ARKEA ULTIM CHALLENGE : La ruée vers l'Ouest

Charles Caudrelier a changé d’univers. Le skipper du maxi Edmond de Rothschild a pris le temps, hier, de poser pour la photo symbolique au passage du Cap de Bonne Espérance. Mais le répit a été court et il a rapidement fallu revenir aux commandes de son bateau, d’autant qu’il a le pied sur l’accélérateur. Les conditions sont idéales avec un peu plus de 20 nœuds de vent et une vitesse qui dépasse souvent les 35 nœuds.
« Il avance sur une trajectoire rectiligne le long de la ZEA (zone d’exclusion des glaces), décrypte Pierre Hays de la direction de course. Il a des conditions idéales pour avancer vite et faire de la route » Et Charles devrait continuer sur ce cap « au moins jusqu’à demain matin ». « Après, les modèles sont un peu différents et il pourrait prendre un peu de Nord ».
Coville au cap de Bonne-Espérance dans la soirée
Derrière, Thomas Coville (Sodebo Ultim 3, 2e) progresse dans un régime de vent différent. Il devrait dépasser le Cap de Bonne Espérance dans la soirée, sans doute entre 20h et 22h (heure française). « Il lui reste un peu moins de 500 milles à faire », précise Pierre. Chez Sodebo, on surveille avec attention les options à prendre dans les prochains jours. « Il y a deux systèmes météos qui se rejoignent, certifie Pierre. Thomas pourrait soit faire du Nord, soit continuer à longer la ZEA».
Victime d’une avarie jeudi dernier, Tom Laperche a vu Thomas Coville le dépasser par le Sud hier. Le skipper de SVR-Lazartigue avance à une quinzaine de nœuds et continue à faire route vers Le Cap où va se rendre son équipe technique. « Il est encore difficile d’estimer son arrivée mais ça pourrait être mardi prochain », confie Pierre.
La ZEA légèrement modifiée
À plus de 1 300 milles plus à l’Est, Armel Le Cléac’h (Maxi Banque Populaire, 4e) et Anthony Marchand (Actual, 5e) poursuivent le contournement de l’anticyclone en longeant la ZEA. « Ils progressent à une vingtaine de nœuds avec un régime de Nord-Ouest. Ils vont prendre un peu de la droite en termes d’intensité de vent, ce qui sera un peu plus favorable en matière de vitesse».
De son côté, Éric Péron poursuit sa descente au large des côtes brésiliennes. Le skipper d’ULTIM ADAGIO avait dû faire face à un souci d’écoute de grand-voile qui l’avait monopolisé dans la nuit de jeudi à vendredi comme l’expliquait hier son routeur, David Lanier. Il a ensuite pu reprendre de la vitesse et continuer sa progression dans le Sud. Surtout, les conditions météos du moment devrait lui permettre de suivre la route directe et de ne pas contourner l’anticyclone comme Anthony Marchand et Armel Le Cléac’h mais de filer directement vers Cap Town. En somme, une route un peu plus courte et plus directe vers le premier cap à franchir.
À noter, enfin, que la direction de course a légèrement modifié la ZEA (la zone d’exclusion des glaces) hier. En cause : des icebergs qui ont été repérés au Sud des Kerguelen. « Ça empêchera donc aux bateaux de passer au Sud des Kerguelen mais les premiers routages nous indiquait naturellement le passage par le Nord pour les premiers. », conclut Pierre.