Transat Paprec : la der des nerfs

Par Figaronautisme.com
carte de la course Transat Paprec en direct

LA DIX-SEPTIEME NUIT. Les skippers sont à moins de 400 milles de la flotte, ils devraient franchir la ligne ce vendredi et pourtant il est toujours impossible d’avoir la moindre idée de qui va s’imposer. Les cartes sont rebattues en permanence. La complémentarité entre les duos et les ressources mentales seront déterminantes pour tenir jusqu’au bout. En attendant, place à cette incroyable étape de la Solitaire du Figaro, dans des petits airs, sous la chaleur et après plus de deux semaines de course !

Pour un bon divertissement, il faut un cadre, des protagonistes attachants et un scénario pour tenir en haleine. Cette Transat Paprec réunit tous ces ingrédients : l’Atlantique pour terrain de jeu, des péripéties en pagaille et, jour après jour un suspense toujours aussi fort. « À moins de trois jours de l’arrivée, tout est relancé, sourit Davy Beaudart. C’est passionnant à vivre et à suivre ! » « Alors qu’il reste moins de 400 milles à parcourir, on assiste vraiment à un nouveau départ, assure Francis Le Goff le directeur de course. Je n’ai jamais vu ça depuis que je suis en fonction dans cette course ! »

La gestion du mental et des sargasses

Dans une telle situation, au coeur des petits airs jusqu’à l’arrivée, tout peut basculer sur des détails. « Certains pourront profiter de situations locales avec 2 à 3 noeuds de plus, d’autres peuvent se faire arrêter net », précise Francis. Seule certitude : le dénouement de la course n’est pas qu’une affaire de stratégie. « Avec la fatigue, le mental va jouer un rôle prépondérant. Il faut être solides, avoir un duo soudé et ne pas être déstabilisés par le classement qui change en permanence ! »

Par ailleurs, un autre élément joue avec les nerfs des skippers : les sargasses. Ces algues brunâtres, conséquences de l’agriculture intensive, pullulent autour des Antilles et la route qu’empruntent les marins ne fait pas exception. « On a rencontré nos copines les algues et elles sont un peu 'relous’ », sourit Romain Bouillard (Décrochons la lune). Martin Le Pape (Demain) parle « du combat du jour », Maël Garnier filme les grandes nappes devant Selancia - Cerfrance et Quentin Vlamynck évoque « une mer de sargasses ». Le skipper des Étoiles Filantes a d’ailleurs connu une petite mésaventure que raconte Audrey Ogereau, sa co-skippeuse : « on a cassé une de nos cannes à algues. Heureusement qu’on en avait une de spare (de remplacement) ! »

Enfin, concernant les ETA (heures estimées d’arrivées), le flou est aussi total que celui qui entoure le dénouement de la course. « Les premiers pourraient arriver à partir de vendredi minuit (à Saint-Barthélemy, soit 6 heures en France) et au maximum jusqu’à vendredi soir (nuit en France) », assure Francis Le Goff. Affaire à suivre donc !

Le coup d’envoi est donné !

La Transat Paprec se dispute en mer mais elle se vit aussi à terre. Après la semaine de festivités et de rencontres à Concarneau avant le grand départ, c’est désormais Saint-Barthélemy qui prend le relais. Le village de la Transat Paprec a été inauguré ce mercredi soir dans la douceur du début de nuit sur le port de Gustavia. « On dit qu’il faut un village pour élever un enfant et il faut aussi beaucoup de bonnes volontés pour mettre en place un village comme celui-là », se réjouit Xavier Lédée, président du Conseil territorial de Saint-Barthélemy.

« Nous sommes prêts à accueillir les skippers pour cette incroyable arrivée », ajoute Alexandra Questel, présidente du Comité territorial du tourisme de Saint-Barthélemy. « Nous faisons le lien entre deux territoires, des deux côtés de l’Atlantique », abonde Stéphane Névé, responsable des projets voile de Paprec. « C’est un vrai plaisir de réunir les territoires », ajoute Julie Coutts, directrice générale d’OC Sport Pen Duick. Le village de la Transat Paprec sera ouvert tous les jours afin d'en faire profiter un maximum de visiteurs.

DES NOUVELLES DE LA FLOTTE

Hormis les sargasses qui ont décidément bien accaparé la flotte ces dernières heures, Pier-Paolo Dean et Tiphaine Rideau (Banques Alimentaires) ont déchiré leur grand spi. « On doit composer avec le petit spi, la vitesse va forcément être très réduite ». De façon plus légère, Anaëlle Pattusch et Hugo Cardon (Humains en action) ont immortalisé le coucher du soleil. Maggie Adamson et Calanach Finlayson (Solan Ocean Racing) ont vu un magnifique arc-en-ciel se former dans un grain. On a aussi vu de belles images de lever de soleil à bord de Les Étoiles Filantes (Quentin Vlamynck et Audrey Ogereau) et de belles glissades sur Almond for Pure Ocean (Thomas de Dinechin et Aglaé Ribon).

À bord de Région Bretagne CMB Océane, alors que Lola Billy se réjouit d’être « en plein patin vers Saint Barth », Corentin Horeau s’amuse d’être « rasé et beau gosse » pour la dernière ligne droite. Par ailleurs, pour faire face à la chaleur, Cindy Brin et Thomas André (Cap Saint Barth) ont la chance d’avoir un petit ventilateur. Quentin Vlamynck et Audrey Ogereau, eux, disposent d’un petit brumisateur manuel. Enfin, Laure Galley n’a pas oublié de fêter l’anniversaire de son co-skipper, Kevin Bloch, 30 ans aujourd’hui avant de s’élancer dans ce grand sprint final !

Retrouvez chaque jour notre analyse météo de la course avec METEO CONSULT Marine dans notre dossier spécial Transat Paprec et suivez les skippers en direct grâce à la cartographie.

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Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…