Transat Jacques Vabre 2021 : l'aventure scientifique continue pour Fabrice Amedeo

Par Figaronautisme.com

Naviguer, se confronter au large et aider la communauté scientifique. Durant toute la Transat Jacques Vabre, Fabrice Amedeo et Loïs Berrehar effectueront des relevés pour mesurer la concentration de microplastiques dans l’eau, ainsi que le taux de CO2, la température et la salinité. L’ensemble de ces données, mis à disposition des chercheurs, vise à améliorer les connaissances de l’Océan et s’attacher ainsi à mieux le protéger.

Océan Calling : le projet océanographique de Fabrice Amedeo

Les skippers Nexans - Art & Fenêtres profiteront du chemin parcouru lors de la Transat Jacques Vabre, dont le départ sera donné le 7 novembre du Havre, pour effectuer des prélèvements scientifiques. Après la Manche et la descente de l’Atlantique Nord, ils traverseront le fameux pot au noir, puis l’équateur deux fois avant de remonter le long du Brésil au large de l’embouchure du plus grand fleuve du monde, l’Amazone, jusqu’à la mer des Caraïbes et la Martinique pour l’arrivée. Les capteurs océanographiques de Fabrice Amedeo, concentrés de technologie produits par la société allemande SubCtech et installés à bord de son IMOCA avec le soutien d’Onet, font désormais partie intégrante de la préparation du bateau, à l’instar de tous les autres aspects liés à la performance. Engagé aux côtés de Loïs Berrehar pour cette transatlantique et avide de continuer à «donner du sens » à son engagement, Fabrice poursuit ce travail en lien avec la communauté scientifique pour la troisième année consécutive après la Transat Jacques Vabre 2019, la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne et le Vendée Globe l’an dernier. À bord de son IMOCA Nexans - Art & Fenêtres, ses deux capteurs vont «tourner 24 heures sur 24 », précise le skipper. Le premier vise à mesurer le taux en CO2, la température de l’eau et sa salinité. Le second est destiné à prélever des échantillons de microplastiques. « Pour celui-ci, on doit changer les filtres, qui permettent de capturer des microplastiques de différentes tailles,toutes les 24 heures puis stocker les échantillons », ajoute Fabrice qui avait déjà repris ce dispositif lors d’un ‘tour de France microplastiques’ l’été dernier. Comme après chaque course et campagne de prélèvements, l’ensemble des données collectées lors de la Transat Jacques Vabre sera mis à disposition des scientifiques et laboratoires partenaires du skipper : l’Ifremer, l’Université de Bordeaux, l’IRD, Geomar et le Max Planck Institute. Ces informations et échantillons contribuent à mieux comprendre les impacts de la pollution et du réchauffement climatique sur les océans.

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© Jean-Marie Liot

Un parcours particulièrement intéressant pour les scientifiques

Le tracé de la Transat Jacques Vabre - 5 800 milles à parcourir du Havre à la Martinique en passant par l’archipel Fernando de Noronha, au large du Brésil - intéresse particulièrement les scientifiques. C’est ce que confirme Christophe Maes, Chargé de recherche IRD au Laboratoire d’Océanographie Physique et Spatiale (LOPS) : « la première partie du parcours jusqu’à l’archipel brésilien correspond approximativement au trajet déjà emprunté lors du Vendée Globe et nous permettra de comparer avec les données déjà collectées. Ensuite, jusqu’en Martinique, il s’agit d’une nouvelle zone de récupération d’informations avec des concentrations de microplastiques qui risquent de monter en flèche au large de l’embouchure de l’Amazone et à l’approche de la mer des Caraïbes ». Le convoyage retour après la Transat Jacques Vabre devrait apporter également son lot d’enseignements : « ils vont rentrer dans la zone Sud de l’anticyclone des Açores, qui est une des cinq grandes zones d’accumulation de déchets déjà identifiées dans l’océan global, et où il y a très peu d’observations scientifiques jusque-là ». Cette zone méconnue pourrait s’étendre au sein du « bassin subtropical de l’Atlantique Nord », de la mer des Caraïbes jusqu’aux abords des côtes de l’Afrique. Lors de cette partie du trajet, l’IMOCA Nexans – Art & Fenêtres et son équipage traverseront partiellement la mer des Sargasses où de nombreux déchets plastiques sont mélangés aux algues qui ont donné leur nom à cette région. Leur dynamique couplée demeure encore largement méconnue...

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© Jean-Marie Liot

"Accéder à de nouvelles zones d'exploration"

En matière de salinité et de température, les relevés de la première moitié du parcours, jusqu’à l’archipel Fernando de Noronha, seront comparés avec ceux déjà effectués par Fabrice lors de ses précédentes courses. La deuxième partie du tracé jusqu’à l’arrivée focalise également l’attention de Thierry Reynaud, ingénieur de recherche à l’Ifremer (LOPS) : « en longeant la côte sud-américaine et en se rapprochant du confluent de l’Amazone, la salinité est basse du fait de l’important apport en eau douce. A contrario, elle est beaucoup plus élevée dans la mer des Caraïbes. Il y a un contraste de propriétés physiques qui est très intéressant à étudier ». Ces pistes de travail pour les scientifiques démontrent l’importance de l’investissement de Fabrice Amedeo. De son côté, le skipper se réjouit que « les données que l’on récolte pendant les courses soient utiles à nos partenaires scientifiques, qu’elles permettent de valider les précédentes et d’accéder, aussi, à de nouvelles zones d’exploration. »

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
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Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
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Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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