Caudrelier, vers un nouveau départ

Ils ont parfois la sensation d’oublier les jours, les dates, tant la perception du temps est différente au large. Et puis tout les y ramène : les instruments de mesure du bord, la cartographie, l’étude de la météo et les messages des proches aussi. À une poignée de jours de l’arrivée, Charles Caudrelier sait donc qu’il est un peu en retard pour son départ en vacances – il avait promis à ses enfants d’être à Brest pour le début des vacances scolaires – mais qu’il pourrait viser ce lundi, le jour de ses 50 ans, « une belle histoire à raconter à mes petits-enfants », confiait-il hier.
Une arrivée « entre lundi midi et mardi midi »
Avant, il faudra quitter les Açores, mettre les voiles et avaler ce dernier tronçon jusqu’à Brest où la météo se fait si souvent capricieuse. Dans un communiqué diffusé hier après-midi, Gitana a expliqué que Charles « devrait pouvoir être de retour en course ce samedi ». « Pour l’instant, l’équipe ne nous a pas donné de précision à propos d’un éventuel départ, explique Pierre Hays à la direction de course. Il devrait partir dans la journée ou même dans la matinée ».
Sur la route directe, il reste 1 189 milles à parcourir pour le Maxi Edmond de Rothschild. Et malgré l’attente, les conditions s’annoncent musclées. « Ça reste assez engagé pour relier Brest avec 25 à 30 nœuds de vent, des rafales à 30 à 35 nœuds et 6 à 7 mètres de mer dans le golfe de Gascogne ». S’il repart en course aujourd’hui, Charles Caudrelier devrait franchir la ligne d’arrivée à Brest « entre lundi midi et mardi midi » précise Pierre.
Coville – Le Cléac’h, fortunes diverses
Derrière, Thomas Coville et Armel Le Cléac’h se rapprochent aussi de la maison. Les deux skippers sont attendus à Brest en fin de semaine prochaine. Le marin de Sodebo Ultim 3 pointe à la latitude du Cap-Vert. « Il a eu des belles moyennes de vitesse depuis 24 heures, légèrement en dessous de 30 nœuds_, explique Pierre. Thomas a accumulé du milles ces dernières heures dans un régime d’Est modéré ». Coville fait une route Nord-Est afin de conserver un maximum de vent, même s’il devra faire face à une cellule anticyclonique qui pourrait lui barrer la route en fin de journée.
Son compère de Banque Populaire XI, qui pointe à 1200 milles de là, a passé l’équateur hier en fin de journée. Mais Armel Le Cléac’h fait surtout face à un pot-au-noir compliqué. Ces dernières 24 heures, il progressait autour de 8 nœuds avec du vent faible. « Son pot-au-noir n’a pas été favorable, abonde Pierre. Il faudra attendre la mi-journée pour trouver un régime d’alizé autour de 10 à 15 nœuds ».
Marchand et Péron, progression et vigilance
La remontée de l’Atlantique Sud se poursuit pour Anthony Marchand (Actual Ultim 3) et Éric Péron (ULTIM ADAGIO). « Ils ont eu tous les deux du vent relativement fort ces dernières 24 heures, avec 25 à 30 nœuds de vent. Actual a eu un régime de Sud, Sud-Est, Adagio plutôt du Sud-Ouest. Mais au fur et à mesure de leur avancée dans la journée et dans les 48 prochaines heures, ça devrait mollir à une quinzaine de nœuds ». Alors qu’ils longent les côtes de l’Amérique latine, il faut veiller en permanence aux pécheurs et se réadapter au trafic qu’ils n’avaient plus vraiment l’habitude de voir ces derniers jours. Éric Péron ne disait pas autre chose hier : « on ne fait pas les malins ! »