
A trois mois du coup d’envoi de la Transat Jacques Vabre, la Rolex Fastnet Race permettra à certains de tester leur monture et le fonctionnement des futurs duos, mais également de se mesurer à la concurrence.
Le coup d’envoi de la 45e édition de la Rolex Fastnet Race, qui accueillera cette année une flotte record d’environ 350 unités, sera donné ce dimanche à la mi-journée à Cowes. Devant les étraves des multicoques et monocoques engagés : un parcours tactique de 608 milles entre Cowes et Plymouth via le mythique rocher du Fastnet.
Un parcours tactique
« Il y a actuellement un anticyclone installé au large de la pointe Bretagne. Sur cette course, nous allons jouer dans son Nord-Est avec des vents de Nord-Ouest, à l’aller comme au retour. Nous aurons le vent dans le nez sur toute la montée vers le Fastnet, il faudra donc tirer des bords avant de repartir vers les côtes anglaises sous gennaker. Mais là encore, nous devrons tricoter pour rejoindre les Scilly. Le vent devrait mollir pour rallier Plymouth. C’est une situation générale qui est assez simple à appréhender car plutôt stable. Schématiquement, la course va se découper en trois grandes parties », commentait Sébastien Josse la veille du départ. Selon lui, la sortie du Solent s’annonce sportive. Les prévisions annoncent des vents de 10 à 12 nœuds au départ mais il y beaucoup d’effets thermiques et le vent peut se renforcer rapidement. Les 160 premiers milles jusqu’au Cap Lizard, se dérouleront au près. I faudra jouer avec les effets de sites des différentes baies que nous laisserons à tribord, notamment au passage des nombreux caps qui ponctuent la route. Ce sera du louvoyage dans 10-15 nœuds, avec peut-être un renforcement du vent aux environs des 20 nœuds le long des pointes ». Une première partie de parcours sur laquelle il ne devrait pas y avoir beaucoup de changements de voiles. Entre la pointe Sud-Ouest anglaise et le Fastnet, les concurrents devraient marcher au près dans 15 nœuds. Un vent qui pourrait forcir jusqu’à 20 nœuds à l’approche de la pointe irlandaise. « Il faudra faire du rapprochant en essayant de rester dans la pression Nous risquons d’avoir de la mer dans cette plus océanique du parcours. Ca ne sera pas de la grosse mer car nous sommes sous l’influence d’un anticyclone mais elle pourrait être assez courte à l’image de ce que nous pouvons trouver en Méditerranée, car il n’y a pas de houle », poursuit le skipper d’Edmond de Rothschild. Après le Fastnet et la bouée de dégagement mouillée à 7 milles dans l’Ouest du rocher afin d’éviter les croisements des différentes flottes. « Nous serons plein vent arrière sous gennaker pour redescendre vers les Scilly. Les vitesses vont sérieusement accélérer, entre 25 et 30 nœuds mais nous ne pourrons pas vraiment faire route directe et il nous faudra encore tirer des bords pour rejoindre la pointe Sud-Ouest de l’Angleterre. Après, le vent est censé mollir entre 6 et 10 nœuds et peut être s’écrouler complètement vers l’arrivée. Mais les modèles sont incertains sur la fin du parcours »
Un test grandeur nature avant la Jacques Vabre
Pour certains, la Rolex Fastnet Race aura des airs de galop d’essai avant la Transat Jacques Vabre, dont le départ sera donné le 3 novembre prochain. « Toutes les épreuves sont bonnes à prendre et instructives pour les courses suivantes. Mon record de l’Atlantique sera utile pour le Fastnet, le Fastnet m’aidera pour la Transat Jacques Vabre, la Jacques Vabre constituera une bonne préparation pour la Route du Rhum, et ainsi de suite, note Marc Guillemot, skipper du 60’ IMOCA Safran. Pour MACIF, le Fastnet permettra de jauger la concurrence, de tester le nouveau mât mais également le fonctionnement du tandem à trois mois du coup d’envoi de la Jacques Vabre. « On n’a pas eu beaucoup d’occasions de s’entraîner ensemble avec Michel. Pour nous, ce sera avant tout un bon moyen de valider les procédures avant la Transat Jacques Vabre et de regarder où nous en sommes par rapport à la concurrence », avance de son côté François Gabart. « Ce qui nous importe avant tout, c’est de faire notre course, de continuer à acquérir des automatismes communs », souligne quant à lui Michel Desjoyeaux. Même son de cloche du côté de PRB (Vincent Riou) et de Maître Coq. « Tous les bons bateaux qui tiennent la route sont là. C’était important pour nous d’être aussi présents, résume Vincent Riou, qui sera associé à Jean Le Cam en novembre. De son côté, Jérémie Beyou voit également le Fastnet comme une course « repère » : « Nous ne fixons pas d’objectif sportif sur cette course. Le but est de regarder où nous en sommes par rapport aux autres et de définir les éventuels axes de travail à peaufiner avant la transat. Le deuxième grand objectif est de continuer à faire connaissance avec le bateau ». Cette année, seuls deux MOD70 s’aligneront au départ de la course : Oman Air-Musandam (Sidney Gavignet), qui naviguera en équipage mixte, et Edmond de Rothschild, skippé par Sébastien Josse, récent vainqueur de l’Artemis Challenge, qui a choisi de courir le Fastnet en double avec Charles Caudrelier avec qui il prendra le départ de la Jacques Vabre. A noter que le Fastnet sera la première course de Spindrift 2, détenteur du record en multicoque en 32 heures et 48 minutes, sous ses anciennes couleurs (Maxi Banque Populaire V).