
Pendant que les 26 Class40 passaient la nuit à l’abri dans le port de Roscoff, les trois autres séries (MOD70, Multi50 et Imoca) se faisaient sérieusement secouer. La faute à une forte dépression dans le golfe de Gascogne.
Les Class40 ont tous atteint le port de Bloscon – Roscoff - à 14h45 pour le premier GDF-Suez (Rogues – Delahaye), à 0h07 pour le dernier, EcoElec-Frantonic (Darni – Bertrand). Ils patientent en attendant l’annonce de la direction de course concernant l’heure de leur nouveau départ, dans l’ordre de leur arrivée avec le même écart au premier. Mais le reste de la flotte a connu une belle baston dans la nuit de vendredi à samedi. Les concurrents ont en effet dû composer avec des rafales à plus de 40 nœuds et une mer chaotique avant de retrouver en début de matinée des conditions plus maniables à l’arrière du front. Ce samedi, c’est au près que la flotte fait route vers le cap Finisterre. Cap que les deux premiers bateaux devraient déborder en milieu de matinée.
Le front enfin passé
La flotte se remet doucement de ses émotions. Car comme prévu, les conditions rencontrées par les MOD70, les Multi50 et les Imoca cette nuit dans le golfe de Gascogne ont été dures et stressantes : 30-35 nœuds de vent avec des lignes de grains violentes et une mer totalement désordonnée avec des creux supérieurs à quatre mètres. Autant dire que la vigilance était de mise, notamment en deuxième partie de nuit, au plus fort du coup de vent. « Dans ce type de conditions, l’essentiel est de ne pas se faire surprendre. Il faut anticiper un maximum les changements de toile et bien réfléchir chaque manœuvre » rappelait très justement Bernard Stamm (Cheminée Poujoulat), lorsqu’il débordait la pointe Bretagne et se préparait à des heures sportives vendredi après-midi. De fait, lui et les autres n’ont eu d’autres choix, entre 3 et 6 heures ce samedi, que de naviguer en bons marins pour assurer leur sécurité et celles de leurs montures. Voilà sans doute pourquoi, aucun d’entre eux n’a répondu à la vacation officielle de ce samedi matin, exceptions faites de Tanguy Delamotte sur Initiatives Cœur et Guillaume Le Brec (Bureau Vallée). Et pour cause, positionnés un peu en arrière des leaders, ils ont été les premiers à passer le front puis à virer de bord. Reste que depuis peu, c’est le cas pour l’ensemble des bateaux. Tous font, à présent, route vers le cap Finisterre dans un vent d’ouest qui s’est stabilisé autour de 25 nœuds.
Vers le mieux à l’approche du cap Finisterre
L’occasion pour les uns et pour les autres de commencer doucement à faire le tour de leur machines et de relever les éventuels petits pépins techniques. Sûr que pour les Multi50, toujours menés à 5 heures par Actual (Le Blevec - De Pavant), la partie a été particulièrement délicate. Idem, mais probablement dans une moindre mesure, pour les Imoca dont le leader, Macif (Gabart – Dejoyeaux), est parvenu à porter son avance sur son poursuivant direct à près de 23 milles au premier pointage de ce samedi. Un joli coup à l’approche de la pointe nord-ouest de la péninsule ibérique où la situation météorologique va nettement s’améliorer. Pour preuve, la situation actuelle des MOD70. Oman Air Musandam –Gavignet – Foxall) et Edmond de Rothschild (Josse- Caudrelier), qui naviguent à vue au large de la Corogne, tirent en effet des bords dans un petit flux de sud-ouest d’à peine 10 nœuds.