Sasha Lanièce et Sanni Beucke : un duo pour inciter les femmes à oser

Une écurie 100% féminine de course au large, Les Déferlantes Sailing Team, présente sur la Transat Café L’Or. Une première ! Tout est allé très vite pour la skippeuse Sasha Lanièce, qui l’a créée cette année. Ingénieure de formation, Docteur en physique, Data Scientist, elle est partie de zéro en régate en 2019, avant de concourir sur la Mini Transat 2023, une traversée de l’Atlantique en solitaire, sur laquelle elle a battu le record de vitesse en 24 heures.
Et maintenant, place à cette transatlantique mythique, en double (départ le 26 octobre du Havre pour une arrivée à Fort-de-France, en Martinique) ! A ses côtés, l’Allemande Sanni Beucke, double championne d’Europe (2017 et 2020) en 49er FX et médaillée d’argent aux Jeux Olympiques de Tokyo ( 2021), qui s’est lancée dans la course au large sur le circuit Figaro 2022.
Une association comme une évidence, les deux navigatrices partageant, entre autres valeurs (excellence, exigence, résilience, etc.), l’ambition de montrer aux filles comme aux femmes qu’il est possible de tracer leur propre chemin si elles l’ont décidé. Une association qu’elles ont étrennée avec succès sur deux premières courses, l’Armen Race et les Sables Horta.
Sasha : « Un coup de foudre professionnel »
Sasha : « Avec Sanni, on se croisait à Lorient (Sasha préparant alors la Mini Transat et Sanni la Solitaire du Figaro), on a échangé sur nos difficultés communes dans ces 2 projets. Elle avait son hangar à côté du mien. On se suivait sur les réseaux sociaux et on a commencé à échanger sur nos projets, les difficultés rencontrées et cette passion partagée. On se retrouvait sur une même vision de ce sport et de nos carrières. Quand on s’est vraiment rapprochées pour travailler ensemble, ça a été un coup de foudre professionnel. J’adore sa rigueur, son enthousiasme, sa volonté inarrêtable. »
« Elle a l’habitude de travailler à 2 (c’était le cas en 49er FX). Elle m’apprend beaucoup. On est très complémentaires : elle apporte des compétences de régatière pure, de préparation physique et mentale, tandis que j'ai plus le rôle de chef de projet, pour mener l’équipe et les partenaires vers la réussite.
On a toutes les deux des ambitions de performance bien assumées, mais on tient à garder le plaisir de naviguer. Elle aussi a déjà sacrifié sa vie personnelle pour un projet (olympique) et c’est pourquoi on s’est promis de garder l’objectif en tête, mais de profiter aussi du chemin. C’est en train de devenir une vraie amie. »
Sanni : « Il n'y a qu'en France que je pouvais réaliser mon rêve »
Sanni : « J’ai grandi sur un bateau. C’est une passion familiale. A 12 ans, je voulais faire les Jeux Olympiques plus tard. J’ai été très inspirée par Ellen MacArthur. J’ai travaillé 15 ans pour mon rêve olympique, mais je n’ai jamais oublié la course au large. C’était évident de déménager en France pour le vivre.
J’aime bien naviguer en duo. Sasha me rappelle mon ancienne équipière. Les valeurs qu’elle prodigue avec son écurie, ça a tout de suite matché avec moi : j’aime les projets féminins, le fait de booster la confiance des femmes...
Je veux profiter du moment. Il n’y a pas que les progrès qui comptent, il y a aussi le voyage personnel, le voyage entre nous. Sur l’eau, ça marche bien avec Sasha. Je suis tellement contente ! C’est mon travail, désormais, d’être navigatrice. Il n’y a qu’en France que je pouvais réaliser mon rêve ».