Lola Billy et Corentin Horeau (Région Bretagne – CMB Océane) : « C’est une transatlantique au rythme de La Solitaire »

Ses phrases sont courtes, son débit rapide, ses réponses tranchantes. Parfois, elle demande à « Coco » qu’on entend de loin, depuis la barre. L’heure n’est ni au bilan, ni à l’introspection mais à la bagarre. Lola et Corentin ne s’interdisent rien et ont bien conscience qu’à l’arrivée, les milles grappillés parleront bien plus que les mots.
Depuis votre arrêt à Lisbonne, vous avez cravaché pour revenir. Comment avez-vous vécu cette remontée de l’intérieur ?
« C’était vraiment dur de casser (le safran tribord) avant d’arriver à Lisbonne. Et puis on a réussi à réparer vite. Du coup, on était surexcité de repartir, de pouvoir revenir dans la course. C’est sûr que ça n’a pas été facile, ça a été super éprouvant. C’est physique, dur, tout est mouillé... D’une certaine façon, on a poussé les curseurs à fond.
« Forcément admiratif du niveau de jeu général »
Comment expliquer que vous avez pu revenir à ce point dans le match ?
« Les conditions météo nous ont aidé c’est sûr, mais comme dit Corentin, on a fait une transatlantique au rythme d’une Solitaire du Figaro. Je crois qu’il m’a bien montré l’investissement physique qu’il fallait avoir pour La Solitaire du Figaro Paprec ! Et d’un autre côté, on sait qu’il ne faut ni se cramer, ni se brûler les ailes. « Coco » a l’habitude mais pour moi c’est dur. J’ai eu un petit coup de mou, j’étais un peu moins en rythme un moment. Mais là, les dés sont relancés !
Qu’est-ce qui vous attend justement jusqu’à l’arrivée ?
« On ne voulait pas faire la route de trop, on voulait se rapprocher au maximum de la route directe. Avec ces grandes zones de molle, on ne sait pas dans quel sens va rentrer le vent. Les modèles ne s’accordent pas et ça change beaucoup depuis deux à trois jours.
Quel regard portez-vous sur ceux qui ont choisi la route Nord ?
« On est forcément admiratif du niveau de jeu général. Et c’est impressionnant de galoper aussi fort ! Ceux qui étaient devant étaient un peu obligés de faire une route plus Nord par rapport aux autres. Mais le jeu est devenu de plus en plus ouvert !
Pour vous, qui va l’emporter ?
« C’est nous ! En tout cas on va tout faire pour rester concentrés jusqu’au bout et en avant la victoire.
La course devrait s’achever d’ici trois jours. Qu’est-ce qui vous manque le plus de la terre ?
« Une douche et un bon lit ! »
Retrouvez chaque jour notre analyse météo de la course avec METEO CONSULT Marine dans notre dossier spécial Transat Paprec et suivez les skippers en direct grâce à la cartographie.