Fabrice Amedeo vient à bout de la redoutable Transat Anglaise

Course au large
Par Figaronautisme.com

Réputée exigeante autant qu’engagée car rythmée par une succession de dépressions, la 15e édition de The Transat CIC a tenu toutes ses promesses, poussant les marins dans leurs retranchements sans relâche sur les 3 500 milles du parcours entre Lorient et New-York. Tant et si bien que les avaries se sont multipliées au sein de la flotte et que sept marins ont été contraints à l’abandon dans la catégorie des IMOCA. Fabrice Amedeo est, lui, parvenu à aller au bout de l’épreuve malgré les conditions extrêmement difficiles. Le skipper de Nexans – Wewise a, en effet, franchi la ligne d’arrivée ce vendredi 10 mai à 15h38 (heure de Paris) au terme de près de douze jours de mer. Douze jours qui lui ont permis de faire un solide état des lieux sur les points à améliorer d’ici au départ du Vendée Globe programmé en novembre prochain.

Réputée exigeante autant qu’engagée car rythmée par une succession de dépressions, la 15e édition de The Transat CIC a tenu toutes ses promesses, poussant les marins dans leurs retranchements sans relâche sur les 3 500 milles du parcours entre Lorient et New-York. Tant et si bien que les avaries se sont multipliées au sein de la flotte et que sept marins ont été contraints à l’abandon dans la catégorie des IMOCA. Fabrice Amedeo est, lui, parvenu à aller au bout de l’épreuve malgré les conditions extrêmement difficiles. Le skipper de Nexans – Wewise a, en effet, franchi la ligne d’arrivée ce vendredi 10 mai à 15h38 (heure de Paris) au terme de près de douze jours de mer. Douze jours qui lui ont permis de faire un solide état des lieux sur les points à améliorer d’ici au départ du Vendée Globe programmé en novembre prochain.

Depuis sa création en 1960, The Transat CIC a offert d’incroyables récits de victoires et d’échecs. C’est là que Chichester et Tabarly ont fait leurs armes. Là aussi que tous les marins sont perpétuellement obligés de repousser leurs limites et celles de leurs bateaux. « Ça a été une épreuve très difficile, fidèle à sa réputation avec du vent fort, de la mer, du froid… Pour ma part, j’ai vraiment trouvé ce que j’étais venu chercher. La course m’a permis de voir où j’en étais sportivement et où en était le bateau », a commenté Fabrice Amedeo ce vendredi après-midi, après avoir livré une bagarre contre lui-même mais aussi contre les éléments. Des éléments qui ne lui ont laissé, à lui comme aux autres, que bien peu de répit sur l’ensemble du parcours, avec une infernale succession de systèmes météorologiques ayant coup sur coup générés des conditions de mer et de vent pour le moins copieuses (parfois plus de 50 nœuds !). Dans ce contexte, le premier défi était donc de parvenir à boucler la boucle. De terminer après avoir essayé de placer le curseur au meilleur endroit. « Cette transat a vraiment été idéale pour faire un point complet concernant le bonhomme et le bateau à six mois du Vendée Globe car elle a été véritablement très engagée. J’ai calculé : j’ai subi quatre dépressions sur le parcours. C’est, en exagérant un peu, quasiment le nombre que je vais en rencontrer dans les mers du Sud cet hiver lors du Vendée Globe. C’était donc un bel exercice de préparation pour le tour du monde. Je pense que tous ceux qui ont fait cette course ont indiscutablement marqué des points pour la suite », a relaté le skipper journaliste qui s’empare, au final, de la 23e place sur 34 concurrents au départ. « Sportivement, clairement, aussi bien pour le marin que pour la machine, il y a des choses à revoir. Rien d’inquiétant pour le Vendée Globe mais si je veux être plus performant, il va falloir que je m’entraîne encore davantage et qu’on améliore deux ou trois petits points », a détaillé Fabrice Amedeo qui ne se trompe évidemment pas d’objectif et qui peut, parallèlement, se satisfaire d’avoir retrouvé de bonnes sensations en mer. « Un an et demi après le naufrage vécu lors de la Route du Rhum, j’ai pris beaucoup de plaisir à être sur l’eau et je me suis vraiment senti serein sur mon bateau. A présent, il faut que je capitalise sur toutes ses bonnes ondes, sur cette connivence que j’ai pu avoir avec ma machine que je commence à connaitre enfin pour réussir, avec l’équipe, à faire en sorte qu’elle soit la plus parfaite possible au départ du Vendée Globe », a souligné le navigateur, conscient que si Nexans – Wewise a largement gagné en fiabilité depuis la fin de la Transat Jacques Vabre et du Retour à la Base en fin d’année dernière, il lui reste encore quelques détails à soigner.

Nautisme Article
© Gauthier Lebec

Un bilan positif à plusieurs égards

« Avant, on était sur de gros dossiers. Aujourd’hui, on commence à travailler sur de plus petites choses, ce qui est assez positif. Vincent Riou (vainqueur du Vendée Globe 2004-2005, ndlr), qui me coache un peu sur le projet, m’a dit que j’avais une bonne mobylette pour faire le tour du monde. Je pense que c’est exactement ça. L’idée va être de naviguer régulièrement, sans rien casser, avec quand même la possibilité de tenir de bonnes moyennes de vitesse par moments face aux grosses motos de certains », a commenté Fabrice, par ailleurs émerveillé par son arrivée à New-York. Sa deuxième en bateau après celle réalisée en 2016 au terme du convoyage pour s’aligner au départ de la New-York Vendée – Les Sables d’Olonne. « On passe d’une nature très sauvage et du gris de l’Atlantique Nord à la lumière et aux bruits de la ville avec ses remarquables gratte-ciels. C’est toujours complètement incroyable ! », a commenté le marin alors encore dans le long corridor de 100 milles établit entre la ligne d’arrivée et l’île de Manhattan par l’organisation dans le but de préserver les nombreux cétacés présents dans la zone. Des cétacés mais aussi tout un ensemble de vie microscopique dont il espère obtenir une cartographie biologique la plus précise possible grâce aux mesures réalisées tout du long de son parcours à l’aide de son nouveau capteur d’ADN environnemental. Un capteur qui vient s’ajouter à ceux précédemment mis en place à bord de son IMOCA et destinés à mesurer le CO2, la salinité, la température et les microplastiques « Lors de cette transat, des échantillonnages ont été récolté tous les deux jours. L'équipe de surveillance moléculaire de l'Institut Cawthron va en extraire plusieurs millions de séquences d'ADN et identifiera des milliers d’espèces. En utilisant le métabarcodage et les données disponibles dans les bases de données publiques, elle pourra identifier avec certitude des organismes de toute l'arbre de la vie jusqu'au niveau de l'espèce », a terminé Fabrice Amedeo, fidèle à son engagement envers la science et la préservation des océans et rappelant que ce dispositif sera déployé à plus grande échelle sur le Vendée Globe.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…