Les marins du Vendée Globe confiants pour leur saison

Sportifs et entrepreneurs. Les marins n’échappent pas aux conséquences de la crise sanitaire du Coronavirus qui a retardé les mises à l’eau, qui perturbe les chantiers d’hiver et la préparation sportive. Mais ils sont également touchés par la crise économique qui frappe notre pays. De nombreux partenaires de marins vont sortir affaiblis de cette période et l’on pourrait s’attendre à quelques désistements. Pourtant, l’optimisme est de mise chez les marins que nous avons contactés. « J’ai appelé personnellement tous mes partenaires, explique Fabrice Amedeo, skipper de Newrest – Art et Fenêtres. Tous m’ont garanti qu’ils allaient me soutenir jusqu’au Vendée Globe malgré la crise. Pour beaucoup d’entre eux, l’engagement à mes côtés depuis 2017 n’a de sens que dans l’optique de ce tour du monde ensemble. Ils ne vont pas renoncer si près du départ malgré les difficultés que nous rencontrons tous ».
« C’est en période de crise qu’il faut communiquer »
Même écho du côté du marin de Port-la-Forêt Romain Attanasio. « J’ai beaucoup de chance avec mes partenaires qui me soutiennent dans cette tempête, confie l’intéressé, skipper du bateau PURE. Je connais leurs difficultés et, malgré tout, nous continuons à travailler ensemble en télétravail sur l’organisation du Vendée Globe. Bien sûr, la gestion de la production et du personnel reste prioritaire pour eux mais la perspective de la remise à l’eau du bateau et des premières navigations avec leurs équipes met du baume au cœur à tout le monde ! ». Pas question donc de laisser tomber Romain et de ne pas être au départ du tour du monde en solitaire pour ses partenaires. « Pour l’avenir, c’est la santé des entreprises et de leurs salariés qui prime et qui conditionnera les budgets de sponsoring-communication. Mais comme me l’a dit il y a quelques jours Samuel Gabory, le patron de PURE, mon partenaire titre, c’est en période de crise qu’il faut communiquer ! ».
Reste toutefois un sujet sportif important : la qualification de tous les bateaux. Comme le déclarait récemment Hubert Lemonnier, directeur adjoint de course du Vendée Globe, à nos confrères de l’Equipe, onze bateaux ne sont à ce jour pas qualifiés pour le Vendée Globe. Parmi eux, sept doivent effectuer un parcours de 2000 milles en solitaire sur leur bateau car ils ont terminé le dernier Vendée Globe ou la dernière Transat Jacques Vabre en Imoca et quatre doivent terminer une transat en course. Deux événements étaient prévus au printemps : The Transat CIC et New York – Vendée. Selon nos informations, la tendance pour l’instant serait que les IMOCA partent sur un parcours de substitution à New York – Vendée, avec une arrivée aux Sables d’Olonne fin juin, et ne participent pas à The Transat si elle a lieu en juillet. « Pour beaucoup de marins, l’enjeu est de récupérer les 15 000 euros de frais d’inscription à The Transat », commente un membre de la Classe. Contacté par Le Figaro Nautisme, Armel Tripon, skipper de l’IMOCA flambant neuf L’Occitane en Provence, se veut également optimiste. Il fait partie des marins qui ont besoin de se qualifier mais ne doute pas qu’un événement qualificatif pourra être organisé ou que la direction de course adaptera la règle à ces circonstances exceptionnelles. « Comme toutes les entreprises, L’Occitane souffre de cette crise sanitaire et a dû s’adapter aussi bien économiquement que sur le plan humain, confie le marin nantais. Mais la situation a plutôt resserré nos liens et leur soutien. Il est important pour tout le monde de partir autour du monde l’hiver prochain et de faire rêver les terriens qui en auront bien besoin après ce que nous aurons traversé ». A en croire les marins, le Vendée Globe et la course au large ont plutôt une grosse carte à jouer en étant l’un des seuls événements d’envergure maintenus cette année. « Notre sport incarne des valeurs d’aventure et de respect de la planète qui seront encore plus en phase avec le monde d’après le Coronavirus », explique Fabrice Amedeo.