecter quatre victoires sera en finale de la Coupe Louis Vuitton, les Suédois sont donc dans l'obligation de réagir dès vendredi si ils ne veulent pas avoir à défendre quatre "régate de match" contre Luna Rossa dès samedi. Pour éviter une troisième défaite consécutive, Artemis pourrait utiliser son joker de luxe qui n'est autre que Loick Peyron, simple observateur ce mercredi. En remplaçant Nathan Outteridge, le navigateur Français rejoindrait ainsi ses compatriotes Julien Cressant et Thierry Fouchier, régleurs à bord. La troisième confrontation est prévue ce vendredi à 22h15 heure française.